Trappes : témoignage de la jeune mère de famille arrêtée par la police
Suite aux événements qui ont eu lieu vendredi soir à Trappes, le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) publie le témoignage de la jeune mère de famille, arrêtée ainsi que son époux, après un contrôle de police qui a mal tourné.
Je fais appel à vous car j’ai subi une injustice de la part de la police. Ils ont voulu nous contrôler à cause de mon voile intégral. Comme d’habitude, j’ai coopéré. J’allais lever mon voile lorsque j’ai vu l’un des agents pousser violemment ma mère.
J’ai dit aux autres agents de regarder ce qui se passait derrière, que ça n’allait pas se passer comme ça, qu’il ne fallait pas toucher à ma mère qui n’a rien a voir avec le contrôle, sachant que elle était devant nous.
L’un des agents s’est alors énervé sur mon mari, juste parce qu’il a dit, à propos de ma maman :
« Ne la touchez pas ! Pourquoi vous la touchez alors qu’elle n’a rien à voir avec le contrôle ? »
Le policier a alors dit a mon mari, de manière très agressive et en bombant le torse : « Tu vas faire quoi ? ». Je me suis interposée entre eux pour ne pas que ça dégénère.
Une fois que le policier en a fini avec ma mère, il vient vers moi et fait de grands gestes devant mon visage en me tenant un langage agressif. Apeurée, je lui ai demandé de se taire. Il m’a alors attrapée par le voile au niveau de la tête et traînée avec une force monstrueuse, avant de me plaquer sur le capot de la voiture en me criant : « C’est à moi que tu parles ? C’est à moi que tu parles, hein ? »
Je me suis retournée, puis j’ai aperçu mon mari maintenu à terre par deux policiers qui le menottaient.
Une fois dans la voiture, ils nous criaient dessus comme si on était des chiens. Ils menaçaient mon mari en disant : « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant p’tite tafiole, hein ? », tout cela avec les poings serrés et en donnant des coups, dans la voiture.
Une fois arrivés au commissariat, les agents m’insultent de fantôme. Je ne cesse pas de demander à Dieu de l’aide contre cette violence.
Le CCIF, qui dénonce la « violence » et les « provocations policières », annonce que l’époux de la jeune femme « doit être jugé en comparution immédiate demain matin ».
Confirmant une information que nous avons pu recueillir quelques heures après les échauffourées, le CCIF précise que plusieurs habitants de Trappes, qui s’étaient rendues au commissariat pour tenter d’apaiser la situation ont été congédiées sans ménagement ». Et d’appeler « la police nationale à remplir sa mission de protection de la population plutôt de l’agresser ».
Al-Kanz.org, 20 juillet 2013