Depuis septembre 2012 deux allées mitoyennes d’un immeuble appartenant au CCAS (centre communal d’action sociale) de la ville de Lyon ont été occupées au 1 bis du repos Lyon 7e par plus de 70 personnes. Le nombre d’habitants ayant même atteint la centaine en comptant les familles accueillies en urgence suite à l’incendie de l’usine rue Audibert Lavirotte (sur lequel la mairie s’était engagée à reloger tout le monde). Depuis l’ouverture on peut comptabiliser plus de 200 personnes hébergées en urgence Chez Rita. Nous sommes des étudiants/étudiantes, des travailleur/travailleuses, des chômeurs/chômeuses, des demandeurs d’asile, des familles en attente de logements sociaux.
Premièrement, dans le cadre de négociation à l’amiable avec le CCAS, Habitat et Humanisme et certains habitants de chez Rita ayant entretenu des rapports cordiaux et informels depuis le début de l’occupation, toutes les parties s’étaient accordées à ce que nous quittions les lieux en septembre. Nous n’avons pas protesté quand le CCAS nous a informé de son intention de porter le dossier en justice afin de garantir la tenue de cet accord. Il se trouve que le verdict prononcé par le tribunal de Grande Instance de Lyon conclut à une expulsion immédiate. Le CCAS a dès lors enclenché la procédure d’expulsion qui s’avère être programmée pour les prochaines semaines, ne nous donnant aucune possibilité de négocier jusqu’en septembre comme cela était prévu.
Ensuite, l’autre engagement à l’amiable pris avec le CCAS était le relogement des familles en demande de logements sociaux depuis un certain temps. Nous n’avons jusqu’à aujourd’hui aucune nouvelle de l’avancée des démarches dans ce sens.
Nous protestons contre la langue de bois d’une institution prétenduement vouée à l’action sociale, qui ne respecte pas ses engagements, qui bafoue la confiance d’une relation cordiale en démentant les propos tenus dans des discussions non officielles.
Nous protestons également contre l’hypocrisie d’un organisme prétendant soutenir les personnes en difficulté, qui refuse de considérer notre occupation comme une action sociale à part entière, alors que nous proposons des solutions à plus de 100 personnes oubliées de l’administration.
Nous protestons contre les autorités qui n’avouent que notre action reflète un manque de compétence de leur part dans le domaine social, que ce soit vis à vis de l’hébergement, l’accès à l’alimentation et à l’hygiène ou du soutien général que nous procurons à une partie des laissés pour compte du système.
Nous protestons contre la politique du gouvernement consistant à un nettoyage des classes les plus démunies, afin de laisser les villes aux plus riches, ce qu’illustre notamment la suppression des places en foyer d’urgence par les plans d’urbanisme spéculatifs qui entraînent l’augmentation des prix des loyers, et laissent des espaces vides tout en mettant des familles à la rue.
Nous exigeons que le CCAS tienne ses engagements, que ce soit au niveau des délais qui étaient prévus ou de l’hébergement des familles qui avait été soit disant garanti.
Nous appelons à soutenir les habitants de chez Rita par tout les moyens, en écrivant à la préfecture, en faisant pression sur les organismes concernés (CCAS, Habitat et Humanisme, la mairie de Lyon et toutes les institutions sociales traitres) en passant nous voir, pour discuter, et continuer la réquisition d’immeubles vides.
Nous résisterons face à cette décision de justice, face à toute les formes d’exclusion et continuerons à combattre une par une toutes les attaques visant à effacer les pauvres du paysage urbain.
Squat!net, 15 juillet 2013