1200 ouvriers d’une usine de ciment de Kerbala ont commencé une grève. L’usine est exploitée par la société française Lafarge, et les patrons veulent augmenter massivement la production d’environ 60.000 tonnes par mois. C’est énorme pour une vieille usine et la capacité n’est pas vraiment là pour répondre à ces objectifs. D’après le contrat conclu entre Lafarge et le gouvernement irakien, le four doit être mis à niveau avant d’augmenter la production, mais cela n’est pas été fait, le four n’a reçu qu’une entretien de routine. Cela se traduit par une augmentation massive de la charge de travail pour les travailleurs. Les travailleurs ont fait grève dimanche 11 février et ont donné aux patrons un délai de dix jours pour répondre à leurs revendications.
À l’usine Lafarge de Bazian, à proximité de Souleymaniyah, les chauffeurs se mis aussi en grève pour exiger une meilleure protection de sécurité sur le lieu de travail. Ils ont fermé les routes vers l’usine et à partir d’elle, ce qui signifie que les marchandises ne pouvaient ni entrer ni sortir.
À Bassora, trois ouvriers du nettoyage sont morts dans un accident alors qu’ils nettoyaient un pétrolier dans des conditions précaires. Ils travaillaient avec un salaire journalier, qui ne donne aucune assurance pour les conditions de travail dangereuses ou indemnisation en cas d’accidents.
Le mépris de patrons pour les travailleurs de la sécurité a également été démontré par un importateur de grues et autres équipements industriels en provenance du Japon, achetés parce qu’ils ne coûtaient pas cher. Aucun des essais préalables n’a été effectué et le matériel s’est révélé plus tard être radioactif, ayant été utilisé dans le nettoyage et la reconstruction à la suite de la catastrophe de mars 2011.
Une délégation de la FWCUI s’est rendu récemment au Caire pour assister à la conférence de la nouvelle Fédération des syndicats indépendants. Nous avons rencontré des leaders ouvriers de divers secteurs, et parlé des nouvelles tendances dans les mouvement ouvrier international qui visent à briser l’ancien syndicalisme bureaucratique. Nous avons parlé en particulier avec les militants égyptiens et tunisiens au sujet de la possibilité de former une nouvelle tendance internationale des organisations de travailleurs, et la possibilité d’une conférence internationale a été discutée. Nous nous retrouverons au Caire dans trois ou quatre mois. De notre point de vue, il est important que tout regroupement international soit basé sur les fondamentaux, les tâches quotidiennes du mouvement des travailleurs sans base idéologique ou doctrinale inutile.
La menace d’une attaque américaine ou israélienne contre l’Iran est, bien sûr, sujet de discussion des gens en Irak, avec beaucoup de crainte et d’appréhension. Nous avons notre propre expérience en Irak des résultats d’une invasion. Les gens sont également préoccupés par l’influence de l’Iran en Irak, et comment l’Iran peut essayer de transformer l’Irak en champ de bataille dans le cas d’une guerre.
Falah Alwan
Falah Alwan est président de la Fédération des conseils ouvriers et syndicats en Irak (FCOSI, plus connue sous son sigle en anglais FWCUI), une des principales fédérations syndicales en Irak. Cet article est un résumé de la dernière conférence téléphonique sur Skype entre Falah et des militants de l’AWL.
Solidarité Irak, 22 février 2012.