Contre le G8, occupation de Standard & Poor’s à Paris !

LE G8 EST PARTOUT, NOUS AUSSI !

Jeudi 26 mai, des militant-e-s occupent Standard & Poor’s,
40 rue de Courcelles, 75008 Paris

Alors qu’une crise financière vient de voir l’Europe éviter de près la banqueroute, rien n’a changé. La logique reste la même : à une crise financière privée, on propose comme remède une politique d’austérité publique ! On fait en sorte que le coût de l’irresponsabilité des marchés soit assumé par la majorité de la population, notamment par les plus vulnérables. Mondialiser l’austérité pour les peuples, étendre le terrain de jeu des multinationales. Ainsi pourrait être résumé le projet du G8 et du G20. En réponse à ces logiques et au moment même ou les puissances du G8 se réunissent à Deauville, nous avons décidé d’occuper Standard & Poor’s.

Pour nous, cette occupation constitue un moyen de pointer du doigt ce à quoi nous nous opposons quotidiennement : un système économique et politique qui favorise les multinationales, les banques et les institutions financières au détriment des peuples, mondialisant l’austérité et les guerres, provoquant la destruction de l’environnement et générant l’individualisme et la destruction des liens sociaux.

Pourquoi nous ciblons les agences de notation ?

Les agences de notation participent à une logique ultra-libérale :

Lorsqu’un état, une entreprise ou une collectivité territoriale emprunte de l’argent sur les marchés financiers, les agences de notations leur attribuent une note qui préjuge de la capacité de ces acteurs à rembourser cet emprunt. Cette note permet aux emprunteurs d’accéder aux marchés de capitaux. Sous couvert d’évaluer leur solvabilité, les agences contribuent à étendre les seules politiques favorables aux marchés par des mesures d’austérité.

— Une connivence avec les acteurs du marché financier :

Standard & Poor’s a quasiment les mêmes actionnaires que les autres agences de notations (Barclays, Fonds d’investissements et sociétés d’investissements américaines).

Les agences de notation ont été accusées à plusieurs reprises de donner de trop bonnes notes aux produits financiers pourris, notamment ceux contenant des subprimes en 2008. En 2001, Standard & Poor’s et Moody’s notent la société Enron en catégorie investissement (la catégorie la meilleure). Peu après, la société est déclarée en faillite. En 2008, la banque d’investissement Lehman Brothers obtient la meilleure note à la veille de son effondrement. En juin 2010, la commission d’enquête du congrès américain sur la crise financière (FCIC) a révélé que chez Moody’s les salariés subissaient des pressions pour attribuer des notes favorables à des produits financiers risqués, afin d’assurer la signature de contrats.

Les agences de notation ne sont pas des évaluateurs neutres, mais sont en connivence avec des acteurs des marchés financiers et contribuent activement à favoriser une logique économique néolibérale.

— Les agences de notation spéculent sur les dettes publiques des pays en difficulté :

Elles déclenchent des vagues spéculatives lorsqu’elles attribuent une mauvaise note à la dette d’un pays. À cause de mauvaises notations, la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande ou l’Islande sont placés dans des situations désastreuses.

Pour ces pays, un cercle vicieux s’est alors enclenché : emprunter pour payer sa dette, réduire ses déficits pour emprunter, tailler dans les dépenses publiques pour réduire les déficits.

Conséquences : coupes budgétaires, gel de salaires, augmentation du temps de travail, recul de l’âge de la retraite, démantèlement des services publics (éducation, santé), privatisation des biens communs et répression des mouvements de protestation, comme en Grèce par exemple. Les agences de notations sont ainsi directement responsables des politiques répressives à l’égard des populations, nécessaires pour endiguer toute révolte face au système qui les nourrit.

— Une ingérence dans les politiques des États :

Les agences de notation n’hésitent pas à formuler des recommandations aux États qu’elles notent, débutant ainsi un chantage pour imposer des politiques régressives. Le Japon s’est ainsi vu baisser sa note suite au séisme et au désastre nucléaire de Fukushima. Des mesures d’ajustements budgétaires lui ont été recommandées pour pouvoir remédier à cette mauvaise évaluation ! Cela se situe aux antipodes de tout esprit de solidarité.

La Belgique, elle aussi, a été sommée par Standard & Poor’s de revoir son système de retraites et de diminuer sa dette pour pallier au vieillissement croissant de sa population.

Les agences de notation n’hésitent pas à placer les pays sous pression en imposant une ligne politique. Le 17 aout 2010, Moodys a menacé quatre États dont la France et l’Allemagne dans un communiqué lapidaire : des défis liés aux ajustement budgétaires impliquent que le chemin à parcourir avant un abaissement de la note s’est encore réduit. S’en est suivi une mise en œuvre des recommandations habituelles des agences de notation et des marchés : réformes des retraites cet automne, non remplacement des fonctionnaires, suppressions de postes dans l’éducation nationale, destruction du système de santé et de la sécurité sociale, etc. Si la France a su conserver une excellente note, c’est uniquement parce que ses dirigeant-e-s acceptent de satisfaire aux recommandations et ultimatums des agences de notation.

Règlementer ou changer de système ?

Nous ne croyons pas à un capitalisme éthique ou plus « humain ». Depuis la crise financière, les agences de notations ont été réprimandées par l’Union Européenne et les trois dirigeants des principales agences (Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch) ont du s’expliquer devant le Sénat américain en juin 2010 mais rien n’a changé. Quand bien même leur responsabilité dans les crises financières de certains pays ont été pointées du doigt, leur existence même n’a pas été remise en question.

D’ailleurs nous ne demandons pas la disparition ou la mise-au-pas des agences de notation. Même si leurs notes étaient basées sur des informations fiables et pouvaient être remises en cause, elles joueraient encore un rôle déterminant dans le système économique et financier que nous réprouvons. Au même titre que le FMI, l’OMC, la Banque Mondiale, le G20 ou le G8, elles sont un rouage du système des marchés et leur suppression ne changera rien au régime économique absurde auquel nous sommes soumis-e-s.

Nous ne voyons pas d’intérêt à la fermeture des agences de notation si elle ne s’inscrit pas dans une abolition du système économique capitaliste dans lequel elles agissent. Nous voulons sortir de ce système profondément inhumain et inégalitaire par essence.

Cette action se situe dans un cadre européen d’actions décentralisées.  Actuellement, 33 villes dans 6 pays ont déjà annoncées publiquement leurs actions (la carte et le site sont en cours de mise à jour).

Vous trouverez ci dessous toutes les informations nécessaires pour vous informer sur les journées d’actions décentralisées contre le G8.

Action blog
Action map

Dissent-fr-info mailing list, 26 mai 2011.

 

Tout le monde en garde à vue au rassemblement contre G8

Ce matin à 9h15, au rendez-vous pour mener une action contre le G8 à place de la Rotonde métro Stalingrad, les flics on débarqué en force (30 BACS et beaucoup de CRS). Ils ont ensuite encerclé tout le monde en embarquant tous les manifestants au poste de police (probablement dans le XVIIIe arrondissement). La répression massive des flics, alors que le rassemblement n’avait même pas commencé, vient de se terminer maintenant. Entre 60 et 80 personnes ont été amenés au poste de police avec des cars. […]

[10h15] Ce matin, 50 arrestations violentes à l’action anti-G8 à Stalingrad. GAV en cours : Rassemblement comico du 18e, rue de Clignancourt !

[11h05] Plus d’une cinquantaine de militants encerclés ce matin, place de la Rotonde. Une douzaine de camions de CRS situés place Colonel Fabien. Bien plus place Stalingrad. Ce rassemblement public fut vite interrompu et redirigé au commissariat du 18e, Clignancourt (40 personnes) pour un contrôle d’identité.

[11h06] Une action fut menée par un autre groupe sur la cible, par une dizaine de personnes. Elles ont pu quitter le lieu sans perte et fracas, mais suivies par les bakeufs. Sont en direction pour le soutien aux militant-E-s retenu-E-s dans les différents commissariats (18e et 11e passage Dallery). Trop nombreux pour les geôles nationales, nous assistons à une migration des contrôles dans différents lieux policiers afin que les « inculpé-E-s » subissent leur contrôle : rue Basse-des-Carmes dans le 5e arrondissement.

Comicos où téléphoner :

1 rue Basse-des-Carmes, Paris 5e – Téléphone : 0144415100
79 rue de Clignancourt, Paris 18e – Téléphone : 0153415000

Indymedia Paris, 26 mai 2011.

 

G-8: les altermondialistes mènent quelques actions symboliques à Paris

Quelques actions ont eu lieu jeudi matin à Paris à l’occasion de l’ouverture du G-8 qui se tient à Deauville (Calvados). Médecins du Monde a déployé une banderole pour défendre l’accès gratuit aux soins, tandis qu’une centaine de militants altermondialistes rassemblés ailleurs dans la capitale pour occuper un « lieu symbolique de la finance » ont été interpellés par les CRS. Une dizaine de manifestants ont brièvement occupé des locaux parisiens de l’agence de notation Standard and Poor’s.

Selon la préfecture de police, 99 personnes ont été interpellées, et quatre ont été placées en garde à vue pour « port d’arme prohibée ».

Au Havre (Seine-Maritime), le collectif anti-G-8 avait prévu de déployer une banderole « G8-Dégage » écrit dans toutes les langues sur la plage jeudi en fin d’après-midi, tandis qu’une manifestation devait être organisée dans la soirée à Caen (Calvados).

Jeudi matin à Paris, une centaine de militants altermondialistes s’étaient donnés rendez-vous à 9h place de la Rotonde dans le XIX arrondissement, avec l’intention de mener une action « contre la finance organisée et ses réseaux mafieux », selon un communiqué diffusé sur plusieurs sites internet.

Les protestataires ont été encerclés par plusieurs dizaines de policiers en civil et de CRS avant d’avoir pu faire le moindre mouvement, a-t-on constaté sur place. Les forces de l’ordre leur ont annoncé qu’ils seraient raccompagnés au métro après s’être soumis un par un à un contrôle d’identité. Comme aucun volontaire ne se manifestait, la police a finalement interpellé tout le monde en fin de matinée.

Dans le même temps, une dizaine d’autres manifestants parvenaient à rentrer dans les locaux de l’agence de notation Standard and Poor’s à Paris, dans le VIIIe arrondissement. Ils ont quitté les lieux dans le calme après avoir distribué des tracts.

Toujours à Paris, peu avant midi, une dizaine de membres de l’association Médecins du Monde ont, de leur côté, déployé sans être inquiétés une grande banderole place de la Bourse sur laquelle on pouvait lire : « G8 : Et s’ils sauvaient des vies après avoir sauvé les banques ? L’accès aux soins gratuits pour tous doit être financé en 2011. »

« Notre objectif est de rappeler leur responsabilité aux États en matière d’accès aux soins, pour le G-8 comme pour le G-20 », a déclaré à la presse le directeur général à l’accès humanitaire de l’association, Pierre Salignon. Selon lui, actuellement, « 1,5 milliard de personnes n’ont pas accès au panier de soins de base à travers le monde ».

Leur presse (AP), 26 mai 2011.

 

Brève occupation des locaux de S&P

Les locaux parisiens de l’agence de Standard and Poor’s ont été brièvement occupés ce matin par des militants protestant contre le sommet du G8 à Deauville, a-t-on appris auprès du collectif de militants et de l’agence de notation financière.

Arrivés en milieu de matinée dans les locaux situés dans le VIIIe arrondissement de Paris, les militants, une trentaine, sont partis dans le calme à 11h15, après « des discussions avec la police », a indiqué l’un d’eux, joint par téléphone avec l’AFP. « On pense que Standard and Poor’s est un des plus importants symboles du capitalisme et du système financier actuel. On les tient pour responsables des politiques d’austérité », a-t-il expliqué.

Le collectif avait appelé à un rassemblement dans la matinée place de Stalingrad avec l’intention de se diriger vers Standard and Poor’s. Une cinquantaine de personnes, dont certaines portant des perruques ou maquillées, s’étaient rassemblées, a constaté une journaliste de l’AFP, mais plusieurs dizaines de policiers les ont bloqués pour les empêcher de se rendre dans l’agence, a indiqué l’un d’eux par téléphone, en se disant retenu dans un fourgon de police.

« Le gouvernement n’a pas envie de laisser s’exprimer la contestation », a déploré Roger, un des militants, qui n’a pas souhaité donner son nom. « Ce rassemblement n’a pas fait l’objet d’une déclaration préalable » en préfecture, a précisé un membre des forces de l’ordre.

Place de la Bourse, une quinzaine de militants de l’ONG Médecins du Monde (MdM) ont déployé une banderole devant le Palais Brongniard, pour demander l’accès gratuit aux soins pour tous. « G8 : Et s’ils sauvaient des vies après avoir sauvé des banques », pouvait-on lire sur la banderole. Cette action, dans la lignée de la campagne menée par MdM intitulée « La santé n’est pas un luxe », vise à « rappeler aux États leur responsabilité pour un socle de protection sociale pour tous », a expliqué à l’AFP Pierre Salignon, directeur général à l’action humanitaire.

Leur presse (Agence Faut Payer), 26 mai 2011.

 

Des anti-G8 occupent les locaux de Standard’s and Poor à Paris

Une vingtaine de militants altermondialistes a occupé pendant plus d’une heure, jeudi 26 mai au matin, les locaux de l’agence de notation Standard’s and Poor à Paris. « C’est pour nous l’un des plus importants symboles du capitalisme financier actuel et des plans d’austérité », a expliqué un militant joint par téléphone. « On fait en sorte que le coût de l’irresponsabilité des marchés soit assumé par la majorité de la population, notamment par les plus vulnérables », s’indigne le communiqué de ces militants anti G8, publié sur leur site Internet. « Cette occupation constitue un moyen de pointer du doigt ce à quoi nous nous opposons quotidiennement : un système économique et politique qui favorise les multinationales, les banques et les institutions financières au détriment des peuples », écrivent-ils encore.

Un collectif de militants altermondialistes avait appelé sur Internet « une horde débonnaire et clandestine » à occuper « un symbole bien connu de la manigance capitaliste », en parodiant les noms d’organisations internationales, comme l’Organisation des téléspectateurs anarco-nihilistes (OTAN), la Fédération malgache des insoumis (FMI) ou encore le Groupe invivable des garçonnières du Nébraska (GIGN).

Les militants sont entrés dans le hall, ont distribué des tracts dans les locaux et discuté avec les responsables de l’agence de notation à Paris. Ils ont quitté les lieux dans le calme, suivis de près par la police.

Peu auparavant la police a empêché une cinquantaine d’autres militants s’étaient donnés rendez-vous dans un autre lieu de Paris de se joindre à cette action. Selon des manifestants sur place, les altermondialistes ont été « encerclés par un déploiement considérable de policiers » et ont « été amenés au commissariat du 18e arrondissement ».

Leur presse (Le Monde.fr), 26 mai 2011.

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