Tarbes. Traumatisé en Afghanistan, le militaire violente sa compagne
« Je reconnais les faits. Je m’en rappelle pas. Je peux pas les nier. »
Ce jeune militaire de 25 ans, du 1er RHP de Tarbes, tient un discours truffé de contradictions devant le tribunal correctionnel de Tarbes. Il est poursuivi pour violences sur son ex-compagne, menace de mort contre une amie à elle et dégradations.
Les faits remontent au 12 avril dernier, au domicile du couple, à Tarbes. Ils sont ensemble depuis 6 ans. La date du mariage a été fixée au 24 août 2013.
Ce 12 avril, elle est allée au cinéma avec une amie.
Quand elles rentrent à l’appartement, il n’est pas là. Entre-temps, elle a consulté son compte Facebook. Les relations qu’il a tissées sur la toile font naître en elle un doute sur sa fidélité.
Et quand il rentre, elle lui met les messages du réseau social devant le nez. Et elle lui indique en substance que s’il a d’autres relations, elle le quitte.
« Colère insoupçonnée »
« Vous entrez alors dans une colère jusque-là insoupçonnée », relate la présidente Gadoullet.
« Vous jetez deux ordinateurs par la fenêtre et renversez tout dans l’appartement. Vous fermez la porte à clefs et saisissez ensuite votre compagne et vous avancez près de la fenêtre ouverte comme si vous alliez la jeter dans le vide. »
La copine s’agrippe alors à lui. Sa compagne tombe à terre. échange de coups. Il laisse ensuite partir la copine tout en la menaçant de mort si elle prévient la police. Ce qu’elle fait cependant.
« La police vous a trouvé étrangement calme. »
Il reconnaît la destruction des ordinateurs mais dit ne pas se souvenir des violences.
« C’est le trou noir. » La présidente Gadoullet donne ensuite connaissance des conclusions de deux expertises psychiatriques qui indiquent que le prévenu est responsable de ses actes.
Cependant, il consulte un médecin psychiatrique militaire à Bordeaux qui, lui, relève un « état de stress post-traumatique en relation directe avec sa mission de 6 mois en Afghanistan… Une blessure de guerre qui nécessite une prise en charge ».
Le tribunal ne conteste pas. « Les médecins militaires sont plus avertis de ce genre de pathologie », indique la présidente Gadoullet. Elle peut expliquer l’origine du changement de comportement de ce militaire exemplaire, sérieux, calme, devenu tout d’un coup irascible et agressif.
Cependant, Me Charbonnel, avocate de l’ex-compagne du militaire, souligne que cette dernière n’avait pas à « subir les assauts de violence de son compagnon. Elle a vu une personnalité violente se révéler. Pour elle, tout s’est arrêté brutalement ».
Mme Dasté, substitut du procureur, s’inquiète d’un « risque de réitération car il affiche une détermination à contester une partie des faits sans se remettre en cause… On nous dit que sa réaction est en lien avec un traumatisme passé, mais à son retour d’Afghanistan, il y a 6 mois, il a toujours refusé une prise en charge ». Et de requérir 5 mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve avec obligation de soins.
Estimant que le militaire allait faire l’objet d’un suivi médical par l’armée, le tribunal ne l’a condamné qu’à 4 mois avec un sursis simple. Il doit verser 500 € de dommages et intérêt à son ex-concubine et 1 € à son amie.
Leur presse (LaDepeche.fr, 19 mai 2012)
la dramatisation du fait est exceptionelle. Ce fait divers est magnifiquement bien retranscris, intimiste, par voie de romance, on lit un polar, on frémit, on s´émotionne…
que la presse est belle…