[13 novembre 2012]
Ma plume habille les démunis
Évite de me dire que la vie est belle quand sur la dalle on y crève la dalle. L’hiver s’installe, je ne vois aucune couverture sociale, ma plume une fois de plus braille pour éviter que certains « caillent ». Il gèle tellement dans les cœurs que ça nous empêche de lever le petit doigt. Assis bien confortablement sur ton canapé, tu compatis sur TF1 en regardant le spectacle des RESTOS DU CŒUR. Éteins ta télé, jette un coup d’œil dehors avant que la mort prenne possession de ces corps. Personne est à l’abri de finir sans abri. La précarité tue et l’indifférence aussi. On passe devant des clochards à – 15 °C, on presse le pas, pressé pour se mettre au chaud, tête baissée on les remarque même pas. On se considère mieux que ces gens-là parce que l’on a ce qu’ils n’ont pas. On les a déjà condamnés à mourir dans l’indifférence totale. La peine de mort a été abolie pourtant beaucoup trop de corps sont blottis, ensevelis sous des cartons au pied de ta maison. La solidarité n’a pas de prix, elle peut changer la vie d’un démuni. Après l’hiver, on les enterre dans le carré indigents d’un cimetière même après leur mort on ne leur a pas rendu leur dignité d’être humain.
Ma plume reste solidaire pour ne pas que cette injustice se prolifère. Une histoire sans fin, des gens meurent de froid de faim encore en 2012. Du fin fond de ma cellule, je contribue à ma manière pour réchauffer cet hiver, même si les mots ne suffiront jamais et en aucun cas ne résoudront les problèmes de ceux qui ont froid. Tu as la larme à l’œil, j’aurais préféré que tu aies le cœur sur la main. Je dédie ce texte aux futurs morts de froid et de faim en toute indifférence.
[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]