Afin d’éviter de heurter la sensibilité du vacancier venu dépenser son argent sur les plages ou rue saintFéréol, plutôt qu’à un des nombreux feux rouges du centre-ville où les pauvres tapent la manche, la prefecture de Marseille a décidé de ne pas se la couler douce cet été.
Hier matin encore (mardi 12 juillet) entre 10 heures et midi, une dizaine de cars de police a encerclé la porte d’Aix et raflé les Tunisiens qui squattent le rond-point depuis quelques mois. Dans la foulée, de nombreux Roms arrivants porte d’Aix se sont fait rafler, tandis qu’un de leurs campements (parking des Chanterelles) se faisait expulser au même moment.
Depuis quelques semaines, les rafles se multiplient à la porte d’Aix. Il faut croire que la pref’ profite des départs en vacances pour « nettoyer » la place loin des yeux de nombreux Marseillais qui parfois perturbent leurs opérations… Opérations qui visent d’ailleurs plus à mettre la pression aux « indésirables » pauvres afin qu’ils disparaissent du centre-ville qu’à les expulser pour de bon, tant que la France n’a pas rétabli les accords d’expulsion vers la Tunisie.
Des opérations « coup de pression », afin de précariser et rendre toujours plus rudes les conditions de survie des sans-pap’, afin que d’eux-mêmes ils décident de rentrer au bled (en acceptant les conditions de l’« aide au retour volontaire » dont les démarches ont été facilitées pour l’occasion). Des opérations d’invisibilisation également, pour éradiquer le campement sauvage de pauvres à l’entrée de la ville, qui fait somme toute une bien mauvaise pub à la Phocéenne touris(ta)tique des mois de juillet et d’août !
Mais heureusement la rue a la peau dure et les pauvres continuent (avec ou sans soutien) à niquer ceux qui ont la police !!! Bien qu’elles soient régulières, les rafles de la porte d’Aix ne se font pas sans remous.
Hier, tandis que la police tentait de remplir les cars avec cette foule d’« étrangers de partout », certains raflés, menottés au serre-flex, parvenaient à s’enfuir par les portes des camions restées ouvertes en attendant le reste du « bétail ». Poursuivis par les keufs sur quelques dizaines de mètres, les courageux fuyards ont permis à des dizaines d’autres raflés de s’enfuir également, profitant de ce détournement opportun de l’attention des condés…
Merci à eux !!!!!
Marseille Infos Autonomes, 13 juillet 2011.