Les manifestations monstres dégénèrent au Brésil
Un million de personnes ont défilé jeudi soir, mais ces manifestations se sont terminées dans la violence, faisant un mort, un jeune tué par accident, et de nombreux blessés. Dilma Roussef convoque une réunion de crise.
Le mouvement de contestation au Brésil connaît son premier mort. À 18 ans, un jeune homme a été renversé par une voiture qui tentait de contourner un groupe de manifestants qui bloquaient une rue de Ribeiro Preto, dans le sud-est du pays. Le mouvement de fronde sociale qui secoue le pays depuis dix jours a connu d’autres débordements de moindre gravité dans la soirée de jeudi.
• À Brasilia (centre du pays), où se sont rassemblées 30.000 personnes, des manifestants ont attaqué dans la soirée le ministère des Affaires étrangères d’où ils ont été refoulés de justesse par la police, après avoir brisé une porte vitrée et une cinquantaine de fenêtres. Les affrontements ont fait une trentaine de blessés.
• Plus de 300.000 manifestants ont défilé à Rio de Janeiro (sud-est) où après un début de marche pacifique des heurts violents ont éclaté devant la mairie. Au moins 40 personnes ont été blessées dont un journaliste de TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc.
• Belem (nord) a connu des affrontements entre policiers et manifestants refoulés par des gaz lacrymogènes, tout comme Campinas (État de Sao Paulo), où des manifestants ont lancé des pierres et cassé des vitres de la mairie. La garde municipale a réagi avec des gaz lacrymogènes et des sprays au poivre. Au moins sept personnes ont été blessées dont deux gardes et un journaliste.
Au total, au moins un million de manifestants sont descendus jeudi dans les rues des grandes villes du pays pour exiger des services publics de qualité et dénoncer la facture du Mondial de football 2014, en dépit de la promesse du pouvoir de baisser le prix des transports. Cette importante mobilisation a poussé la présidente Dilma Rousseff à annuler un voyage officiel prévu au Japon du 26 au 28 juin et à convoquer une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, vendredi matin. La réunion aura lieu à 9h30 à Brasilia, soit 14h30 à Paris.
Publié par le savoir-faire français (LeFigaro.fr, 21 juin 2013)
Un million de manifestants dans les rues au Brésil
Pour la première fois depuis le début du mouvement de grogne, un jeune homme a été tué, renversé par une voiture dans l’État de São Paulo.
Au moins un million de manifestants sont descendus jeudi dans les rues des grandes villes du Brésil au dixième jour de fronde sociale marqué par de violents affrontements avec la police, des dizaines de blessés et un premier mort. Cette importante mobilisation a poussé la présidente Dilma Rousseff à annuler un voyage officiel prévu au Japon du 26 au 28 juin et à convoquer une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, vendredi matin. La réunion, qui n’a pu immédiatement être confirmée par l’AFP auprès de la présidence, aura lieu à 9h30 (14h30 à Paris) à Brasília, selon les sites de O’Globo, Folha de São Paulo et O Estado de São Paulo. Le mouvement de fronde sociale qui secoue le pays depuis une dizaine de jours avait promis via les réseaux sociaux de faire descendre un million de manifestants jeudi dans les rues d’une centaine de villes du pays pour exiger des services publics de qualité et dénoncer la facture du Mondial de football 2014, malgré une baisse des tarifs des transports en commun obtenue au cours des derniers jours.
À Ribeirao Preto, dans l’État de São Paulo (sud-est), un manifestant est mort, renversé jeudi soir par une voiture qui tentait de doubler un groupe de protestataires qui bloquaient une rue. « Un véhicule a renversé un groupe de trois personnes et l’une est décédée » dans la ville de Ribeirao Preto, à 330 kilomètres de São Paulo, a indiqué la police militaire sur son compte Twitter. D’après la presse locale, le véhicule a tenté de doubler un groupe de manifestants qui bloquaient une rue et a renversé trois personnes.
À Brasília (centre), où se sont rassemblées 30’000 personnes, des manifestants ont attaqué dans la soirée le ministère des Affaires étrangères d’où ils ont été refoulés de justesse par la police, après avoir brisé une porte vitrée et une cinquantaine de fenêtres. Les affrontements ont fait une trentaine de blessés. Plus de 300’000 manifestants ont défilé à Rio de Janeiro (sud-est) où après un début de marche pacifique des heurts violents ont éclaté devant la mairie. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre un groupe de manifestants radicaux. Au moins 40 personnes ont été blessées, dont un journaliste de la TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc. Selon un décompte effectué par l’AFP, à partir des estimations officielles fournies par la police ou des experts, ils étaient notamment 110’000 à São Paulo, 100’000 à Vitoria, 52’000 à Recife, 30’000 à Manaus, 30’000 à Cuiaba, 20’000 à Salvador de Bahia et 20’000 à Aracaje.
« Le Brésil s’est arrêté ! »
À Vitoria (sud-est), un groupe de manifestants a détruit les cabines de péage d’un pont qui relie la ville à sa voisine. Devant le tribunal de justice, un bataillon d’élite de la police a dû intervenir avec des gaz lacrymogènes pour disperser un groupe radical. À Salvador de Bahia (nord-est), théâtre de la première manifestation dans l’après-midi, des affrontements violents ont également éclaté. Les manifestants ont incendié un bus et lancé des pierres sur des minibus de la Fifa, organisatrice de la Coupe des confédérations de football qui se dispute actuellement dans le pays et du Mondial dans un an. Au moins un manifestant a été blessé par une balle en caoutchouc. Un policier a également été blessé lors de ces incidents survenus à deux kilomètres du stade où se jouait le match Nigeria-Uruguay. « Ici à Salvador, on a le sang chaud, on a le sang indien et le sang noir. Ce n’est pas São Paulo. Ils vont tuer quelqu’un », confiait à l’AFP un manifestant, Paulo Roberto, après la riposte policière.
À Rio de Janeiro, une foule immense a défilé joyeusement dans le centre administratif et commercial, aux cris de : « Le Brésil s’est arrêté ! Le Brésil s’est arrêté ! » Les employés jetaient par les fenêtres de leurs immeubles des pluies de confettis sur les manifestants et faisaient clignoter les lumières de leur bureau en signe de solidarité. « Nous sortons de Facebook ! » proclamait une pancarte. « J’ai voté Dilma et je revoterai Dilma. Mais c’est un moment unique, on en a besoin pour accélérer les réformes du pays », a confié Ney, un ingénieur de 64 ans, à une journaliste de l’AFP. La police de Rio, extrêmement discrète au début de la manifestation, avait diffusé sur les réseaux sociaux des tracts à imprimer demandant aux manifestants de « l’aider à les protéger » : « SANS VIOLENCE, PAIX, éloignez ceux qui insistent pour semer le trouble dans une manifestation pacifique ».
« Opportunistes ! Partez à Cuba, partez au Venezuela ! »
Pour la première fois depuis le début du mouvement il y a une dizaine de jours, des organisations de la société civile et des partis de gauche avaient annoncé leur intention de se joindre aux cortèges avec leurs banderoles. Mais à São Paulo, des militants du Parti des travailleurs (PT, gauche au pouvoir) ont été reçus par des bordées d’invectives : « Opportunistes ! Partez à Cuba, partez au Venezuela ! » a rapporté un journaliste de l’AFP. Des manifestants ont également brûlé un drapeau du PT, selon des images télévisées.
Les principales villes du pays, dont Rio et São Paulo mercredi, ont cédé cette semaine l’une après l’autre à la revendication initiale de la rue. Elles ont accepté de revenir sur leur décision d’augmenter le tarif des transports publics, la revendication initiale de la fronde sociale. Malgré cette victoire, rien ne laisse présager un essoufflement rapide de ce mouvement diffus, sans étiquette politique ou syndicale, ni leaders clairement identifiés. Il cristallise désormais toutes les frustrations de la population de ce pays émergent de 194 millions d’habitants : services publics précaires comme la santé et l’éducation, corruption de la classe politique, sommes colossales — 11 milliards d’euros — investies pour l’organisation du Mondial 2014 de football. Et depuis sa victoire sur le prix du ticket de bus, il n’a plus de revendication concrète bien définie.
« Le tarif des autobus est le détonateur d’un grand mouvement qui n’a pas de leader, mais cela ne veut pas dire que nous n’ayons pas une direction à suivre. À partir de maintenant, les politiciens vont devoir nous prêter plus d’attention », a déclaré à l’AFP Carolina Silva, 35 ans, employée de la compagne pétrolière nationale Petrobras. Certains observateurs comparent le mouvement aux récentes manifestations en Turquie ou même aux révoltes du Printemps arabe.
Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 21 juin 2013)
Les chiffres sont assurément minimisés (on parle d’un million et demi de manifestants rien qu’à Rio, ce qui est certainement exagéré mais en tous cas ils étaient plus nombreux que 300 000) , les lieux des manifs également (250 à 300 lieux de manifs). De plus les références à Occupy, ainsi qu’à la Turquie sont systématiquement ignorées voir niées. Pas qu’occupy soit une référence incontournable mais c’est un fait, et les brésiliens font explicitement référence à la Turquie, tandis que les turcs multiplient les symboles de soutien à leurs camarades brésiliens. Un site tente de servir d’agrégateur: http://www.vemprarua.net/
Dernier truc: le décès dont il est question n’a pas été causé par un accident, mais à une bagnole qui a VOLONTAIREMENT foncée dans la foule : http://youtu.be/d23cje9TpRk
Pas facile de donner une vue d’ensemble entre la désinformation d’état complaisamment relayée par les médias occidentaux et les torrents d’informations véhiculés par les rézoçoçio, mais vous pouvez suivre ces hashtags: #VemPraRua, #OGiganteAcordou, #OBrasilAcordou, #AcordaBrasil, #ChangeBrazil, #OGiganteFoiPraRua, #semvandalismo, #semviolencia, #FuiPraRua que ce soit sur twitter, tumblr ou instagram
Dernier truc, que les évènements au Brésil vous empêchent pas de relayer les infos venant de Turquie (#OccupyGezi , #Direngezi, #direnankara, #duranadam , #direnturkiye etc)