La Réunion : des troubles à Saint-Denis s’étendent aux communes de Saint-Benoît et du Port
Les violences du quartier du Chaudron à Saint-Denis se sont étendues mercredi soir aux communes du Port et de Saint-Benoît où des affrontements ont opposé forces de l’ordre à des groupes de jeunes qui ont vandalisé une grande surface, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Les troubles se sont amplifiés à 23H00 heures locales (20H00 à Paris) à la Réunion, s’étendant aux communes du Port (ouest de l’île), à une vingtaine de kilomètres de Saint-Denis, et de Saint-Benoît (est).
« Une centaine de jeunes ont pu éventrer les rideaux d’une grande surface à Saint-Benoît et pénétrer à l’intérieur pour la piller », a déclaré à l’AFP le directeur de cabinet du préfet, Benoît Huber.
Selon des riverains, un hélicoptère survolait le site, braquant ses projecteurs sur les casseurs parmi lesquels se trouvaient des femmes. Des barrages constitués de branchages et de poubelles en feu interdisaient la circulation dans le centre-ville.
Au Port, des jeunes, dont certains munis de barre de fer, ont affronté les gendarmes dans les rues de la ville. Un groupe a réussi à pénétrer dans une concession automobile Peugeot où trois véhicules ont été incendiés, selon M. Huber. Des feux ont été allumés sur certains axes routiers.
Au Chaudron, à Saint-Denis, environ 200 jeunes cagoulés continuaient à harceler à coups de pierres les gendarmes mobiles protégeant la grande surface Jumbo Score, située au coeur du quartier et principale cible des émeutiers. Le bruit sourd des grenades assourdissantes était entendu dans toute la ville.
Un snack a été vandalisé et des dégradations commises sur les façades de plusieurs commerces, a indiqué le directeur de cabinet du préfet. Les policiers avaient procédé à 9 interpellations depuis le début de la soirée mercredi. Des poubelles, du mobilier urbain ainsi qu’un container situé à proximité d’un centre culturel ont été incendiés.
Élus et responsables de l’île semblent désemparés face à une situation sociale explosive et des revendications quasi impossibles à satisfaire sur le coût de la vie et le prix de l’essence.
Leur presse (Agence Faut Payer, 23 février 2012)
La Réunion a connu une nouvelle nuit de violences
L’île de la Réunion a connu une nouvelle nuit de heurts sur fonds de crise sociale liée à la hausse des prix. Quatre personnes ont été blessées du côté des forces de l’ordre, qui ont procédé à 31 interpellations. En deux jours, 49 personnes ont été arrêtées. Un escadron de gendarmes mobiles est attendu jeudi pour renforcer l’effectif des policiers et gendarmes présents sur le terrain, selon la préfecture.
Dans la soirée de mercredi, les violences parties du quartier du Chaudron, à Saint-Denis, se sont étendues aux communes du Port et de Saint-Benoît.
À Saint-Benoît, une grande surface a été vandalisée, affirme la préfecture. « Une centaine de jeunes a pu éventrer les rideaux de fer, indique le directeur de cabinet du préfet, Benoît Huber. Ils ont pénétré à l’intérieur pour la piller. » Des barrages de branchages et des poubelles en feu interdisaient la circulation dans un centre ville survolé par un hélicoptère braquant son projecteur sur les casseurs.
Au Port, des affrontements ont eu lieu entre les gendarmes et des manifestants dont certains étaient munis de barres de fer. Des feux ont été allumés sur plusieurs routes et une concession automobile a été attaquée. Cinq voitures ont été brûlées.
Dans le quartier du Chaudron, cœur des protestations, les violences sont montées d’un cran. Près de 200 personnes cagoulées ont bombardé de cailloux les policiers en faction devant une grande surface. Les forces de l’ordre ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Un snack et plusieurs façades ont été vandalisés. Le Case, un local qui regroupe plusieurs associations, a également été attaqué, selon linfo.re.
Plus de la moitié des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté
Les heurts ont débuté mardi soir, en marge d’une manifestation de routiers contre le prix du carburant. Le maire socialiste de Saint-Denis, Gilbert Annette (PS), ne veut pas que le quartier populaire du Chaudron soit stigmatisé. « Sur une quinzaine de casseurs interpellés, seuls trois habitent le quartier » a-t-il relevé mercredi dans la journée, comme pour conjurer le sort et montrer que « le malaise est présent partout dans la population ».
Quelque 52% des Réunionnais vivent en dessous du seuil de pauvreté, et le chômage (30%) n’a cessé d’augmenter. En 2011, le nombre de saisine pour des entreprises en difficulté a progressé de 76% (800 contre 455 en 2010), selon le président du tribunal de commerce, Jean-Michel Bouchon.
Il y a trois ans, lors de la grande crise sociale, des saccages s’étaient déjà produits dans le Chaudron, à l’issue d’une manifestation du Cospar (Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives) qui défendait, lui aussi, des revendications contre la vie chère, dans le sillage du LKP guadeloupéen. Les manifestants réclamaient, comme aujourd’hui, une baisse du prix de l’essence et du gaz, ainsi qu’une augmentation des bas salaires.
Le mouvement avait pris fin avec un accord instaurant une prime de 150 euros sur les salaires, une baisse du prix de l’essence et du gaz. Les grandes surfaces s’étaient engagées à diminuer de 5 à 20% les prix d’une centaine de familles de produits alimentaires et ménagers.
Leur presse (LeParisien.fr, 23 février 2012)
Nouvelle nuit d’émeutes à La Réunion
Des centaines de jeunes ont affronté les forces de l’ordre sur fond de protestations contre la vie chère.
Les violences urbaines à La Réunion se sont étendues lors d’une deuxième nuit d’affrontements entre des centaines de jeunes et les forces de l’ordre, qui ont fait quatre blessés, a-t-on appris de source préfectorale mercredi 22 février.
Des troubles avaient éclaté lundi soir à Saint-Denis, dans le quartier du Chaudron, et au Port, sur fond de protestation contre la vie chère. Ayant cessé mardi matin, l’agitation a repris mardi soir et s’est étendue à la ville de Saint-Benoît : la nuit de mercredi à jeudi a connu ainsi une nouvelle flambée de violences, des affrontements opposant des centaines de jeunes aux forces de l’ordre.
Un policier, deux gendarmes et un vigile ont été blessés ; dix commerces ont été pillés ou vandalisés, douze voitures incendiées, selon la préfecture de la Réunion.
Trente-et-une personnes ont été interpellées dans la nuit, 49 en deux jours.
Un escadron de gendarmes mobiles est attendu jeudi à la Réunion pour renforcer l’effectif des policiers et gendarmes présents sur le terrain, selon la préfecture.
Leur presse (Le Nouvel Observateur avec AFP, 23 février 2012)
La Réunion : nuit d’affrontements entre jeunes et police
Des violences ont éclaté en marge d’une manifestation de routiers contre le prix du carburant et la vie chère.
Valérie Pécresse a déclaré mercredi 22 février que le gouvernement était « entièrement mobilisé pour que les manifestations se déroulent dans le calme » sur l’île de La Réunion, lors de son compte rendu du Conseil des ministres. « Le gouvernement veut que la sérénité revienne à la Réunion », a affirmé la porte-parole du gouvernement.
Le calme est revenu au lever du jour, mercredi 22 février à La Réunion, à Saint Denis, dans le quartier populaire du Chaudron, et au Port (ouest), où quinze commerces ont été pillés ou saccagés, lors d’une nuit d’affrontements entre groupes de jeunes et police, a-t-on appris de source préfectorale.
Un policier a été légèrement blessé par un jet de pierre et 8 interpellations ont été opérées à Saint-Denis, 6 dans la ville du Port, au cours de cette flambée de violences qui a éclaté en marge d’une manifestation des routiers contre le prix du carburant et la vie chère.
Carcasses de voitures incendiées, odeur âcre des gaz lacrymogènes, commerces éventrés, poubelles incendiées, barrages de ferrailles en travers de la chaussée : les traces laissées par une nuit d’affrontements et de violences étaient visibles un peu partout, en début de matinée, dans le quartier du Chaudron, à la périphérie Est de Saint-Denis. » Dix commerces ont été saccagés ou pillés à des degrés divers, dont une pharmacie, une bijouterie, une agence bancaire, un restaurant Quick « , a déclaré Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet. « Ce matin, le calme est revenu, il n’y a plus aucun trouble », a-t-il précisé.
Casseurs
Le propriétaire d’une épicerie, ouverte en 1984 et déjà vandalisée par le passé, évaluait à 200’000 euros, le bilan des dégâts. « Ils ont emporté des cigarettes, le fond de caisse, des marmites, tout ce qui leur tombait sous la main », s’est-il désolé. Quatre véhicules ont également été incendiés au Chaudron ainsi qu’une vingtaine de poubelles, a indiqué Benoît Huber.
De 20h à environ 2h30 du matin, environ 200 jeunes, pour la plupart cagoulés, ont affronté avec des pierres les policiers de la Compagnie départementale d’intervention et du GIPN (Groupement d’intervention de la police nationale) qui ont tiré, au total, 25 grenades lacrymogènes et assourdissantes, selon la préfecture.
Les casseurs ont concentré leurs attaques sur une grande surface située en plein cœur du quartier, « ardemment défendue » par les gendarmes qui ont « réussi à la préserver », selon Benoît Huber.
Dans la ville du Port (ouest de l’île), à une quinzaine de kilomètres de Saint-Denis, le bilan est moins lourd avec cinq commerces dont une auto-école, un magasin de vêtement, un bureau de revente d’or dévastés. Les casseurs se sont principalement attaqués à l’entrepôt du Capricorne, une société d’importation de riz, dévalisant un conteneur, avant de mettre le feu à un semi-remorque : il s’en est suivi un début d’incendie du bâtiment, qui a toutefois été vite maîtrisé par les pompiers. Parmi les six personnes interpellées, trois sortaient de l’entrepôt avec des sacs de riz, a indiqué Benoît Huber.
Blocus
Ces incidents ont éclaté à l’issue du blocus de l’entrepôt la SRPP (Société réunionnaise des produits pétrolier) unique lieu de stockage de carburant de la Réunion, par des transporteurs. Toute la matinée de mardi, le leader du mouvement, Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR (Fédération nationale de transport routier) avait appelé la population à venir soutenir sur place l’action des transporteurs contre la cherté du prix de l’essence et la vie chère.
Après la signature d’un protocole d’accord avec le préfet de la Réunion, Michel Lalande, prévoyant une réunion de négociation vendredi, Jean-Bernard Caroupaye avait appelé à la levée du barrage, hué alors par les manifestants sur place, dont de nombreux jeunes. De petits groupes de casseurs s’étaient dirigés ensuite vers le centre où la situation a dégénéré.
À 23h, les accès au dépôt de carburant ont été libérés par les routiers permettant, au lever du jour, le réapprovisionnement des stations-service de l’île dont un grand nombre était à sec mardi soir.
Leur presse (Le Nouvel Observateur avec AFP, 22 février 2012)