Communiqué
À l’attention des syndicats de police
C’est sans surprise que nous constatons que le second syndicat de policiers, ALLIANCE, a réagi à la création du site internet copwatch nord-idf. Alliance tente une stratégie de communication que nous connaissons que trop bien. D’abord on fait passer le site pour anti-flic puis on fait croire que les familles de policiers vont être mises en danger. Tout cela est une belle mise en scène mais il faudrait parfois penser à évoluer. Ce site ne diffuse et ne diffusera jamais une seule donnée concernant les familles des policiers et comme nous l’avons dit précédemment, toutes ces informations récoltées sont basées sur un travail de terrain, d’observation, de contre-renseignement mais aussi de ruses. Nous appliquons les mêmes méthodes que vous, à la seule différence que vous, vous détruisez des familles entières. Avez-vous réagi à la diffusion de policiers de la PAF de Coquelles tabassant les migrants de Calais ??? NON.
Pendant des mois nous n’avons rien dit, mais alors rien, mais qu’est-ce qu’on a bossé sur vous. Et des choses, on va vous en montrer…
Les méthodes anglo-saxonnes en matière de lutte contre l’oppression et la répression des forces de sécurité sont sans doute les meilleures en la matière. Les polices états-uniennes subissent le copwatch depuis 20 ans et les résultats ont été sans équivoque. En conséquence et cela dans un futur proche, nous dévoilerons de nouvelles vidéos sur la répression calaisienne à l’encontre des migrants et des activistes. À Lille, une enquête sur les relations entre la police lilloise, supporter fasciste du Losc et groupe néo-nazi de la Maison flamande sera divulguée après 8 mois de recherches. Enfin à Paris, c’est la chasse aux pauvres et toutes les violences commises depuis des mois que nous diffuserons. Nous conseillons aux syndicats policiers de mesurer leurs propos et leurs menaces au vu de ce que nous possédons. Nous allons montrer qui vous êtes réellement et la répression quotidienne que vous faites subir à la frange la plus pauvre de la population.
Nous étendrons le copwatching, nous vous l’imposerons et vous le subirez.
Des individus – 30 septembre 2011.
Copwatch, le site qui surveille la police, suscite l’ire de Guéant
En une du site Copwatch Nord-Paris IDF (difficilement accessible depuis quelques jours), vendredi 30 septembre : la consommation d’alcool par la police, photographies à l’appui. « Comme pour les CRS, l’alcool coule à flots dans les casernes », écrivent les auteurs anonymes du site, avec un ton ouvertement « antiflic ». Plus bas, c’est une descente d’une équipe cynophile dans le quartier parisien de la Goutte d’Or, décrite minute par minute, ou encore une « Chasse aux Roms, aux Tunisiens et aux pauvres ».
Le site Copwatch Nord-Paris IDF se veut une base de renseignements, œuvre d’un « collectif de citoyens », visant à « lutter par la transparence et l’information » contre les « violences, la répression et l’impunité policières ». Son porte-parole, une jeune homme de 20 ans, se dit « plutôt libertaire » et explique, sur France Info, avoir fondé le site « avec une dizaine de copains à Lille, et des tas d’autres à Calais et Paris ». Interviewé sur la radio, le jeune homme, partant du principe que « la police est fourbe », espère que son site permettra aux personnes « agressées » par un agent de police d’aller « sur la base de données » et de « repérer l’agent qui l’a agressé ».
Il y aurait travaillé depuis cinq ans, amassant photographies, vidéos, informations — sur le terrain ou sur les profils Facebook des officiers — au sujet de policiers généralement nommés et identifiés.
Sous les images, certains commentaires évaluant les officiers. Exemple : « Nous recommandons la plus grande vigilance vis-à-vis de ces deux policiers. Ils traînent autour du métro Barbès et n’hésitent pas à harceler les marchands. » Et ça et là, des avertissements tels que : « Policiers, nous vous identifierons tous un à un, que votre impunité trouve une fin. »
Le site s’inspire de l’expérience d’habitants de Los Angeles, qui avaient lancé ce type d’opérations suite aux émeutes des années 1990. La méthode affichée : patrouiller en groupe, suivre la police, avec le numéro d’un avocat en poche de préférence, photographier et filmer ses opérations. Outre les articles, Copwatch propose conseils et informations pratiques — réglementation sur le droit à l’image des policiers —, dossiers — « Chronologie des assassinats raciaux effectués par la police de 1971 à 2009 » —, ou encore des détails sur l’armement des policiers.
CLAUDE GUÉANT PORTE PLAINTE
Mercredi, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant a décidé de déposer deux plaintes en diffamation contre le site Internet. « Ces commentaires portent gravement atteinte à l’honneur et à la réputation de fonctionnaires de police et de militaires de la gendarmerie », a estimé le ministère.
Selon M. Brandet, porte-parole du ministère, « ces propos scandaleux, assortis de photographies, de l’identité et quelques fois des adresses des intéressés, nuisent aux personnels du ministère de l’Intérieur et mettent en péril leur sécurité ainsi que celle de leurs familles ». « Au-delà, c’est toute l’institution qui est salie, raison pour laquelle ce genre de dérive doit cesser au plus vite », a-t-il ajouté, en prévenant qu’« à l’avenir, tout propos diffamatoire fera systématiquement l’objet de dépôts de plaintes ».
UN SYNDICAT DE POLICE DÉNONCE UN « FICHAGE ILLÉGAL »
Vendredi, le deuxième syndicat de gardiens de la paix, Alliance, a annoncé que « des dizaines de policiers fichés » sur le site avaient déposé plainte. La veille, le syndicat a saisi le ministère de l’Intérieur, lui demandant que « le nécessaire soit fait » afin de faire cesser le site Copwatch, pour sa « stigmatisation » de policiers, ses « dénonciations calomnieuses, propos haineux » et son « fichage illégal ». Les renseignements diffusés, précise le syndicat, émanent non seulement de photos, vidéos, articles de presse, mais aussi de « trois larges bases de données sur la police ».
Ainsi, un brigadier dont le nom est affiché sous sa photo, selon Alliance, est qualifié de « stratège des guet-apens et chasses aux pauvres », qui « n’hésite pas à faire tabasser des personnes sur les marchés » et « les placer en garde à vue ».
En réaction, Copwatch Nord-Paris IDF affirme ne diffuser aucune information sur les familles des policiers. Le ton se fait menaçant et justicier : « Nous conseillons aux syndicats policiers de mesurer leurs propos et leur menace au vu de ce que nous possédons. [Les auteurs annoncent notamment des vidéos sur la “répression calaisienne” ou “une enquête sur les relations entre la police lilloise, les supporters fascistes du LOSC et un groupe néonazi”] Nous allons montrer qui vous êtes réellement et la répression quotidienne que vous faites subir à la frange la plus pauvre de la population », assènent les auteurs.
Leur presse (Le Monde.fr avec AFP), 30 septembre 2011.
Les paparazzis de la police – OWNI, 24 septembre 2011.
Communiqué de lancement
Nous avions promis, nous avons tenu parole…
En décembre 2010, une polémique digne d’une comédie est née suite à la diffusion d’une dizaine de photos de policiers en civil parisiens. Le syndicat Alliance, à la pointe de la contestation policière, par l’intermédiaire de son secrétaire général Jean-Claude Delage, s’en est allé pleurnicher auprès du ministre de l’Intérieur de l’époque Brice Hortefeux, qui a immédiatement porté plainte. Comme de bien entendu, une enquête judiciaire a été ouverte (voir document en bas de page) à l’encontre de la pratique du COPWATCHING. Cette technique de lutte qui consiste à observer, répertorier et empêcher les violences policières a été rapidement criminalisée et réduite par les médias à une vulgaire réaction « antiflic ». En France, filmer les violences et dérives de la police est aussitôt pour eux devenu un délit.
Aujourd’hui, après des mois d’élaboration et parce qu’il était nécessaire de le faire, le premier site dédié au copwatching en France est né. Regroupant les données collectées dans un premier temps sur trois agglomérations du Nord de la France, Paris, Lille et Calais, ce site est consacré à la diffusion de renseignements précis sur l’ensemble des forces de l’ordre par le biais d’articles, d’images (photos et vidéos), mais aussi et surtout de trois larges bases de données sur la police. Ces bases de données, accessibles par tous, permettront à toute personne victime d’abus, d’humiliations ou de violences de la part des flics, d’identifier le ou les policiers auteurs de ces actes. Désormais, il ne sera plus question de quelques photos publiées de façon hasardeuse sur des sites dispersés, mais une mise en commun de dizaines de témoignages et d’images permettant d’avoir une vue d’ensemble des pratiques policières. Un accent tout particulier sera mis sur la surveillance des policiers en civil qui, sous couvert d’anonymat ont tendance à se comporter comme une milice politique digne de certains régimes autrement plus totalitaires. De Tunis à Millau, en passant par Téhéran, Paris et Athènes, les milices en civil ont retrouvé leur place dans les rangs de la répression d’État. Face à la montée du racisme et dans la prévision d’une nouvelle victoire idéologique de l’extrême-droite, ce site veut anticiper les futures violences de flics confortés par un pouvoir toujours plus fascisant. Par expérience, nous savons que le Front National et ses rejetons identitaires constituent un vivier pour beaucoup de flics, qui n’attendent que le moment où le pouvoir, qu’il soit sarkozyste ou lepeniste, leur lâchera la bride.
La recrudescence des actes violents commis par les forces de l’ordre, en toute impunité le plus souvent, ne nous a guère laissé d’autre possibilité. Toute compassion ou toute empathie pour les flics est exclue de ce site : nous considérons que les policiers ou les militaires, si tant est qu’ils ont un cerveau pour penser, savent dans quoi ils sont engagés et le font en toute conscience. Et la pénibilité de leur tâche n’excuse en rien leurs dérives autoritaires et violentes. Ces derniers temps, des vidéos montrant les dérives de la Police Aux Frontières (PAF) de Coquelles (Calais) envers les migrants a atteint le comble de l’ignominie et a considérablement renforcé notre volonté de combattre cette machine répressive et l’idéologie nauséabonde qui l’accompagne.
Après avoir infiltré des forums glorifiant la police nationale et des groupes facebook policiers, nous avons pu voir à quel point la xénophobie, les liens intimes avec les milieux néo-nazis et la diffamation atteignent des sommets, il nous est apparu indispensable de pointer du doigt ces attitudes malsaines et infantiles dans la police. Il nous a semblé crucial de démontrer que cette tendance est directement responsable des abus qui se multiplient, et qui peuvent amener des personnes à êtres mutilées ou assassinées par des tirs de flashball ou de taser, intimidées, humiliées, harcelées sexuellement ou frappées en garde à vue, par des policiers toujours plus confortés dans leur sentiment d’impunité.
Nous n’hésiterons pas à user de termes sévères à l’égard de la Police et de la Gendarmerie, car nous considérons ces institutions comme la fosse commune de l’humanité, le charnier de l’évolution, la mise à mort quotidienne de la déontologie et de l’éthique. Nous serons sans équivoque.
Ce site est véritablement à la disposition de toute personne ayant été témoin ou ayant subi la répression policière. Les informations qui nous seront communiquées seront vérifiées scrupuleusement et confrontées à d’autres témoignages si nécessaire, avant d’être diffusées.
La police n’a pas été créée pour protéger la population, mais pour la mettre au pas. Elle est un outil au service du Pouvoir, pour empêcher toute velléité de révolte et la tuer dans l’œuf, pour imposer un ordre social protégeant les élites et le système qui les engraisse.
Policiers, nous vous identifierons tous un-à-un,
Que votre impunité trouve une fin…