Au Chili, la grève étudiante se poursuit en force avec les occupations, les manifs et les affrontements avec les flics. Parmi les revendications sont des changements constitutionnels (la constitution de 1980 de la dictature militaire étant toujours en vigueur) et l’éducation publique gratuite, mais il y a aussi une forte flamme insurrectionnelle soufflant à travers la jeunesse du pays alors que les « encapuchadxs » (les cagouléEs) cherchent la destruction totale du système.
Jeudi, 14 juillet, un appel à une nouvelle grève nationale pour l’éducation a été répondue avec des manifestations tenues dans diverses régions. À Santiago une manifestation étudiante massive a pris l’Alameda, sans autorisation du gouvernement.
Les premiers affrontements et émeutes à Santiago furent autour de 12h30pm. Les ecapuchadxs arméEs de pierres, de bâtons, de bombes à peinture et de cocktails Molotov ont attaqué la police et détruits les signalisations, la police a répondu avec leurs canons à eau, la police montée et des gaz lacrymogènes, rompant avec le siège de la sécurité qui est installé pour chaque manifestation.
Le transit par l’Alameda et les régions environnantes a été interrompu et détourné pendant plusieurs heures, jusqu’à 17h00 passé, les derniers incidents étant signalés en face de la USACH (Université de Santiago du Chili) où il eue des barricades érigées et des affrontements.
Les émeutes se répartirent à différents endroits, à l’intersection de Alameda et Manuel Rodriguez ont été signalés des attaques à de l’ambassade du Brésil avec des cocktails Molotov après que des flics se soient réfugiés à l’intérieur.
Plus loin le long de l’Alameda, avenue principale de Santiago, a été perturbée en continu avec des barricades où des banques ont également été attaqués et à la hauteur de la rue Republica un bureau de l’Armée a été attaqué ayant comme résultat leurs fenêtres détruites. Une voiture a été renversée et brûlée à l’intersection de Santa Isabel et San Isidro par des individus qui ont fui.
À Valparaiso, les encapuchadxs se sont affrontéEs avec la police avec des pierres, des bâtons, des bombes de peinture et de cocktails Molotov. Les manifestants ont mis des barricades sur l’Avenue Brasil et au-delà. De plus une voiture a été renversée et brûlée et une station à essence COPEC a été détruite et pillée.
Bourreaux blessés…
Au cours des affrontements, deux policiers ont subi des brûlures. Les brûlures plus graves ont été subis dans les jambes, le torse et les voies respiratoires après avoir reçu l’impact d’un cocktail Molotov pendant que l’agent était en service à l’avant de l’ambassade du Brésil. Un autre policier qui était à l’ambassade du Brésil a subi des brûlures légères.
Au niveau national 35 policiers ont été blessés, la majorité après avoir été touchés par des pierres, 2 avec des brûlures et 2 autres avec des fractures.
À la fin de la journée, un van des forces spéciales a été frappé par un autobus de la Transantiago résultant trois policiers blessés.
Les détenuEs…
À la suite des manifestations dans plusieurs régions, 176 personnes furent détenuEs par la police, la majorité pour perturbations. Tous, sauf 18 ont été libéréEs. Les régions où ont été enregistrés la plupart des détenuEs furent Santiago avec 88, Valparaíso avec 16 et Concepción avec 45. Parmi les détenuEs, un jeune étudiant de 20 ans d’anthropologie est accusé d’avoir lancé le cocktail Molotov qui a laissé les deux policiers blessés après avoir été photographié, suivi et arrêté par les agents infiltrés de la « Dipolcar » la police politique.
Pamphlet
Ce qui suit est une transcription d’un pamphlet qui a été recueilli dans les émeutes à Santiago parmi la diversité de la propagande qui a été écrit sur la rue en ce jour de confrontation. D’un côté, il avait une image de encapuchadxs attaquant une voiture de police avec « À FAIRE PAYER » écrit comme appel à la vengeance et à attaquer ce qui nous opprime tous les jours, de l’autre côté le texte suivant :
« Dans les manifs, dans les rues et dans votre vie, aller au-delà de ce qui est établi. L’ennemi est la société capitaliste en entier, attaquez son infrastructure et ses bourreaux défenseurs.
La société capitaliste nous nie violemment la vie dans la liberté. Grâce au harcèlement et la poursuite par la police dans la rue et dans vos pensées; les gens d’affaires et les politiciens s’enrichissent de ce que vous mangez, apprenez, utilisez et désirez ; la presse et la télévision justifient tout cela, en nous faisant croire qu’il ne se passe rien, que maintenant il n’y a plus de conflits dans une démocratie, qu’il est temps que nous soyons tous copains.
Que faire alors ? Obéir et demander poliment à ceux qui chient sur nous ? Nous mobiliser pacifiquement comme les politiciens et gens d’affaires veulent, être amiEs avec les flics, tout en respectant la propriété publique et privée, être tolérant avec cette société ? Historiquement, les moyens pacifiques ont abouti à rien d’autre que canaliser la rage et le mécontentement vers l’attrition, la démobilisation et la défaite.
C’est pourquoi de l’État et sa police, les riches et les puissants, nous ne supplions rien. Celle-ci et toutes les marches sont des moments pour attaquer, niant l’autorité, allant au-delà de la légalité de ce qui est permis, générant des moments où ouvertement, en complicité, nous nous libérons pour les faire payer.
Attaquez ! reconnaître non seulement la police comme l’ennemi, mais aussi les banques, établissements de restauration rapide et la société capitaliste dans son ensemble ! Pour nous voir comme des individus en situation de conflit, se soutenant les uns aux autres dans la rue, comme des individus violents et porteurs de chaos ! »
Traduit de l’espagnol (Liberación Total) par Sabotagemedia, 17 juillet 2011.