[Chronique de Youv derrière les barreaux] « Mon prochain braquage sera le bonheur à visage découvert, même si je pue l’enfer, personne ne pourra me la faire… »

http://juralib.noblogs.org/files/2012/09/0513.jpg[27 octobre 2012]
Chat perché…

Ça n’a même pas commencé qu’ils m’ont déjà touché.

J’ai bougé, ils m’ont incarcéré. J’ai compté 1, 2, 3 mais il n’y a toujours pas de soleil, aucun rayon n’a osé venir jusque ma cage.

Ici tout est gris, les murs, les cœurs on finit tous par devenir aigris. Les chats perchés ont failli finir pendus, détenus.

Éternel mauvais joueur, je joue mais refuse de perdre malgré l’enjeu. Perché dans son mirador le maton guette, surveille mes faits et gestes, il n’y a pas de pouce ni de pause, si tu bouges ils te percent comme au ball-trap.

Chat de gouttière, je longe les murs, traînant avec moi le cadavre de mon adolescence assassinée. À ce qu’il paraît les chats ont sept vies, donc je garde espoir de le ressusciter.

Ils te démenottent que pendant la douche, en espérant que tu ramasses ta savonnette et qu’un autre chat de gouttière te la mette.

Mon prochain braquage sera le bonheur à visage découvert, même si je pue l’enfer, personne ne pourra me la faire… Mes chaînes ont aiguisé mon humour, j’ai brisé mes barreaux avec un sourire pourtant loin d’être chatouilleux.

Tu peux en sortir une bonne, si je ne te sens pas je ne rigolerai pas.

Quand l’esprit est anéanti, il nous reste que la foi, pourtant de l’autre côté du mur, les religions causent des lésions. Elles sont devenues des armes de destruction massive.

Je ne peux que sourire lorsque je vois Marianne déguisée en Vierge Marie. Ma rétine hallucine depuis mon adolescence. Je suis venu, j’ai vu et je n’ai rien compris…

Je piétine les cours de promenade engrené par Satan. Les chatons ont grandi enterrés vivants jusqu’à pisser la douleur sous les semelles d’un surveillant.

J’ai un drôle de sens de l’humour depuis que j’ai joué à chat perché, j’ai bougé ils m’ont menotté…

J’écris comme je respire, je ne devrais pas car j’ai été déclaré cliniquement mort, pourtant je souffle ma trentième bougie dans les fourneaux de la république.

Les chats perchés ont évité la pendaison de justesse dans ce jeu en temps réel.

[La Chronique de Youv derrière les barreaux est disponible en téléchargement gratuit sur le site des Éditions Antisociales. Elle est à suivre sur le compte Facebook dédié.]

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