Brésil : des gens s’opposent aux vétérans soulignant le coup d’État de 1964
RIO DE JANEIRO – La police anti-émeute a utilisé du gaz poivré et du gaz lacrymogène, jeudi, au Brésil, pour repousser les protestataires du lieu d’une célébration de soldats à la retraite commémorant le coup d’État de 1964 ayant établi une longue dictature militaire.
Des anciens agents se rassemblent chaque année pour souligner cet anniversaire, mais ceux-ci font désormais face à une opposition croissante et ont dû se frayer un chemin parmi environ 200 personnes brandissant des photos des gens tués durant le régime.
Contrairement à l’Argentine, le Chili et l’Uruguay, qui ont aussi connu des régimes militaires répressifs, le Brésil n’a jamais mené une enquête formelle sur les violations des droits de la personne durant la dictature de 1964 à 1985. Une loi d’amnistie en 1979 a empêché la traduction en justice pour des crimes à caractère politique commis durant le régime.
La foule chargée d’émotion contrastait avec les anciens soldats âgés vêtus de noir, venus dans une enceinte entendre des intervenants parler de la croissance du Brésil durant les années de régime militaire et tenter de démonter les accusations des protestataires.
La manifestation de jeudi suivait d’autres tentatives pour éveiller les consciences sur le passé. À travers le pays, des groupes de civils ont dénoncé lundi des anciens tortionnaires dans six villes, écrivant « un tortionnaire vit ici » devant certaines demeures et se faisant entendre bruyamment.
Des procureurs fédéraux étudient des moyens de contourner la loi d’amnistie.
Leur presse (Associated Press, 29 mars 2012)