Tunisie. Un jeudi très agité à Gafsa
Un quadragénaire immolé par le feu. D’un côté, des jets de pierres et de l’autre, du gaz lacrymogène. Voilà à quoi a ressemblé Gafsa, jeudi, avec la visite de trois ministres du nouveau gouvernement.
Ces troubles, qui ont éclaté jeudi en fin d’après-midi, ont coïncidé avec la visite de trois ministres. Ces derniers, qui se sont déplacés de Tunis, devaient négocier avec les sit-inneurs de Gafsa. Et qui sont rentrés, en hélicoptère, quelques heures après, bredouille. Une première sortie ratée. De quoi vous dégoûter du pouvoir.
Après que Ammar Gharsallah — un chômeur et père de 3 enfants, de Lala (délégation d’El Ksar), fatigué par un sit-in de plusieurs semaines devant le siège du gouvernorat en vain —, s’est immolé par le feu en pleine rue, des jeunes ont réagi en jetant des pierres sur les forces de l’ordre, s’attaquant au siège de la sûreté nationale. Pour disperser la foule, ces derniers ont riposté en faisant usage de gaz lacrymogène.
Brûlé au troisième degré, Ammar Gharsalah a été transporté dans un état critique au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous (dans la banlieue sud de Tunis).
Le nouveau gouvernement a décidément beaucoup de mal à calmer les esprits dans les régions frondeuses où a éclaté la révolution. Il faut dire que Hamadi Jebali et son équipe n’ont pas plus de baguette magique que n’en avait le gouvernement précédent de Béji Caïd Essebsi.
Leur presse (Kapitalis.com), 6 janvier 2012.
Tunisie. Les sit-ineurs de Mdhila refusent le dialogue
Négociation ou pas, les chômeurs et ouvriers de la Société de l’environnement et du boisement à Mdhilla (Gafsa) sont restés sur leur position : leur sit-in se poursuivra.
Le ministre de la Formation professionnelle et de l’emploi, Abdelwahab Maâttar, a rencontré, mercredi les sit-ineurs au siège de l’usine du Groupe chimique tunisien (Gct), dont ils bloquent l’accès, et discuté avec eux de la nécessité de laisser l’entreprise reprendre ses activités.
Les protestataires qui, selon l’agence Tap, observent une grève de la faim depuis le 21 décembre, revendiquent un emploi au sein de la Gct ainsi que la proclamation des résultats du concours de recrutement.
Le ministre leur a expliqué que le souci du gouvernement pour le moment est d’accorder la priorité aux régions de l’intérieur, notamment au niveau de la conception des programmes et mécanismes de lutte contre le chômage. « Les sit-in qui perturbent la production et l’activité économique ne peuvent apporter aucune solution », leur a t-il dit.
Apparemment, c’était un dialogue de sourd. Le temps des promesses est révolu avec l’ancien ministre Saïd Aïdi et le gouvernement de l’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebssi, les protestataires ont refusé catégoriquement la levée du sit-in. Et le ministre a dû rentrer, comme il est venu. La route semée d’épines semble pour le moment sans issue. (…)
Leur presse (Kapitalis.com), 6 janvier 2012.