Affaire des affiches « Toufik de Planoise » : suite et fin judiciaire
Dossier en appel qui m’oppose à la ville de Besançon, pour avoir collé de la propagande sur des gouttières courant 2013. On pensait le procès renvoyé en l’absence d’éléments communiqués à temps, le tribunal a finalement décidé d’en terminer aujourd’hui. Pas de comité de soutien présent ce matin donc, juste moi et mon avocat. Au milieu d’un exhibitionniste et d’un fuyard de la route, on examine mon cas. Rien de neuf dans les faits et réquisitions : « Monsieur se permet de polluer cette ville agréable et saine avec ses visuels subversifs. » Énumération des quelques antécédents, tous du genre d’ailleurs, mention de l’absence de domicile, de travail et de revenus.
L’avocate générale en conclue cyniquement que « je ne fais rien de ma vie et pour la société. » Pas de réponses à la rhétorique du manque d’espaces d’expression et surtout d’un procédé largement utilisé y compris des plaignants. Sera juste cédé que « seize heures de travail facturées par la Mairie pour douze affiches c’est un peu excessif », et qu’une peine autre que pécuniaire est favorable par rapport à ma précarité importante. Reconnu coupable de « vandalisme », j’écope de soixante-dix heures de travail d’intérêt général et de 160€ de dommages et intérêts pour la « victime » qui en demandait plus du triple. Par rapport à la peine de première instance (plus de 800€), c’est mieux financièrement, pas vraiment top sur le reste.
Entre cette créance, les près de 700€ de frais d’avocat, et les 90€ de procédure pénale, je m’en tire au total avec un peu moins de 1000€ spoliés, deux semaines de galère, et un casier alourdi désormais rédhibitoire à certaines fonctions. Voilà ce que je pouvais dire sur cet épilogue, qui s’achèvera avec la souscription publique prochainement mise en place. Les tenants du système ont de nouveau satisfaction via leurs institutions quant à la reconnaissance de leur totale hégémonie sur les voix dissidentes, mais le combat est loin de s’arrêter là et ne fait au contraire que commencer. Je tiens à remercier maître Schwendorffer pour son exercice, et toutes celles et ceux qui m’ont soutenu jusque là dont leurs mots et gestes ont été précieux.
Toufik de Planoise.net sur Facebook, 14 novembre 2014