Quatre syndicalistes de l’hôtel Concorde Opéra, un établissement de prestige du VIIIe arrondissement parisien, subissent des pression de leur direction, d’après la CGT. Leur tort ? Avoir permis en juillet à une employée de maison éthiopienne au service d’une famille des Émirats Arabes Unis séjournant à l’hôtel, de s’évader de sa chambre où elle se disait retenue et maltraitée.
La directeur de cet hôtel quatre étoiles leur reprochent notamment de pas « de ne pas l’avoir averti de l’existence de cette situation. Mais ils ne l’ont pas fait tout de suite de peur qu’elle ne prévienne la famille », a expliqué Claude Lévy, délégué CGT des hôtels de prestige.
La CGT : un problème « récurrent dans les hôtels de luxe »
Pour le syndicaliste, « l’esclavage moderne est une problématique récurrente dans les hôtels de luxe », et la direction « n’a pas toujours le réflexe de prévenir les autorités ». Les récriminations ne s’arrêtent pas là. Le directeur du Concorde Opéra accuse les syndicalistes d’avoir « fait perdre du chiffre d’affaire » à l’hôtel par leur intervention, affirme Claude Lévy qui demande le retrait des sanctions.
Le 12 juillet, les syndicalistes ont été prévenus par une femme de chambre de la présence d’une jeune femme éthiopienne qui accompagnait des clients et qui se plaignait d’être leur esclave. Ils ont alors contacté deux associations, Femmes solidaires et Comité contre l’esclavage moderne. « Pour l’instant, la jeune fille est prise en charge par le comité, on a tout un processus d’entretiens, de rendez-vous », a expliqué Sylvie O’Dy, présidente du comité.
La jeune femme « terrorisée » par cette famille
Alertée la veille du départ de la famille, la police a exigé la remise du passeport confisqué par la famille et a entendu la jeune femme qui a ainsi pu échapper à cette situation. Sur un procès verbal, l’Éthiopienne âgée de 24 ans a déclaré qu’elle était employée par une famille d’Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis) depuis janvier 2011, qu’elle n’a « jamais reçu le moindre argent » pour son travail et que « terrorisée » par cette famille, elle recevait des « coups réguliers ». « Je n’ai jamais pu jusqu’à présent dénoncer ces faits car je suis toujours enfermée quand je suis aux Émirats Arabes Unis », indique-t-elle.
La direction de l’hôtel Concorde Opéra, qui appartient au groupe Louvre Hotels (Starwood Capital), n’a pas souhaité réagir dans l’immédiat.
Leur presse (LeParisien.fr, 18 septembre 2012) via Solidarité ouvrière