Dans un contexte de crise capitaliste, la bourgeoisie et l’État français redoublent d’agressivité : l’État mène une politique de casse sociale qui vise à préserver les intérêts du patronat et des actionnaires. Nous en payons le prix au quotidien : explosion du chômage, précarité, gel ou la baisse des salaires, envol des loyers, dégradation de notre santé et de notre accès aux soins, les difficultés pour boucler les fins de mois.
Ce 14 janvier, un groupe nationaliste prend le prétexte de la guerre d’Afghanistan pour diffuser son venin antisémite et raciste. Son opposition à cette guerre n’est qu’une position opportuniste pour parader dans nos rues et diffuser leurs idées. Elle reflète aussi le point de vue d’une fraction de la bourgeoisie française voyant seulement dans cette guerre leur alignement sur celle de la bourgeoisie américaine. Elle se contrefout du sort des travailleuses et des travailleurs afghanEs, coincéEs entre une armée d’occupation et des forces réactionnaires religieuses, elles-mêmes favorisées dans le passé par les puissances impérialistes, dont la France. Cette même officine raciste ne dit rien bien entendu de l’impérialisme français, des exactions et de l’occupation militaire française dans bien d’autres parties du monde, et notamment en Afrique. Pas plus qu’il ne dénonce les entraînements de l’armée française à la guérilla urbaine, qui visent à la préparer à intervenir sur le territoire français en cas de révolte sociale.
« Diviser pour mieux régner » : ici et là-bas
Pour prévenir tout risque d’explosion sociale, la bourgeoisie joue la carte du nationalisme. Avec un double objectif : mobiliser les travailleuses et travailleurs derrière elle pour préserver sa position internationale, et désigner des boucs émissaires pour lui permettre d’échapper à la colère populaire. MusulmanEs, arabes, rroms, juifs, immigréEs sont tour à tour ou touTEs ensemble désignéEs comme responsables des problèmes, soit par l’État, les partis politiques, soit par les groupes nationalistes ou racistes. Sans avoir l’air d’y toucher, la bourgeoisie et l’État favorisent ces courants qui représentent leur dernier rempart contre une explosion révolutionnaire.
Mais qui nous exploite ? Les patrons et les actionnaires ! Qui nous extorque des loyers ? Les propriétaires ! Qui nous licencie et nous précarise ? La bourgeoisie, et au tout premier chef, la bourgeoisie française ! Non, nos intérêts ne sont pas les leurs, et c’est pour mettre fin à la domination bourgeoise, mais aussi de l’État que nous devons nous organiser et lutter. Cela veut dire éviter toutes les manœuvres de division qui veulent nous amener sur le terrain de la « guerre de touTEs conte touTEs ». Cela veut dire choisir la lutte des classes et non la guerre contre un « ennemi intérieur » ou extérieur désigné par la bourgeoisie.
Quand nous nous opposons à l’impérialisme, en commençant par l’impérialisme français, en Afghanistan comme ailleurs, qui redouble d’agressivité en ce contexte de crise, uniquement pour le contrôle des ressources. Car toute prétendue « solution nationale » à la crise capitaliste ne se fera que sur notre dos, et sur celui des travailleuses et des travailleurs des pays ciblés par l’impérialisme français. Nous nous inscrivons dans les luttes des exploitéEs, qui ici ou en Égypte, en Russie ou en Argentine, luttent contre la bourgeoisie (y compris leur bourgeoisie nationale !) loin des impasses meurtrières du nationalisme.
Solidarité internationale des travailleurs et des travailleuses !
Pas de guerre entre les peuples, pas de paix entre les classes !
La coordination des Groupes Anarchistes appelle à la constitution d’un cortège libertaire lors de la manifestation antifasciste : Samedi 14 janvier à 14h place du Pont / métro Guillotière à Lyon.
CGA Lyon, 5 janvier 2012.