[Italie] Les journaflics travaillent

Italie : opération de police dans tout le pays après les violences de samedi à Rome

Une vaste opération menée par la police et les carabiniers a débuté lundi dans toute l’Italie dans les milieux autonomes surtout d’extrême gauche, après les violences qui ont fait 135 blessés samedi à Rome en marge de la manifestation des « indignés ».

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Des centaines de policiers et de carabiniers ont commencé à effectuer des perquisitions et des contrôles, du nord au sud de l’Italie.

« L’opération de police est destinée à individualiser les responsables des destructions », mais n’est pas une opération contre les « centres sociaux », qui regroupent en Italie de nombreux militants d’extrême gauche, a précisé le sous-secrétaire de l’Intérieur, Alfredo Mantovano, interviewé par la chaîne Sky Tg24.

« Il ne faut pas mettre tout sur le même plan. Tout le monde sait que des personnes violentes se sont infiltrées parmi les manifestants pacifiques et ont utilisé le défilé (de Rome) comme un bouclier protecteur », a-t-il dit.

Samedi, à l’occasion de la journée mondiale des « indignés », Rome a connu ses pires violences depuis des années. Dans de véritables scènes de guérilla urbaine, 135 personnes ont été blessées, dont 105 policiers, et les dégâts sont évalués à plus d’un million d’euros. Une douzaine de personnes, dont des mineurs, ont été arrêtées.

Le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni a condamné des « violences sans précédent » provoquées par de petits groupes organisés et violents, distincts de la majorité pacifique des manifestants.

Il a remercié les forces de l’ordre du fait qu’il n’y ait pas eu de morts.

Rome n’avait pas connu de troubles de ce niveau de violence depuis les affrontements qui opposèrent des militants politiques aux forces de l’ordre pendant les « Années de plomb » dans les années 70 et 80, et qui firent parfois des morts.

La majorité de la presse italienne pointait du doigt les petits groupes violents comme les « black blocs », faisant bien la différence avec la majorité des protestataires.

Le grand journal milanais Corriere della Sera soulignait les analogies avec les troubles survenus au printemps dans le Val de Suse, près de Turin, dans le cadre du mouvement « No Tav » contre le chantier de la voie ferroviaire à grande vitesse devant relier à travers les Alpes la France et l’Italie.

Le quotidien de la famille Berlusconi Il Giornale (droite) préconisait pour sa part en Une: « fermez les centres sociaux », affirmant qu’ils sont la matrice des « blacks blocs » mais que « les maires progresssistes et les magistrats les défendent ».

Leur presse (Agence Faut Payer), 17 octobre 2011.

 

Émeutes en Italie : le ministre de l’Intérieur veut donner plus de latitude à la police

En Italie, un vaste coup de filet dans les milieux anarchistes a permis aux carabiniers d’interpeller 12 personnes.

La police a saisi du matériel utilisé par les Black Bloks, le groupe extrêmiste responsables des violences en marge de la manifestation des Indignés à Rome.

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La capitale italienne a connu samedi ses pires violences depuis des années. De véritables scènes de guérilla urbaine. Les dégâts avoisinent 2,5 millions d’euros.

Le gouvernement a été critiqué ne pas avoir anticipé la menace. La réponse du ministre de l’Intérieur Roberto Maroni : « Nous avons besoin de nouvelles loi pour empêcher ce type de violences et donc ce mardi je vais présenter de nouvelles mesures législatives pour permettre à la police et aux forces de sécurité d’empêcher cette violence. »

les forces de l’ordre ont été prises au dépourvu par les stratégies de diversion et les déplacements rapides des Black Blocs.

L’opinion publique a été choquée du saccage d’une église et de la destruction d’une statue de la Vierge. À tel point que certains manifestants se sont retournés contre les émeutiers.

Leur presse (Euronews), 17 octobre 2011.

 

Qui sont les anarchistes du « black bloc » ?

Ce groupe d’activistes est à l’origine des violences lors de la manifestation des « Indignés » à Rome.

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La capitale italienne a connu ses pires violences depuis des années, samedi, à l’occasion de la journée mondiale des « Indignés ». 135 blessés, dont 105 policiers, et des dégâts évalués à un million d’euros. En cause, un groupe d’activistes anticapitalistes nommé « black bloc », qui s’est infiltré dans le mouvement pour lancer des cocktails Molotov et des bouteilles. La Repubblica a rencontré un de ces activistes. Sous couvert d’anonymat, il a raconté au quotidien italien le fonctionnement de son organisation.

« Nous nous sommes entraînés en Grèce »

C’est directement auprès de groupuscules grecs que ces anarchistes italiens se sont formés. « Nous avons fait un master en Grèce », confie avec le sourire cet Italien de 30 ans, qui précise que le groupe a fait le voyage depuis l’Italie une fois par mois pendant un an. « Les camarades d’Athènes nous ont fait comprendre que la guérilla urbaine est un art où c’est l’organisation qui l’emporte », poursuit-il avant d’ajouter : « il y a un an, nous avions envie de tout démolir. Aujourd’hui, nous savons comment démolir. À Rome, nous avons gagné parce que nous avions un plan, une organisation. »

Divisés en « batteries »

Interrogé sur le mode opératoire du « black bloc » le week-end dernier, ce travailleur précaire raconte : « nous étions divisés en deux “phalanges”. Un premier groupe de 500 personnes se sont armées au début de la manifestation avec comme consigne de dévaster la via Cavour. »

Quelque 300 autres membres les protégeaient à l’arrière pour éviter qu’ils se retrouvent isolés du cortège. L’ordre reçu par ces derniers était de ne pas sortir les casques, masques à gaz et cocktails Molotov avant que le cortège ne tourne un peu plus loin dans un autre croisement de la capitale romaine. Objectif : surprendre les forces de l’ordre qui n’ont découvert qu’au dernier moment combien les anarchistes étaient réellement.

Celui qui dit avoir un diplôme du niveau « licence » fournit d’autres détails sur l’organisation du groupe. « Nous sommes divisés en batteries de 12 et 15. Chaque bataillon est divisé en trois groupes de spécialistes. » Un groupe a pour mission de récupérer des armes dans la rue, comme des pavés et des bâtons. Un autre groupe est chargé d’utiliser les armes récupérées par le premier. Et puis, il y a les spécialistes de la bombe agricole.

« Je parle comme quelqu’un qui est en guerre »

Face à ceux qui s’étonnent des violences occasionnées le week-end dernier, le jeune anarchiste tient à rappeler que lui et ses compères avaient annoncé la couleur. « Le mouvement (des “Indignés”) fait semblant de ne pas nous connaître. Mais ils savent très bien qui nous sommes. Ils étaient au courant de ce que l’on voulait faire, tout comme les “flics”. Nous avions annoncé publiquement à quoi ressemblerait notre 15 octobre », ajoute-t-il.

Quant à la sémantique « guerrière » utilisée par l’activiste tout au long de l’interview, ce dernier répond : « je parle comme quelqu’un qui est en guerre. Ce n’est pas moi qui l’ai déclarée, c’est eux . »

Une vaste opération menée par la police et les carabiniers italiens a débuté lundi matin sur tout le territoire national dans les milieux autonomes d’extrême-gauche, après les violences.

Leur presse (Laurent Berbon, Europe 1), 17 octobre 2011.

 

« La guerre n’est pas finie »

Après les incidents ayant émaillé la manifestation des indignés samedi à Rome, un « black bloc » (lire l’encadré) affirme s’être « entraîné en Grèce » et détaille l’action des casseurs.

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« Pendant un an, une fois par mois, nous avons pris le ferry pour la Grèce à Brindisi (sud) » raconte “F”, 30 ans, travailleur précaire et “black bloc”, au quotidien romain La Repubblica. « Nous avons fait un “mastère” en Grèce », plaisante même le manifestant. « Les camarades d’Athènes nous ont fait comprendre que la guérilla urbaine est un art où c’est l’organisation qui l’emporte », poursuit-il.

« Il y a un an, nous voulions seulement tout casser. Maintenant, on sait comment faire. À Rome, on a gagné parce que nous avions un plan, une organisation », continue celui qui a un diplôme du niveau « licence ».

Selon lui, les « black blocs » étaient divisés en « deux phalanges », un premier groupe de 500 personnes ayant pour mission de « dévaster la via Cavour ». Derrière eux, un autre groupe de 300 personnes devait les protéger et empêcher qu’ils se retrouvent « isolés du cortège ». « Nous ne voulions pas que les “flics” découvrent combien nous étions vraiment », continue le casseur, qui affirme que la « phalange » située en retrait avait pour ordre de ne pas créer d’incidents jusqu’au dernier moment.

L’anarchiste fait aussi état d’armes cachées dans une camionnette la veille de la manifestation, à proximité du parcours prévu.

Le vocabulaire qu’il utilise est celui de la guerre. Selon lui, en plus des « phalanges », les « black blocs » étaient organisés en plusieurs « batteries » de 12 à 15 membres, ces batteries étant elles-mêmes divisées par « spécialités ». Certains avaient pour mission de récupérer bâtons, pavés, matraques, et de transmettre toutes ces armes à d’autres, qui « combattent ». Enfin, « il y a les spécialistes de la bombe agricole (gros pétard) », détaille « F ». Effectivement, dans plusieurs endroits de Rome, la police a trouvé des armes (pavés, barres de fer, bouteilles remplies d’essence) dissimulées dans des gros sacs, ou dans des coins de rues le long du parcours.

En conclusion, « F » avertit que la « guerre n’est pas finie ».

Un « bloc noir » ?

Jusqu’à présent, un black bloc (ou « bloc noir ») désignait au cours d’une manifestation un regroupement éphémère d’individus (et les individus eux-mêmes) qui mettent en place des actions violentes contre tout ce qui est perçu comme symbole matériel du capitalisme. Avec les révélations du deuxième plus grand quotidien transalpin, le côté éphémère laisse place à une vision pérenne de ce type de groupes.

Leur presse (Le Bien public), 18 octobre 2011.

 

Les black blocs gâchent la fête à Rome

« Indignés » à Rome | Le cortège pacifiste a été débordé par des groupes de casseurs très bien organisés et violents. L’Italie est sous le choc.

Les « indignés » italiens étaient près de 200’000 ce samedi après-midi à défiler dans les rues de Rome. Mais ce que l’on retiendra, ce n’est pas leur nombre et encore moins leurs slogans. Depuis deux jours, les télévisions italiennes diffusent en boucle les images des incidents qui ont éclaté aux abords de la place historique Saint-Jean de Latran, où se trouve la cathédrale de Rome.

En début d’après-midi, des jeunes gens cagoulés et armés de barres de fer se sont extraits du cortège pour provoquer les forces de l’ordre. Parmi eux, des black blocs rompus aux techniques de guérilla urbaine. Pendant plusieurs heures, le centre de Rome a ainsi été le théâtre de violentes échauffourées et d’actes de vandalisme.

À l’assaut des policiers

Les affrontements avec la police se sont prolongés jusque tard dans la nuit de samedi à hier. On déplore au final 135 blessés, dont 105 policiers. Mais le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. Deux policiers se sont extraits in extremis de leur véhicule blindé avant qu’il ne s’embrase. Deux équipes de télévision ont été prises à partie et un photographe a été blessé à la tête.

Certains groupes ne se sont pas contentés de harceler les forces de sécurité, des images les montrent en train de partir à l’assaut des positions tenues par ces dernières. Pris sous des jets de pierres, les policiers ont dû reculer à plusieurs reprises.

Certains militants pacifistes ont tenté en vain de faire retomber la tension. Ils n’ont pas réussi à s’interposer. Venus pour casser, les black blocs se sont attaqués aux vitrines des magasins et aux agences bancaires. Pendant près de cinq heures, ils ont entretenu le chaos dans les rues de Rome en incendiant des véhicules et en dressant des barricades. Selon la presse italienne, plus de 2500 incidents auraient été répertoriés au cours de la journée de samedi. Parmi lesquels, l’attaque de bureaux appartenants au Ministère de la défense.

Une église profanée

L’Italie a également été très choquée par les images montrant un manifestant cagoulé sortant d’une église avec une statue de la Sainte Vierge dans les bras, avant de la jeter à terre pour la casser et la piétiner. Le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, a qualifié les heurts d’« horribles » avant de condamner « la violence et le fait qu’une église ait été profanée par quelques protestataires ».

Hier, le maire de Rome, Gianni Alemanno, a annoncé que les dégâts commis sur les équipements publics avoisinaient le million d’euros. Il a annoncé que la ville allait demander l’aide de l’État pour dédommager les particuliers. Rome n’avait pas connu des troubles de ce niveau de violence depuis les affrontements qui opposèrent des militants politiques aux forces de l’ordre pendant les « Années de plomb », dans les années 1970 et 1980.

Leur presse (24 Heures), 16 octobre 2011.

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