La police travaille à Poitiers
Pas de week-end pour la police à Poitiers.
Poitiers, le samedi 5 novembre 2011.
Ce midi, les forces de l’Ordre, ont forcé à coup de bélier la porte d’une maison occupée et ont embarqué les quarante-sept occupant.e.s. La police a été prévenue par des riverain.e.s. La maison, propriété de la Mairie de Poitiers située au 144 Avenue de Nantes, était inoccupée avant ce matin. Les occupant.e.s l’ont ornée d’une banderole « Vinci, hors de nos vies ». Pour rappel, elle sera détruite dans quelques mois, pour faciliter la construction d’un viaduc reliant l’Ouest de la ville à l’hypercentre. La municipalité a fait appel au groupe Vinci pour réaliser l’ouvrage d’art. En tant que propriétaire de la demeure, elle a porté plainte. Elle va également la faire murer.
Les quarante-sept occupant.e.s sont en garde à vue, la police souhaitant tou.te.s les interroger. Des agent.e.s et des avocat.e.s ont du faire une croix sur leur week-end.
Plus d’info à venir.
Indymedia Nantes, 5 novembre 2011.
Complément d’info :
Tout le monde est sorti, certains avec l’obligation de pointer au comico (sous contrôle judiciaire), cinq personnes passeront en procès le 8 décembre sur un motif un peu flou genre attroupement ayant commis des dégradations, etc. Plus d’infos bientôt, un communiqué devrait être écrit prochainement (cf. Indymedia-Nantes).
Compte rendu du 06-11-11 (suite squat 5 novembre 2011 à Poitiers)
Concernant le squat contre Vinci évacué hier qui a conduit à 47 gardes à vue (41 selon la police), après une AG qui a regroupé près de 80 personnes, nous avons fait un beau rassemblement à partir de 16h où il y avait cinquante à soixante personnes en continu pour demander la libération immédiate des 5 personnes encore en garde à vue. La dizaine de policiers étaient un peu pénibles, filmant avec insistance. La température est montée de quelques degré quand le commissaire Papineau est venu faire son tour et à commencé son show et… ses provocations débiles. Il a arraché une banderole et a tenté d’en arracher une autre mais sans réussir. Cet homme ne semble pas être en pleine possession de ses facultés et être un danger pour la sécurité publique… Les policiers nous ont suivi avec insistance quand nous nous sommes dispersés vers 18h30 lorsque toutes les personnes sont sorties de garde à vue.
Les comparutions auront lieu au tribunal le 8 décembre. Pour avoir « participé sciemment à un attroupement, même formé de façon temporaire en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériel, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou de dégradations de biens avec cette circonstance que les faits ont été commis en réunion ». Et certains pour avoir aussi « fourni des renseignements d’identité imaginaires qui ont provoqué ou qui auraient pu provoquer des mentions erronées au casier judiciaire en l’espèce en fournissant l’identité de XX né-e le XX à XX ».
Il semblerait que la violence contre les personnes n’aie pas été retenue vu que la police a estimé qu’il y avait eu « résistance passive ». Pour ce qui est de la « destruction ou dégradations de biens » la porte et les carottages du chantiers de la passerelle ont été explosés par la police. La porte ayant été défoncée consciencieusement planche par planche. Rappelons que la mairie porte plainte pour « dégradation » d’une maison qui va être bientôt détruite. Cherchez l’erreur !
Concernant la « violence contre les personnes » c’est plutôt du côté de la police qu’il faut la chercher avec l’utilisation d’un « pistolet électrique » sur l’un des occupants.
Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, 6 novembre 2011.
Expulsés pour avoir manifesté contre Vinci
Plusieurs personnes ont été expulsées, il y a moins d’une heure, à la suite de l’intervention d’un important dispositif policier au 144, avenue de Nantes à Poitiers. Ce matin, les manifestants avaient investi l’habitation vouée à la destruction dans le cadre des travaux de la future passerelle et déployé une banderole sur laquelle figurait le slogan « Vinci hors de nos vies ». Selon des témoins, les manifestants auraient indiqué que « leur action prendrait fin dimanche soir ».
Leur presse (LaNouvelleRépublique.fr), 5 novembre 2011 – 13h01.
Poitiers : 40 personnes placées en garde à vue
Vingt-quatre fonctionnaires de police et gendarmes ont expulsé, aujourd’hui, quarante personnes d’une maison bourgeoise, sise 144 avenue de Nantes à Poitiers. Tous les occupants ont été embarqués au commissariat central et placés en garde à vue. La police est intervenue dans le cadre de la procédure de flagrant délit, suite aux appels de riverains qui ont vu des jeunes escalader l’enceinte de la bâtisse. La mairie, propriétaire de la résidence qui sera détruite dans la perspective du projet du viaduc des Rocs, a porté plainte. Alain Claeys a déclaré suite à cet incident que la maison « sera murée ».
Leur presse (LaNouvelleRépublique.fr), 5 novembre 2011 – 15h03.
Expulsion à Poitiers : 40 personnes en garde à vue
Les policiers aidés de leurs collègues gendarmes ont expulsé, hier, quarante personnes qui avaient décidé de squatter une maison à Poitiers.
Ils ont eu à peine le temps de se barricader quand la police est arrivée pour les déloger. Quarante personnes ont été expulsées, manu militari, hier vers 10h30, de la maison bourgeoise, sise 144 avenue de Nantes à Poitiers. Elles ont été placées en garde à vue. La demeure, propriété de la ville, est condamnée à la démolition dans le cadre du futur viaduc des Rocs.
« Il y avait des individus cagoulés, masqués… »
Ce sont les riverains qui ont alerté la police voyant des jeunes gens escalader l’enceinte de la demeure bourgeoise ; d’autres habitants ont également appelé la mairie qui a porté plainte. « Nous sommes arrivés en retard, nous aurions dû être avec eux », racontent les quelques jeunes, restés sur la passerelle, qui répondent par des cris de soutien à leurs camarades menottés et embarqués dans les fourgons via le commissariat central. Il est environ 9h30, selon ces mêmes témoignages, quand le groupe escalade l’enceinte de la résidence.
« Je suis arrivé vers 10h15 », assure le directeur départemental de la police, (DDSP) Jean-François Papineau. Sur la façade, une longue banderole annonce les revendications des squatters : « Vinci hors de nos vies » ; « Vinci dégage ». Les occupants viennent de s’enfermer à l’intérieur de la maison. Après leur avoir demandé de quitter les lieux, le patron départemental de la police a appelé des renforts, des collègues de Châtellerault et cinq gendarmes. Pour passer à l’action. « Nous sommes rentrés avec une forte opposition, en fracturant la barricade raconte le commissaire divisionnaire, il y avait des individus cagoulés, masqués, dotés d’écharpes, de capuches et de tenues sombres. »
Il faut deux heures pour interpeller un par un les hommes et les femmes. Une palpation de chaque occupant — qui avait prévu de passer au moins une nuit — a été faite par les fonctionnaires avant de les emmener dans les Transit de la police. L’un d’eux n’a pas eu le temps de dérouler son tapis de sol, resté attaché à son sac à dos ; les forces de l’ordre l’ont conduit directement dans la voiture avec son équipement. « Nous avons trouvé des pieds de biche, chignole, perceuse et couteaux », indique Jean-François Papineau. L’intervention s’est déroulée dans le cadre du « flagrant délit ». Les squatters ont été placés en garde à vue pour dégradation en réunion, participation à un groupement temporaire en vue de commettre des atteintes aux biens et port d’arme de 6 e catégorie.
Hier soir, la police cherchait encore à identifier des personnes. Une majorité du groupe devait être remis en liberté en début de soirée. Et la porte d’entrée de la maison a été murée.
Leur presse (Didier Monteil, LaNouvelleRépublique.fr), 6 novembre 2011.
Tentative de squat : manif devant le Palais de justice de Poitiers
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le Palais de justice en fin d’après-midi, ayant appris que cinq des gardés à vue dans l’affaire de la tentative de squat à Poitiers, étaient déférées au Parquet.
Leur presse (LaNouvelleRépublique.fr), 6 novembre 2011.
Expulsions : cinq squatters convoqués devant le tribunal
Les quarante et une personnes en garde à vue, samedi, après avoir squatté une maison ont été libérées. Cinq sont convoquées devant la justice.
Alertés par des riverains qui ont vu des jeunes escalader l’enceinte de la maison bourgeoise, sise 144, avenue de Nantes à Poitiers, les policiers aidés de leurs collègues châtelleraudais et de gendarmes ont délogé quarante et une personnes. Menottés, les squatters ont été placés en garde à vue. La Ville, propriétaire de la maison, a porté plainte.
Les faits se sont déroulés samedi vers 11 heures. Le groupe vient tout juste de s’enfermer lorsque les forces de l’ordre arrivent en renfort (18 fonctionnaires et 5 militaires) avec du matériel pour enlever les planches qui obstruent la porte d’entrée. « Nous sommes entrés avec une forte opposition en fracturant les barricades », raconte Jean-François Papineau, directeur départemental de la sécurité publique. Un fonctionnaire a utilisé un « taser » pour neutraliser un occupant — qui a été ensuite vu par sécurité par un médecin. Il n’y a aucun blessé dans l’interpellation.
« La police et la mairie nous dégagent, Vinci aménage »
La palpation individuelle permet aux policiers de récupérer couteaux, chignole, perceuse. La garde à vue est levée dès samedi soir pour quinze personnes qui sont identifiées. Et dimanche, en fin de matinée, pour vingt et une autres.
Cinq squatters, deux femmes dont une habite à Montpellier et trois hommes originaires de Poitiers, sont déférés, hier après-midi au parquet. Durant leur présentation devant le magistrat, le comité antirépression et le « collectif autonome » (NDLR : c’est comme cela qu’il se nomme) se sont rassemblés (une cinquantaine de personnes) devant le palais de justice en criant : « Solidarité avec les inculpés et liberté pour tous les prisonniers ».
Deux banderoles accompagnent cette manifestation sur lesquelles sont inscrits : « La police et la mairie nous dégagent, Vinci aménage » ; « Flics hors de nos villes ». Le dernier calicot fait réagir vivement le directeur départemental de la sécurité publique qui va le chercher au sein du groupe dans une bousculade.
Durant près de deux heures, le face-à-face ne dérape pas entre la petite dizaine de policiers et les manifestants. Des manifestants dont certains, selon la police, sont connus pour avoir participé aux événements de Poitiers, le 10 octobre 2009.
Le procureur a demandé dans ses réquisitions une convocation des cinq personnes, le 8 décembre prochain, devant le tribunal correctionnel pour dégradation en réunion, participation à un groupement en vue de commettre des atteintes aux biens, et leur placement sous contrôle judiciaire. Le juge des libertés et de la détention a suivi le parquet.
L’objectif : « Pour discuter sur l’urbanisation »
Les squatters, du 144, avenue de Nantes à Poitiers, refusent de communiquer avec la presse pour des raisons politiques disent-ils. Ils refusent l’exposition médiatique à titre individuel mais certains brisent cette règle. L’un d’eux a cependant souhaité, sous le couvert de l’anonymat, expliquer les raisons de cette action dans la maison bourgeoise poitevine. « La tentative de prendre la maison pour le week-end avait pour objectif de discuter sur l’urbanisation de l’opération Cœur d’agglomération et la restructuration des centres-villes qui sont métastasés », nous a-t-il confiés. « Il y a, selon ce jeune homme, un lien entre l’aménagement du territoire et les restructurations dans les grands centres. Nous nous opposons à Vinci et à son monde qu’il construit. »
À chaud : « Une personne a reçu une décharge de taser »
Un des squatters, qui a été menotté et placé en garde à vue puis remis en liberté, raconte sa version des faits. « Les policiers n’ont pas voulu discuter. Nous leur avons dit alors que nous allions sortir en groupe et nous disperser. Ils n’ont rien voulu savoir. Ils ont fait sauter les barricades. Dans l’opération une personne a reçu une décharge de “taser” alors qu’elle n’était pas menaçante ni dangereuse. Elle est tombée. » Selon lui toujours : « En garde à vue, ils ont obligé les gens à donner leurs empreintes, en prenant leurs mains. Et à quitter le commissariat, même si on ne voulait pas par solidarité. Ce qui était mon cas. »
Leur presse (LaNouvelleRépublique.fr), 7 novembre 2011.
@ le mba :
N’ayant pas participé à cette action, je ne peux que présumer qu’occuper cette maison était une manière de pointer le groupe Vinci dans ce qu’il fait de plus immonde (sous le regard bienveillant de la gauche capitaliste) à Poitiers (et ailleurs). La restructuration hygiéniste et sécuritaire du centre-ville par exemple. La construction de ce viaduc n’a pas été explicitement dénoncée, bien qu’il y ait sans doute des tas de choses à dire dessus.
À propos de votre lutte autour des hectares de terres volés par la Mairie de Poitiers et offerts à Vinci, je pense que vous avez oublié de les inviter les soi-disant militant.e.s. Ceci dit il me semble qu’il est faudrait arrêter d’attendre quoi que ce soit des « militant.e.s » et s’auto-organiser. Vous n’avez, je crois, besoin de l’expertise de personne pour mener vos luttes.
Loin de contester la validité de la protestation contre les principes politiques de l’aménagement capitaliste du territoire, notamment lorsqu’il est confié à Vinci, je m’étonne de certains choix stratégiques. La passerelle dont la construction entraine l’effondrement de la maison qui a été occupée ce week end, permettra de relier un quartier populaire au centre ville avec des bus « hauts débits » ; ces bus rouleront en site propre, et la passerelle permettra aussi aux piétons et aux cyclos de traverser la vallée de la Boivre sans dénivelé (un souci pour les cyclistes non militants à Poitiers). Alors, à moins d’être un militant de la décroissance (et même eux sur la place ne s’oppose pas tou/te/s au projet), je ne vois pas comment on pourrait protester contre le renouvellement de cette passerelle dont le béton tombe en petit morceau sur les travailleurs de la gare et de la poste qui bossent dessous !
A quelques centaines de mettre de là, le même groupe BTP et d’autres ont fait main basse sur des terres arables qui, par ces temps de crise, aurait pu nourrir de nombreux citoyens (amap, jardins ouvriers, sur plusieurs hectares). Là, on a arraché un sous bois magnifique (où les vieux et les tout petits pouvaient passer toute une journée de canicule au frais), squatté et entretenu depuis des années par un collectif artistique relogé hors la ville depuis au nom de la même politique d’aménagement. Et nous avons été 2 ou 3 à protester, par tous les moyens (enquête d’utilité publique, courrier et rencontre sauvage avec les équipes municipales qui ont mené ce projet). Pas plus que 2 ou 3. Pas l’ombre d’un militant. Pas de slogan ni banderole. Alors, 2 poids, 2 mesures… ou question de visibilité ? (les champs en bordure de ville étaient isolés de la ville par l’urbanisation des années 40-60) tandis que la passerelle est en face de l’hyper-centre, visible depuis la préfecture, le quartier de la gare et la moitié de la ville !
Enfin, bravo pour ce combat plein de bravoure au cours duquel les acab ont montré leur vrai visage une fois de plus (ah oui, le journaliste qui dit qu’il y avait des cagoules, il ne parlait pas des cops ?) et qui aurait permis de sauver un arbre.
Repris sur squat!net, merci pour l’info:
https://fr.squat.net/2011/11/07/poitiers-expulsion-immediate/