[Notre-Dame-des-Landes] Suite des réactions face à la répression et appel aux comités locaux

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Lors des rencontres du week-end du 5/6 juillet à Notre-Dame-des-Landes, la question de la répression a été très présente : forums spécifiques et prise de parole avec les comités locaux, lecture d’une lettre d’Enguerrand, intervention sur ce thème à l’ouverture du rassemblement par un des porte-parole de l’ACIPA, interventions sur scène… À l’échelle du mouvement, on commence à prendre la mesure des nouveaux dispositifs répressifs qui se mettent en place suite à la manifestation du 22 février (arrestations a posteriori sur base de photos et vidéos croisées avec un usage étendu du fichage policier notamment…). Il devient clair que ce qu’expérimente aujourd’hui l’appareil politico-judiciaire à Notre-Dame-des-Landes concerne l’ensemble des mouvements sociaux.

Dès le lundi, un joyeux convoi s’est ébranlé de la ZAD jusqu’au tribunal de Nantes : klaxons, youyous, circulation perturbée, descente du cours des 50 Otages à contresens… Fait inédit depuis la construction du nouveau palais de justice à Nantes en 2000, la police a dû remplir la salle des pas perdus de gaz lacrymogène pour empêcher les soutiens d’assister au procès. Les rues alentours ont été barricadées pour empêcher que notre camarade comdamné soit immédiatement emmené en prison. Pour une fois, il n’aura pu échapper à ceux qui nous jugent qu’une foule énergique et bruyante contestait ce qui se passait à l’intérieur. Au final S a été relaxé pour les faits de violence à agent qui lui étaient reprochés mais a été néanmoins condamné à 4 mois ferme pour vol d’un livre, refus de prélèvement adn et participation à un attroupement armé, en l’occurence un bâton de berger. (Pour plus de précisions, deux récits : nantes.indymedia.org/articles/29764 et nantes.indymedia.org/articles/29767). La détermination de la journée d’hier doit se prolonger et s’amplifier pour tous les procès à venir et en cas de nouvelles arrestations.

Lors des discussions inter-comités du 5 juillet, un appel a été fait pour de nouveaux rassemblements devant le tribunal de Nantes les 10, 16 et 18 juillet, ainsi qu’à une multitude d’actions locales : rassemblements et casserolades devant les tribunaux, déploiement de banderoles et diffusion de tracts sur les rond points et quatre voies, manifestation devant les prisons…

Pour le 10 juillet, invitation dès 12h face au château des Ducs de Bretagne.

Il a aussi été proposé que les comités qui le souhaitaient puissent reprendre et co-signer rapidement le texte « La justice attaque Notre-Dame-des-Landes » (reproduit ci-dessous).

Au-delà, nous invitons tous les comités qui le souhaitent à prendre position publiquement face à la répression et à relayer les autres communiqués existants : un communiqué de Copain 44 ; un communiqué de la LDH 44 ; un récapitulatif sur les arrestations.

 

Texte à reprendre et co-signer (si possible avant le 16 juillet, envois à repression22fevrier)

La justice attaque la lutte de Notre-Dame-des-Landes – Solidarité et résistance !

Depuis l’échec de l’opération César, le gouvernement ne sait plus comment venir à bout de l’opposition au projet d’aéroport de Notre-dame-des-Landes. Sur le terrain, il est incapable d’avancer dans le calendrier des travaux et ne parvient pas à enrayer la résistance sous toutes ses formes : semis collectifs, occupation de la ferme de St Jean du Tertre, acheminement d’un hangar au Rosier, multiples reconstructions, recours juridiques en cours.

Au delà de la ZAD, les comités de soutien sont toujours mobilisés et le mouvement reste massif. La manifestation du 22 Février à Nantes, en rassemblant 50’000 personnes et 500 tracteurs en fut une démonstration éclatante.

Face à cette mobilisation inédite, et au fur et à mesure que se dessine l’abandon du projet, il ne reste plus au gouvernement que la répression pour riposter. Depuis le 22 février, il s’y emploie avec acharnement : plus de 30 arrestations, presque autant de condamnations et 3 personnes actuellement en prison à Carquefou (2 personnes en détention provisoire et une personne pour 1 an ferme). Comme pour tous les procès depuis le début des expulsions, il s’agit bien d’une opération visant à fragiliser la lutte dans son ensemble.

Nous dénonçons :

• L’usage systématique, comme on l’a vu pendant les expulsions, pendant la manifestation du 22 février et partout ailleurs, des armes dites « non létales », provoquant de nombreuses mutilations : flashballs, grenades assourdissantes, grenades de désencerclement.

• Les arrestations arbitraires, sur la base de dossiers qui contiennent principalement des photos floues et qui s’appuient en réalité sur une entreprise de fichage politique généralisée qui touche tous les pans de la contestation sociale.

• Le recours systématique à la comparution immédiate, une procédure expéditive qui empêche les inculpés d’élaborer une défense digne de ce nom.

• La volonté assumée du parquet et du tribunal de Nantes de faire des exemples, en condamnant le contexte politique plus que les faits eux-mêmes.

Nous appelons donc toutes les personnes sympathisantes de cette lutte à diffuser ces informations et à participer aux rassemblements qui se tiendront devant le tribunal tout au long du mois de juillet :

• Lundi 7 juillet : Procès d’un zadiste arrêté à Nantes le 18 juin, en détention provisoire actuellement, pour vol, refus de prélèvement ADN et participation à un attroupement armé le 22 février.

• Jeudi 10 juillet : Procès d’une personne arrêtée à Rennes le 18 juin, en contrôle judiciaire actuellement, pour dégradation le 22 février.

• Mercredi 16 juillet : Procès d’un militant du comité Ile-de-France, arrêté le 14 mai à Paris, pour dégradation le 22 février.

• Vendredi 18 juillet : Procès de 4 personnes, arrêtées le 17 juin, en contrôle judiciaire et en détention provisoire pour l’une d’entre elle, pour recel, refus de prélèvement ADN et « association de malfaiteurs » à cause de la présence, dans leur véhicule, d’affiches et de tracts appelant au rassemblement de soutien du 19 juin devant le tribunal.

Face à cette tentative d’isoler des individus et de les faire payer pour l’ensemble du mouvement, nous restons plus que jamais unis ! Unis contre le projet d’aéroport et contre la répression qui s’abat sur l’ensemble des mouvements sociaux : de la ferme des milles vaches à l’usine Seita, de Calais au Val de Suse, tenons bon face à la criminalisation de nos luttes !

RDV les 10, 16 et 18 juillet à 14h devant le palais de justice de Nantes.

Mailing – 8 juillet 2014

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