Pique-nique dimanche 25 à 13h à la Châtaigne (lieu occupé depuis le 17 novembre) et appel à chantier et défense du site
Nous venons de traverser une nouvelle journée de résistance collective face à des centaines de policiers. Après l’échec d’hier, ils cherchaient aujourd’hui à expulser de nouveau les cabanes de la forêt de Rohanne.
L’appel de la veille à rejoindre la zad a été largement suivi. Malgré les barrages policiers, une foule de personnes est venue en renfort, des bourgs alentours et de beaucoup plus loin. Jusqu’à la tombée de la nuit la police a été raillée, interpellée, attaquée et harcelée par des opposants de tout âge… Nous notons que le gouvernement annonce ce soir différer de 6 mois les « défrichements » et donc la destruction de la forêt. Ce recul nous encourage à renforcer la mobilisation, sur le terrain et partout ailleurs, afin d’obtenir l’arrêt définitif du projet.
Alors que la forêt était couverte par les fumées des lacrymos et les détonations des grenades assourdissantes, le lieu réoccupé pendant la manifestation du 17, tout proche, a été réinvesti. Nous avons commencé à nettoyer les dégâts causés par l’opération policière d’hier. (voir communiqué)
Nous proposons dès demain dimanche 13h un pique-nique à la Châtaigne pour se rendre compte de ce qui a été construit depuis le 17 novembre. Apportez de quoi manger et des outils à utiliser le jour même ou à donner pour remplacer ceux volés par la police le 23 novembre.
Nous savons que la Préfecture cherche à opérer un nouveau passage en force et à produire un arrêté pour détruire les constructions. Pour s’oppposer à toute tentative de destruction des cabanes, nous appelons pour la semaine prochaine à une veille permanente sur le terrain, ainsi qu’à des chantiers afin d’y être nombreux-ses tous les jours. Nous voulons meubler les espaces, les décorer, nettoyer et remblayer les chemins, préparer la défense du site, penser son utilisation…
Nous avons été des dizaines de milliers à réoccuper, nous ferons vivre et protègerons ensemble cet espace d’organisation de la lutte.
Bravo aux 8000 personnes qui ont manifesté à Nantes aujourd’hui et aux milliers d’autres qui ont organisé des actions partout ailleurs.
À l’appel de quelques constructeurs-trices de la Châtaigne – Mailing, 24 novembre 2012
Accès par la d81 puis par le chemin de Suez.
Liste de vœux : pelles, pioches, scies, marteaux, clous, câbles électriques, spots, vitres et vitriers, gants de travail, palettes, pieds de biche…
(…) huit personnes ont été interpellées dans la matinée à Notre-Dame-des-Landes, l’une avait un cocktail molotov à la main et l’autre une fronde, a indiqué la préfecture. Trois personnes ont été blessées, dont deux opposants évacués par les pompiers, et un gendarme, victime d’un « trauma sonore », selon la préfecture.
Ces affrontements très vifs se déroulaient, notamment autour d’une barricade, sur le site de l’aéroport en projet. Quatre colonnes de camionnettes de gendarmerie d’une dizaine de véhicules chacune étaient positionnées au centre de la zone, près du bois de Rohanne où 500 squatteurs s’opposent au projet d’aéroport.
Cocktails molotov, tirs tendus de fusée de détresse, pierres ou bouteilles en verre d’un côté, grenades lacrymogènes et assourdissantes de l’autre : les opposants très déterminés défendaient par une barricade l’accès à des chalets de bois érigés collectivement samedi 17 novembre lors d’une importante manifestation anti-aéroport qui avait rassemblé de 13’500 (selon les chiffres de la préfecture) à 40’000 manifestants.
Manifestants et forces de l’ordre se livraient à une véritable guerre de position. Les quelques dizaines d’opposants cagoulés qui tenaient la barricade lancaient des assauts successifs vers les forces de l’ordre qu’ils parvenaient par moment à repousser de quelques mètres, aux cris notamment de « poulets rôtis, poulets grillés » lors de lancers de bouteilles incendiaires. À quelques centaines de mètres, d’autres forces de l’ordre dans les bois protégaient des engins de chantier qui détruisent des cabanes érigées dans les arbres par des opposants. Dans plusieurs cabanes en haut des arbres, à près de dix mètres du sol, il y avait encore des opposants, dont certains accrochés dans les branches, qui criaient « assassins ! ». (…)
Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 24 novembre 2012)
(…) « Un CRS a été touché lors de la manifestation à Nantes, victime d’un pavé lancé qui l’a frappé au visage alors qu’il était derrière la lance à eau », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère, Pierre Henry Brandet.
Le CRS « a perdu connaissance et est évacué en ce moment même au centre hospitalier de Nantes », a ajouté le porte-parole sans être en mesure de se prononcer sur le degré de gravité de cette blessure. (…)
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 24 novembre 2012)
Intervention policière, expulsion des occupants, destructions des constructions… Riposte immédiate !
L’État et le gouvernement socialo-écologiste veulent imposer leurs choix par la force. Ne le laissons pas faire ! L’aéroport ne doit pas se faire !
Trois lieux sont visés. Le Rosier (la plus ancienne maison occupée), la forêt de Rohanne et La Chataigneraie (où des maisons et cabanes ont été construites le week-end dernier après la manif).
Depuis la manifestation de réoccupation du samedi 17 novembre, le nombre des occupants permanents de la ZAD (Zone à défendre) était passé de 150 à environ 500 personnes tandis que sur Nantes et la région nantaise, le mouvement d’opposition à l’aéroport s’est élargi à de nouvelles personnes qui se mobilisent, participent aux AG, apportent de l’aide, expriment concrètement leur solidarité avec les occupants et leur engagement contre le projet.
Il s’agit là d’un mouvement massif né en dehors des organisations politiques institutionnelles et c’est ce qui leur fait peur !
“Cette opération consiste à empêcher la reconstitution d’un camp retranché. Il s’agissait de ne pas laisser fortifier ce genre de camp”, a déclaré (à l’AFP) le préfet Christian de Lavernée.
Les jours précédents, Hollande, les élus PS de la région nantaise, Valls et quelques autres, avaient déclaré que ce n’était pas les opposants qui empêcheraient le projet d’aéroport de se faire et que la force de l’État s’imposera.
Hier, Ayrault avait réaffirmé : « L’aéroport se fera » en ajoutant « Nous avons choisi notre destin. Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n’est pas la nôtre ». Et bien nous non plus ! Ce sont bien deux « visions du monde » qui s’affrontent.
Le 14 septembre dernier J.-Ph. Magnen, le porte parole d’EELV déclarait à Presse-Océan en parlant des occupants : « C’est compliqué… On est démunis, ces ultras sont totalement autonomes, on ne sait pas comment les virer ». Eh bien maintenant il sait ! Il suffit d’envoyer l’armée.
Ils veulent l’épreuve de force. Ils vont l’avoir. On ne les laissera pas faire. On ne se laissera pas imposer ce que l’on refuse : aéroports, TGV, nucléaire, productivisme, « compétitivité » et un long etcétéra… hors de nos vies !
Appels à manifester partout
Dans la région nantaise (et au-delà pour ceux-celles qui le peuvent), il y a un appel à converger vers la ZAD, afin d’être le plus nombreux possible, beaucoup plus nombreux que les 500 flics officiellement déployés. Des barrages de gardes mobiles ont été installés tout autour de la zone d’intervention pendant que d’autres flics chargent et gazent les opposants.
Ailleurs. Appels à des manifestations de rue et à des rassemblements devant ou en direction des préfectures (et les consulats), généralement vers 18 heures.
Il n’est pas interdit d’aller aussi rendre visite à d’autres lieux, locaux et représentants du pouvoir politique (PS et ses alliés) ou de Vinci (principal bénéficiaire du projet). Purin, fumier, poubelles… chacun voit. Imagination, humeur et créativité !
Il faut montrer qui ils sont. Il faut dénoncer quels intérêts ils défendent et quelle société ils veulent nous imposer. Il faut les empêcher de nuire.
Localement, collectifs et individus solidaires doivent pouvoir s’auto-organiser pour prendre des initiatives appropriées.
L’intervention de ce jour appelle à une « riposte immédiate » mais il faut aussi avoir à l’esprit que l’épreuve de force va se poursuivre et s’inscrire dans la durée, et qu’il faut se préparer à une lutte prolongée.
Ce n’est qu’un début ! L’aéroport ne doit pas se faire !
Organisation communiste libertaire, 23 novembre 2012