Stop bavure !
Dans la nuit de la Saint Sylvestre 2011, Wissam jeune clermontois trentenaire est interpellé de manière « musclée » et battu à mort (cotes cassées, traumatismes multiples…) par des policiers dans le quartier de la Gauthière à Clermont-Ferrand. En effet plongé dans le coma, il décède 8 jours plus tard. Dans les quartiers nord de la cité auvergnate, la tension monte surtout après le déploiement de policiers et militaires (plus de 400 bleus, hélicos…) mis en place par la préfecture pour réprimer, interpellant nombre de jeunes des quartiers, jugés bien évidemment immédiatement pour l’exemple. Ah bien sûr, quelques bagnoles symbole de la propriété, de l’individualisme et du consumérisme béat ont cramé… On parle de la mort d’un homme où la résponsabalité policière est évidente et où les policiers mis en cause sont seulement en congés.
Face à cette guerre sociale déclarée et instaurée notamment par la préfecture, l’entourage de Wissam accompagné de personnes solidaires éprises de justice et de liberté, le « comité justice et vérité pour Wissam » voit le jour… Faisant partie du comité, nous, anarchistes nous avons été très bien accueillis par les camarades de Wissam, tout se met en place pour le moment avec des pratiques auto-gestionnaires (mise en place d’un QG, prévisions d’actions, répartitions des rôles et des tâches…) de manière naturelle…
La vérité doit éclater pour Wissam, pour les interpellés, pour nous !
FLICS, PORCS, ASSASSINS ?
Que cessent ces exactions policières, véritables cow-boys, qui ne sont autres que le résultat d’une politique sécuritaire mise en place notamment par la préfecture donc le ministère de l’intérieur, donc du gouvernement, donc de la présidence assujettis aux intérêts capitalistes.
OUI LA RÉSISTANCE S’ORGANISE À LA BASE PAR LA BASE !
JUSTICE POUR WISSAM !
Samedi 14 janvier à 14h départ place du 1er-Mai à Clermont-Ferrand, tous à la marche pacifique et silencieuse !
Atheneo du Puy-de-Dôme, 13 janvier 2012.
La famille El-Yamni « veut rendre sa dignité à Wissam »
Wissam ne s’est pas réveillé de son coma. Et, hier soir, la famille El-Yamni était toujours plongée dans son cauchemar. Elle demande la justice. Elle réclame aussi le calme. Un calme qui caractérisait le fils, le frère qu’ils décrivent.
Dans une maison écrasée par la douleur, une famille clermontoise se tient soudée. Comme l’était Wissam El-Yamni avec les siens. Porteur de cette chaleur humaine, dont la flamme brûlera toujours chez ses proches. Marwa, 28 ans, se tient au côté de son père, Mohamed, et raconte son grand frère.
L’enfance de Wissam. « On a grandi dans la ZUP [La Gauthière]. On a eu une enfance très joyeuse. Par rapport à d’autres familles qui avaient peu de moyens. Notre père et notre mère ont toujours travaillé. Ils nous ont inscrits dans le privé. Ils voulaient qu’on réussisse scolairement. Et, tous les étés, ils nous envoyaient en vacances au Maroc. »
Les plaisirs de Wissam. « C’était un touche-à-tout. Il a fait plein de sports. Du foot, de la boxe… Il était inscrit à l’ASM. Et il était en pleine santé. Il n’a jamais eu aucun problème de cœur. Il n’avait même pas de médecin traitant. »
Le travail de Wissam. « Il était chauffeur poids lourds. Il essayait de devenir cariste ou de ne faire que des livraisons sur Clermont-Ferrand. Pour être chez lui tous les soirs. Avec sa femme, ils voulaient avoir des enfants. »
Le couple de Wissam. « Ils se sont mariés en 2008. Ils avaient leur vie, leur appartement à La Gauthière. Mais ça restait un frère exemplaire. Il s’occupait énormément de sa petite sœur [la plus jeune de la famille, âgée de 11 ans]. »
Wissam le grand frère. « Il était très fusionnel avec sa sœur. Il venait le midi pour manger avec elle. C’était un clown. Il la faisait rire tout le temps. Elle l’appelait rien que pour entendre ses blagues. Il va tellement lui manquer. Tous les dimanches, quand on se retrouve pour le couscous de maman… Wissam va manquer à tout le monde. »
Wissam dans le coma. « On ne l’a appris que vers 17 heures. C’est inadmissible. Les policiers interpellent un homme et ils ne savent même pas qui c’est. Ils n’ont découvert son identité que vers 16 heures. Jusque-là, c’était une personne X sur un lit d’hôpital. Ma mère et son épouse sont restées tout le temps à son chevet. Nous étions là tous les jours. Elles restaient dormir tous les soirs à l’hôpital. C’était comme un cauchemar. On essayait de se réveiller et on essayait de le réveiller. »
La marche pour Wissam. « Nous sommes très, très fiers des personnes présentes à la première marche. J’espère que celle de samedi [demain] sera pareille. La famille sera présente. Wissam était une personne calme. Il n’aimait pas les débordements. Dès que ça criait, il disait qu’il reviendrait quand ça sera apaisé. Il n’est jamais allé chercher le conflit. C’est pour ça qu’il faut lui rendre hommage dans le calme. »
Justice pour Wissam. « Si nous avons confiance en la justice ? Je n’en sais rien. En ce moment, nous n’avons confiance en personne. On a rencontré la police des polices, le commissaire, le procureur, le préfet, le maire… La seule personne qui peut nous apporter des réponses, c’est la juge d’instruction. Nous attendons de la rencontrer. Nous espérons qu’elle va rendre justice à Wissam. Mettre des gens en cellule, c’est normal. Mais les mettre sur un lit d’hôpital, ça ne l’est pas. »
Les troubles depuis la mort de Wissam. « On demande le retour au calme. Que ceux qui veulent se battre pour Wissam le fassent pacifiquement, qu’ils viennent à la marche. Et que ceux qui ont vu ce qui s’est passé le soir du réveillon aillent témoigner. Il ne faut pas qu’ils s’inquiètent. La justice les entendra et elle les protégera. Notre famille, la seule chose qu’elle veut, c’est la justice. On multipliera les actions et les actes symboliques jusqu’à ce que justice soit faite. »
Leur presse (Bertrand Yvernault, LaMontagne.fr), 13 janvier 2012.
La famille de Wissam El-Yamni reçue par une juge à Clermont-Ferrand
Le jeune homme est mort à la suite de son interpellation le 1er janvier à Clermont-Ferrand. Les résultats de l’autopsie ne sont pas encore connus.
La famille de Wissam El-Yamni, mort à la suite de son interpellation le 1er janvier à Clermont-Ferrand, a été reçue vendredi matin par la juge d’instruction chargée du dossier, a indiqué son avocat, précisant que les résultats de l’autopsie n’étaient pas encore connus.
Pendant près d’une heure trente, le frère et la sœur de la victime se sont entretenus avec la juge Fabienne Hernandez, en charge de l’information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique », a précisé Me Jean-François Canis.
« Ils lui ont fait part de leur étonnement sur la procédure » et notamment le fait qu’ils n’aient été prévenus que le lendemain après-midi de l’hospitalisation de leur frère, a ajouté l’avocat. La juge n’a toutefois pas communiqué les résultats de l’autopsie, « même pas de pré-rapport », a encore dit Me Canis, qui en attend les conclusions par écrit « la semaine prochaine ».
Le père, le frère et la sœur de ce chauffeur routier de 30 ans, décédé lundi, neuf jours après être tombé dans le coma à la suite d’un malaise cardiaque, se sont constitués parties civiles.
(…) Le collectif de soutien à Wissam El-Yamni organise samedi à 14H00 une manifestation dans le centre de Clermont-Ferrand.
Une autre manifestation qui devait être organisée parallèlement à 14H30 devant la préfecture du Puy-de-Dôme par le Bloc Identitaire Auvergne a été interdite, a indiqué la préfecture dans un communiqué vendredi en fin d’après-midi.
L’arrêté d’interdiction est motivé par le « risque de trouble à l’ordre public ».
Le Bloc Identitaire entendait dénoncer le fait que « les forces de police soient une fois de plus accusées voire condamnées avant toute conclusion d’enquête ».
Leur presse (Agence Faut Payer), 13 janvier 2012.