Pique-nique citoyen et tags face à une réunion des « Identitaires ».
« Non au fascisme en Sud-Gironde, oui à la solidarité entre les peuples ». C’était le thème de l’appel lancé par le collectif des citoyens du Sud-Gironde et de l’Entre-deux-Mers [L’appel a été relayé par les comités locaux du Parti de gauche, de la CNT, de la FSU, de Solidaires, d’Attac, de la Fase, et d’Europe-Écologie-Les Verts], auquel ont répondu, hier midi à Saint-Macaire, une petite cinquantaine de personnes. Pour les organisateurs, l’idée consistait à partager un repas sur le principe de l’auberge espagnole. Un concept qui se veut à l’opposé des apéros « saucisson-pinard » dont le Bloc identitaire s’est fait une spécialité.
Le collectif citoyen s’est en effet mobilisé en réponse au mouvement d’extrême droite, qui organisait sa réunion de rentrée en Sud-Gironde. Un des membres du collectif expliquait « qu’il s’agit de sensibiliser la population face à un groupe extrémiste qui joue sur le double discours et qui cache derrière des notions comme la ruralité une véritable organisation raciste et xénophobe ». Afin « d’éviter d’aller au contact », le pique-nique était organisé à une vingtaine de kilomètres du lieu de rassemblement des « Identitaires ».
Murs tagués et cambriolage
Après avoir d’abord envisagé de se retrouver à Saint-Pardon-de-Conques, les membres du Bloc identitaire avaient rendez-vous hier à Bazas, en présence de deux leaders de cette mouvance, Arnaud Gouillon et Bernard Anthony. Cette réunion, présentée comme « la journée de la ruralité et de l’identité », était « d’ordre privé », selon Alain de Peretti, relais aquitain du Bloc, ancien candidat en Gironde à des élections locales sous l’étiquette du FN puis du MNR.
Il y avait pourtant les gendarmes hier matin devant le château Saint-Vincent. Dans la nuit, plusieurs tags, tel que « résistance antifasciste », ont été inscrits sur les murs. Le local où avait été entreposé du matériel du Bloc identitaire (drapeaux, livres, sono) a été cambriolé. Dans un contexte politique « sensible, notamment quand il touche aux extrêmes », selon le capitaine Yves Bedenes de la compagnie de Langon, la gendarmerie a dépêché sur place des techniciens de l’identification criminelle.
Le Pen à Loupiac samedi
Deux plaintes devaient être déposées, par le propriétaire du château et par Alain de Peretti, qui renvoyait le dossier vers « les gauchistes qui critiquent nos méthodes, qui pourtant ne relèvent pas du pénal, elles ». À Saint-Macaire, la nouvelle de ces dégradations était évidemment commentée. « C’est dommage pour les propriétaires du château, qui n’ont rien à voir avec le Bloc identitaire, mais ces actes sont à comparer à la violence démesurée que prône ce groupe », observait un participant.
Le collectif se veut d’autant plus vigilant face à la venue de l’extrême droite en Sud-Gironde que sont annoncés samedi prochain au château Mazarin, à Loupiac, Jean-Marie Le Pen et le frontiste aquitain Jacques Colombier.
Leur presse (Olivier Escots, Sud-Ouest), 19 septembre 2011.