Le propriétaire veut expulser les squatteurs du 199 bis rue du Renard
Le propriétaire d’un immeuble rue du Renard est venue réclamer, police à l’appui, à ses habitants squatteurs de quitter les lieux.
Depuis plus d’un an, une quinzaine d’étudiants, chômeurs et travailleurs squattent l’immeuble du 199 bis rue du Renard, à Rouen « sans nouvelles du propriétaire ». Mais voilà, ce 22 mai 2013, à midi, le propriétaire, originaire du Gard, débarque et réclame de récupérer son bien, constitué de cinq appartements, ou d’en toucher des loyers. « Je suis dans la merde jusqu’au cou, interdit bancaire, plus de chéquier, plus de carte bancaire, j’ai une famille, des enfants », affirme-t-il, le casque de sa grosse cylindrée BMW à la main.
« Il est venu en début d’après-midi, tout s’est bien passé. Il nous demandait 500 euros par appartement pour légaliser le squat », raconte Laurent qui vit dans la maison depuis deux mois. Quelques heures plus tard, ce gendarme de profession revient en compagnie d’un agent immobilier pour « constater l’étendu des dégâts », nous dit-il. « Mais l’agent n’a pas le droit d’entrer dans les appartements tant qu’ils sont habités », continue-t-il.
Le propriétaire raconte être entré en possession du 199 bis en 2003. Loué jusqu’à il y a un an, il attendait que les derniers locataires quittent les lieux pour « pouvoir faire les travaux ». « C’est là que les squatteurs sont arrivés », se rappelle-t-il. Il dit avoir envoyé plusieurs courriers aux habitants pour pouvoir toucher des loyers. Des courriers retournés à leur envoyeur. « Je n’avais pas les noms de ces gens. Je m’adressais à Madame du premier à gauche ou Monsieur à droite », explique-t-il.
En fin d’après-midi, ce même 22 mai 2013, le propriétaire revient accompagné d’au moins six policiers dans deux voitures sérigraphiées et une banalisée. Contactée, la police explique brièvement avoir été « appelée par le propriétaire ». « Nous avons donné à ce propriétaire la démarche à suivre pour pouvoir récupérer son bien et l’avons accompagné », nous explique-t-on. Là, selon les habitants, le ton monte, la vitre de la porte est cassée. Des insultes et des menaces se seraient même échappées de la bouche des agents des forces de l’ordre, toujours selon les habitants. Ce que le propriétaire, présent lors des faits, nie.
Les habitants affirment accepter une procédure d’expulsion en bonne et due forme, avec passage d’un huissier. « Au lieu de passer par une procédure normale, il vient avec la police », déplore-t-on sur place. En attendant, le propriétaire a laissé une lettre aux habitants, leur signifiant qu’il est prêt à n’engager aucune poursuite si les lieux sont restitués en bon état avant le 10 juin 2013.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Grand-Rouen.com, 22 mai 2013)