[Tours] Mouvement des logements – des papiers

Depuis plus d’un mois et demi maintenant, les familles de demandeurs d’Asile ou sans papiers et des personnes solidaires ont occupé : le centre de vie du Sanitas ; le palais des Sports ; l’hôpital Bretonneau ; la piscine Gilbert Bozon ; le centre de vie du Sanitas à nouveau.

La mairie et la préfecture ont donc mis des flics (police nationale et municipale) chaque soir devant tous les bâtiments publics de Tours afin que nous ne puissions plus y rentrer, dès 18H00, c’est à dire dès que le 115 avoue que les gens resteront dehors par faute de place en hébergement d’urgence. La ville est quadrillée tous les soirs. La ville est bleue.

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La faculté des Tanneurs a alors été occupée une nuit : les forces de l’ordre sont intervenues avec les clébards pour évacuer le hall Thélème de ses occupants. « Je te réveille avec le pied parce que je touche pas à la merde » (parole de flic).

La faculté des Tanneurs a été ré-occupée dans l’après-midi même : Les flics se répandent autour de la fac réalisent un contrôle d’identité massif et interpellent les demandeurs d’asile et les sans-papiers en les faisant monter de force dans leurs fourgons pourris.

Une femme se soustrait à l’arrestation et s’échappe du fourgon en courant.

La faculté des Tanneurs a à son tour fait appel aux flics et à une compagnie de sécurité privée pour garder, filtrer, contrôler à toutes les entrées.

L’Institut du travail social de Tours a alors été occupé durant trois jours.

Les cinémas Les Studios pour un soir.

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Le Centre Dramatique Régional de Tours a été occupé hier soir dans un joyeux bordel. Le directeur nous permet de nous réunir pour nos AG futures au CDRT.

Le foyer des Jeunes travailleurs de Tours a été occupé hier soir juste après le CDRT, et restera occupé durant trois journées et trois nuits. Les flics en civil se sont fait gerber du foyer des jeunes travailleurs. Tout ce petit monde gueulant « police dehors ! » est venu virer les RG de la salle de restauration.

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La mairie Socialiste pourrie comme la préfecture font appel à la flicaille.

Les Studios ont filé du fric pour payer des chambres d’Hôtel aux familles…

Mais depuis hier soir, nous ne voulons plus, ni police, ni charité !

Nous refusons de devenir invisibles dans des chambres d’hôtel. D’occupation en occupation, de manif en rassemblement, le mouvement grandit et se radicalise.

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Pendant ce temps-là, le préfet, par la voix de la Nouvelle Répugnante, fait savoir qu’il s’apprête à virer les déboutés du doit d’Asile des appartements ADOMA. Hier, la police est donc venue demander les plans, et a tenté d’enfoncer la porte de l’appartement de la famille Hovhanni Syan, qui s’apprêtait à tout cramer à l’essence… La mairie Socialiste envoie quant à elle des huissiers pour virer de leur logement les membres du collectif des travailleurs sans papiers. UMPS, même combat !

Abolition de toutes les lois racistes !
Solidarité avec les sans papiers, ni police, ni charité !
Des logements des papiers pour tous et toutes !
Flics hors de nos AG, hors de nos vies !

ADiSchatz !!

De Tours, le 1er décembre 2011.


Plus de 250 manifestants pour « un toit »

Une banderole, deux tambours, et des jeunes en majorité plus des militants associatifs : plus de 250 personnes ont manifesté, hier, à Tours, pour demander « un toit et des papiers pour tous », à commencer par les vingt migrants ballottés d’hôtel en hôtel depuis des jours.

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Parti de la place Anatole-France, le cortège est passé rue Nationale, devant la préfecture, puis a tenu une assemblée générale au Nouvel Olympia, ce qu’a accepté son directeur, Gilles Bouillon.

Il a proposé aux manifestants de réunir tous les acteurs culturels de la ville pour faire pression auprès de la mairie de Tours. Il a aussi accepté que se tiennent des assemblées générales dans la salle de spectacles à condition qu’il n’y soit pas prévu de représentation le jour même.

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Ensuite, les manifestants sont allés au foyer des jeunes travailleurs, rue Bernard-Palissy, où il leur a été proposé la mise à disposition, jusqu’à samedi, d’un gymnase situé juste sous le foyer. Une possibilité à laquelle les militants, après en avoir débattu, se sont finalement ralliés même si, plutôt que des solutions d’urgence appliquées au jour le jour, ils attendent un lieu pérenne.

De son côté, la préfecture estime que l’État fait son devoir avec 9,8 M€ consacrés dans ce département à l’hébergement d’urgence. Pour le préfet, le problème vient des places occupées dans ces structures par 79 demandeurs d’asile déboutés (voir NR de mardi 29 novembre).

Leur presse (la Nouvelle Répugnante), 1er décembre 2011.

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