Communiqué n° 06 du 15/02/2012-MNLA
Mise au point sur ce qui s’est passé les 18 et 24 janvier 2012 dans la localité d’Aguelhok (cercle de Tessalit, Région de Kidal)
De nombreux dommages ont été causés les 18 et 24 janvier 2012 à Aguelhok par des bombardements des hélicoptères de l’armée malienne.
Des civils, des militaires loyalistes, et aussi des militaires maliens qui venaient de se constituer prisonniers au MNLA, ont perdu la vie à la suite des tirs aveugles venus de ces hélicoptères.
Ils ont tiré aussi bien sur la caserne que sur tout ce qui bougeait dans la ville, faisant de nombreuses victimes civiles et militaires. Il faut savoir que les pilotes maliens de ces hélicoptères, inexpérimentés, allaient au feu pour la première fois. Ce fut un carnage.
Pendant que les hélicoptères arrosaient tout ce qui bougeait au sol, tout ce qui bougeait à l’intérieur et dans les environs de la caserne, et dans les rues de la ville, d’autres renforts maliens tentaient d’entrer dans la ville, tirant à distance sur Aguelhok à l’arme lourde, causant d’autres victimes.
Pour échapper aux tirs d’hélicoptères et pour éviter de continuer à mettre les civils en danger, les troupes du MNLA se sont retirées bien avant l’arrivée des renforts de l’armée malienne.
Le mouvement s’étonne des assertions mensongères le mettant en cause et s’interroge sur les responsabilités de l’armée malienne dans l’usage non maîtrisé de la force et notamment contre des populations civiles désarmées. Il demande à des experts internationaux d’établir la réalité des faits lors des combats d’Aguelhok, spécifiquement sur le rôle des hélicoptères de combats de l’armée malienne, de leurs pilotes mercenaires et de milices combattantes pour Bamako, dans les causes du décès de ressortissants maliens.
Les accusations d’exécutions sommaires lancées par l’État malien contre le MNLA ne sont là que pour dissimuler les bavures commises par son armée, maquillées pour accuser l’adversaire.
Ces mensonges grossiers ont servi à attiser la haine entre les populations du Nord et celles du Sud et ont eu pour graves conséquences les pogroms à Bamako et dans d’autres villes début février, et l’exode de dizaines de milliers de familles touarègues et arabes de toutes les villes du Mali vers les pays voisins, où l’on recense déjà plus de 50.000 réfugiés.
Il est facile, quand on perd une opération ou une guerre de trouver des montages grossiers pour remonter le moral des troupes et du peuple en mentant à ceux qui n’étaient pas présents sur le terrain.
Quand on a des troupes qui perdent chaque jour du terrain, des troupes qui refusent de se battre, des troupes qui ne reçoivent plus d’approvisionnement et qui souvent se rendent dès les premiers coups de feu, il est plus facile d’accuser le MNLA des méfaits causés par l’armée, plus facile d’accuser le MNLA de collusion avec AQMI, alors qu’on sait que ce dernier est en fait allié à l’État malien pour chasser les Touaregs de leur territoire. Le mouvement souligne qu’en dépit d’assertions infondées, à aucun moment les forces du MNLA n’ont combattu aux côtés de terroristes. Enfin le MNLA note que l’impunité d’AQMI au Nord-Mali est directement imputable au pouvoir malien et à sa politique de compromis avec l’organisation terroriste.
Nous accusons l’État malien d’un montage grossier pour justifier les exactions de son armée.
Nous accusons l’État malien d’attiser la haine entre les communautés.
On comprend que les accusations lancées par le Mali à l’encontre du MNLA ne sont qu’une tentative qui ne trompe personne pour dissimuler les exactions et les défaites de son armée.
Le mouvement, représentatif de l’ensemble des communautés de l’Azawad, a été contraint à l’action armée par le refus répété du Mali de respecter les engagements internationaux signés et d’ouvrir des négociations directes. Depuis la reprise des hostilités, soucieux de protéger les vies humaines, le mouvement a plusieurs fois renouvelé sa disposition à négocier directement avec Bamako sous l’auspice d’un médiateur international.
Hama Ag
Sid’Ahmed, porte-parole, chargé des relations extérieures du MNLA
Communiqué du MNLA, 15 février 2012.