La police travaille à Calais (2)

Violences policières à Calais : le Défenseur des Droits à nouveau saisi

Saisi en juin 2011 par quatre militants du mouvement No Border et 23 associations locales, nationales et internationales, sur la base d’un rapport étayé de photographies, vidéos et témoignages collectés de juin 2009 à juin 2011, le Défenseur des Droits avait rendu le 13 novembre 2012 une décision s’appuyant également sur plusieurs visites sur le terrain et une large collecte d’information, établissant la réalité des faits pour lesquels il avait été saisi.

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Turner : La Plage de Calais (1830)

Le ministre de l’intérieur de l’époque, Manuel Valls, a tout nié, en bloc et en détail. Les pratiques cautionnées, si ce n’est encouragées, par le ministre, se sont donc perpétuées. Seuls les aspects les plus spectaculaires, comme pour sauver les apparences, ont disparu, ou ne sont plus attestés que dans les endroits isolés, à l’écart de la ville. Pire, on assiste depuis le printemps 2014 à une aggravation alarmante des violences policières.

Le communiqué du 20 janvier 2015 de Human Rights Watch, basé sur un recueil de témoignages effectué en novembre et décembre 2014, vient nous le rappeler. Comme son prédécesseur, l’actuel ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, nie en bloc et en détail.

Un groupe de militant-e-s de terrain impliqués à Calais saisit donc à nouveau le Défenseur des droits, sur la base d’éléments collectés entre janvier 2012 et début 2014. Cent événements ont ainsi été documentés, certains répétitifs : des violences, des contrôles au faciès, des contrôles, fouilles et arrestations près des lieux d’activité des associations humanitaires, des refus de visite au centre de rétention administrative, des destructions de squats et de campements, des destructions d’effets personnels, des procédures détournées de leur objet.

Cent événements qui ne sont que des échantillons d’une réalité quotidienne, à l’échelle d’un territoire restreint, Calais et ses environs, et qui montrent la continuité de la politique de harcèlement des exilé-e-s à la frontière britannique.

Le dossier est constitué d’une synthèse et d’une chronologie, que nous vous adressons ci-joint, et de cent sous-dossiers contenant des photos, des vidéos, des témoignages, des articles de presse, documentant chacun des événements. Les éléments concernant le reste de l’année 2014 seront communiqués au Défenseur des Droits dès qu’ils seront compilés.

La synthèse de la saisine peut être téléchargée ici.

La chronologie qui l’accompagne peut être téléchargée ici.

La décision 2011-113 « Recommandation générale du Défenseur des droits relative à la situation des migrants dans le Calaisis » peut être téléchargée ici.

Le communiqué de Human Rights Watch peut être lu ici.

Passeurs d’hospitalités, 27 janvier 2015

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