Attentats en série à Damas, assaut de l’armée près de la capitale
BEYROUTH – Au moins trois attentats ont secoué vendredi Damas où de violents combats ont éclaté entre rebelles et les troupes régulières, tandis que des centaines de soldats ont pris d’assaut une localité près de la capitale, selon une ONG.
Par ailleurs, des milliers de personnes ont défilé dans les rues dans plusieurs régions de Syrie, bravant dans certaines villes comme Alep (nord) les bombardements de l’armée, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Des vidéos ont montré des jeunes manifestant dans une ruelle dans les quartiers de Barzé et de Assali à Damas. Syrie, une révolte de dignité et de liberté, scandaient-ils notamment.
Ceux qui n’ont pas été tués par les avions d’Assad l’ont été à cause de la complicité des Arabes et du monde, lisait-on par ailleurs sur une pancarte, critiquant l’inaction de la communauté internationale, à Chaar, un quartier de l’est d’Alep (nord).
Un attentat à la voiture piégée a secoué le quartier huppé de Mazzé de Damas, près du Palais de justice et du ministère de l’Information, selon la télévision d’État syrienne, qui l’a qualifié de terroriste.
Deux heures plus tôt, cinq membres des forces de l’ordre ont été tués dans un attentat à la moto piégée perpétré à la sortie d’une mosquée dans le nord de Damas après la prière de vendredi, selon la télévision d’État.
Selon l’OSDH, l’attentat à la bombe s’est produit alors que des membres des forces de sécurité se trouvaient près de la mosquée al-Roukniya.
La télévision syrienne a diffusé des images de destruction, notamment des débris de tuiles tachés de sang et des voitures endommagées près d’une carcasse de mobylette calcinée.
Par ailleurs, une bombe a explosé dans le quartier de Salhiyé (centre), blessant des soldats.
Plusieurs attentats ont secoué Damas depuis le début de la révolte contre le régime en mars 2011, le plus meurtrier ayant fait 55 morts et 372 blessés le 10 mai dans le quartier populaire de Qazzaz.
Un groupuscule islamiste obscur a revendiqué certaines de ces attaques, alors que régime et opposition s’accusent mutuellement d’être derrière ces violences.
C’est à Qazzaz (sud-est), qu’ont éclaté vendredi de violents combats entre rebelles et soldats et où les forces de sécurité ont arrêté des dizaines de jeunes hommes.
À Tadamoun, quartier rebelle du sud de Damas, quatre soldats ont été tués dans une attaque contre leur véhicule.
Dans la province de Damas, des centaines de soldats loyalistes secondés par des véhicules lourds ont par ailleurs attaqué Babbila pour tenter d’y écraser des poches rebelles, selon l’OSDH.
Les soldats ont pénétré en force dans cette localité où se sont retranchés des insurgés.
Cette localité, ainsi que celle de Yalda, sont à la lisière de quartiers rebelles de Damas comme Tadamoun et font d’objet de grandes opérations militaires pour les contrôler, a expliqué Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH.
Des combats ont également éclaté dans plusieurs localités d’Idleb (nord-ouest).
Les violences à travers le pays ont fait vendredi 61 morts dont 29 civils, 19 soldats et 13 rebelles, selon un bilan de l’ONG.
Vendredi, les corps de 16 hommes ont été retrouvés à Harasta dans la province de Damas, certains portant des marques de torture, au lendemain de la découverte de 45 corps dans la même région.
Presse spectatrice (Agence Faut Payer, 7 septembre 2012)