Arras : des « beuveries » dans la prison
Le syndicat Ufap-Unsa Justice de la maison d’arrêt d’Arras dénonce les « beuveries » auxquelles s’adonnent lors des promenades les détenus, qui se fournissent grâce aux colis lancés de l’extérieur, contenant alcool, mais aussi viande ou drogue, a expliqué vendredi un représentant du personnel.
« Avec l’alcool, la promenade est plus folle ! » s’exclame l’Ufap-Unsa Justice dans un communiqué daté du 25 mars, d’abord adressé à la direction régionale des services pénitentiaires puis rendu public auprès de la presse. « Tous les weekends, lors des promenades et plus particulièrement l’après-midi, des individus extérieurs à l’établissement balancent (par dessus le mur d’enceinte, ndlr) dans les cours de promenades des bouteilles d’alcool qui sont rapidement ingurgitées par les détenus », explique le syndicat, qui dénonce « un rituel ».
Le 9 mars, après de nouvelles projections, une quinzaine de détenus émêchés ont refusé de réintégrer leurs cellules, a dit Frédéric Charlet, secrétaire régional adjoint de l’Ufap-Unsa. Les surveillants ont alors mis plus d’une demi-heure pour les faire rentrer. « Pour des raisons de sécurité on n’intervient pas dans une cour de promenade », a précisé Charlet, qui regrette des effectifs insuffisants. « C’est un problème récurrent sur bon nombre d’établissements pénitentiaires », a ajouté Frédéric Charlet, qui estime que le préfet pourrait bientôt recevoir les représentants du personnel.
L’Ufap-Unsa Justice demande une multiplication des rondes de police à l’extérieur, « le weekend pendant les créneaux horaires de la promenade », la « pose rapide de filets anti-projections ainsi que l’organisation de fouilles sectorisées ou encore le transfert systématique des meneurs. Les projections, a expliqué Charlet, sont souvent faites par des personnes mineures, ce qui complique leur interpellation. Des bouteilles de plastique utilisées sont remplies d’alcool et emballées dans du papier bulle pour les protéger.
D’autres colis contiennent souvent du cannabis ou de la viande, mais aussi des armes et autres objets interdits (burins, lames de scie), selon les syndicats. « En cinq minutes, il peut y avoir une trentaine de colis qui arrivent », a décrit Charlet. « Il y a ce qui est consommé sur place et ce qui remonte dans les cellules ».
Presse carcérale (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Picoler, 11 avril 2014)