Le procès en appel de Ferrara, surnommé le « roi de la belle » s’est ouvert à Paris
Le procès en appel d’Antonio Ferrara, surnommé « le roi de la belle » pour s’être évadé deux fois, et d’un complice présumé, Issa Traoré, s’est ouvert mercredi peu après 10H00 devant la cour d’assises de Paris pour le braquage du bureau de poste de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) en juillet 1999.
C’est avec un large sourire qu’Antonio Ferrara, 38 ans, est entré dans le box des assises. La carrure toujours aussi athlétique, le cheveu coupé extrêmement court, il a répondu avec courtoisie à l’interrogatoire d’identité du président Olivier Leurent, avant de se rasseoir. Pendant la composition du jury, il restait accoudé au box, dans son polo violet à manches longues, à observer le défilé des jurés.
Avant l’ouverture de l’audience, l’un des quatre avocats de « Nino », Me Lionel Moroni, a tenté de convaincre la presse que son client était « l’innocent public numéro un », tout en oubliant de rappeler ses condamnations définitives pour un braquage, une tentative d’homicide et deux évasions. « On l’a tellement mystifié qu’on lui a mis sur le dos de nombreuses affaires », a dénoncé Me Moroni, soulignant les acquittements obtenus en appel pour les braquages de Toulouse et Gentilly.
Condamné à ce jour à 41 ans de prison, Antonio Ferrara est libérable en 2035. Par conséquent, a remarqué Me Moroni, « c’est un procès sans aucun enjeu sur son exécution des peines car il a déjà à son tableau un certain de nombres de peines prononcées contre lui ». « L’enjeu est surtout humain et moral dans la mesure où nous allons avec force et vigueur plaider l’acquittement », a encore déclaré l’avocat, qui conteste les charges contre son client. Ainsi, a-t-il relevé, « sur trente témoins, dix l’ont vu décagoulé et ne le reconnaissent pas ! » Selon lui, c’est « serein et confiant » que son client se présente à « son ultime procès ».
Le braquage pour lequel est jugé Ferrara avait été commis alors qu’il était en cavale après une première évasion : en 1998, il s’était fait la belle à la faveur d’une consultation à l’hôpital de Corbeil-Essonnes. Arrêté en juillet 2002, il s’est fait connaître avec une seconde évasion spectaculaire de la prison de Fresnes le 12 mars 2003, menée par un commando de malfaiteurs lourdement armés.
En 2006, Ferrara a été condamné à quinze ans. Jugé séparément, Issa Traoré a lui écopé de dix ans en 2011.
Leur presse (Agence Faut Payer, 9 mai 2012)