Communiqué de l’Action antifasciste Paris-Banlieue
Depuis ce matin, l’ensemble de la presse en ligne reprend une information de RTL (et maintenant les chaînes de télé), au sujet d’une vidéo de la mort de notre camarade et ami Clément, sans la vérifier. À l’instar des journalistes qui diffusent ces calomnies nous n’avons pu visionner cette vidéo.
Nous rejetons toutefois formellement l’interprétation qui en est faite.
Les camarades présents avec Clément le 5 juin maintiennent leur version :
• Oui il y a eu des échanges verbaux à l’intérieur du magasin devant les messages ouvertement racistes et tombant sous le coup de la loi arborés par les skinheads ;
• L’agression physique survenue à l’extérieur du magasin est le fait des skinheads qui se sont approchés, ont encerclé nos camarades puis les ont agressés.
Les militants néonazis étaient armés de coups de poing américains et ont tué Clément Méric.
Il est donc impossible que des images montrent Clément se précipiter vers son agresseur pour lui porter un coup dans le dos. C’est au contraire Esteban qui a quitté le centre de la rue pour se diriger vers Clément.
Les militants d’extrême droite eux-mêmes n’ont jamais prétendu que Clément se soit précipité vers eux pour les frapper par derrière.
Les mensonges relayés dans la presse ne font qu’ajouter à la douleur de ses proches.
Paris, le 25/06/13
Mort de Clément Méric : ce que dit vraiment la vidéo
Décryptage La police ne partage pas les interprétations qu’en a tirées RTL, qui affirme que le jeune antifasciste s’est « jeté sur son agresseur ».
Une vidéo de l’agression de Clément Méric, le 5 juin, relance la polémique sur le contexte de la mort du jeune homme. Selon RTL, les images présenteraient le jeune militant antifa comme l’agresseur du skinhead Esteban Morillo, qui lui a porté le coup mortel. La police, en possession de la bande dès le lendemain de l’agression, ne partage pas du tout cette « interprétation ».
D’où viennent ces images ?
La police judiciaire de Paris qui enquête sur les « violences volontaires ayant entraîné la mort de Clément Méric sans intention de la donner » a mis la main dès le 6 juin sur ces images filmées la veille par une caméra de la RATP à l’extérieur de la station Havre-Caumartin. Selon un commissaire de la PJ , « la police technique et scientifique n’a pas travaillé pendant plusieurs jours sur ces images pour les faire parler », comme le prétend le journaliste qui a toutefois eu accès à la bande. Celui-ci n’a cependant pas indiqué que la caméra est orientée vers le trottoir et « ne montre que vingt centimètres au-dessus du sol, c’est-à-dire les jambes des personnes ». Les enquêteurs ont donc pu voir « des échanges de coups de pieds » entre cinq garçons d’extrême droite et quatre d’extrême gauche puisqu’il « s’agit d’une bagarre entre deux groupes », rappelle le commissaire.
Rien de nouveau sur les faits
Ayant repéré Clément Méric à ses « chaussures claires » et Esteban Morillo à ses « godillots », les policiers aperçoivent « à un moment de la rixe, Méric passer derrière Morillo occupé à frapper un autre. Peut-être Méric donne-t-il un coup à Morillo lequel, en tout cas, se retourne. Et Méric tombe par terre ». Inconscient. Voici la scène de rixe filmée au ras du bitume. La PJ ne comprend pas comment RTL peut laisser entendre que Méric déclencherait l’agression sur Morillo lequel riposterait : « Qu’est-ce que cela changerait si Méric assènait un coup dans le dos à Morillo au cours de la bagarre ? Les échanges de coups ne sont niés par personne, ni côté extrême gauche, ni côté extrême droite. »
Quant à l’information de RTL précisant que le militant antifa n’a pas été « lynché une fois par terre », tout le monde le savait, les témoins, la PJ et le procureur de la République de Paris l’ayant bien expliqué. Clément Méric a été tué par deux coups mortels qu’Esteban Morillo a d’ailleurs avoué avoir porté à mains nues. Si la vidéo surveillance avait montré l’utilisation de poing américain, le militant d’extrême droite de Troisième Voie aurait sûrement été mis en examen pour « homicide volontaire » mais, comme le souligne un proche du dossier, « ce n’est pas le cas ».
Des confirmations
En revanche, le film de la RATP « prouve que le groupe d’extrême gauche a attendu longtemps les skinheads à côté de la station de métro pour en découdre ». Ce qui confirme les témoignages de vigiles et organisateurs de la vente privée de vêtements de marques anglaises (Fred Perry, Barbour, Ben Shermann et American Vintage) qui ont « vu et entendu les militants antifascistes chambrer les skinheads, Clément Méric ayant été le plus provocateur » en charriant les « fachos qui font leurs courses » et en leur lançant : « On vous attend dehors. » Le freluquet n’aurait pas été le dernier à chercher les costauds rasés, comme nous l’écrivions dès le 7 juin : « Verbalement, c’est le groupe d’extrême gauche qui a été le plus vindicatif à l’intérieur de la salle des ventes mais, physiquement, c’est la bande d’extrême droite qui a été la plus virulente à l’extérieur. »
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Patricia Tourancheau, Liberation.fr, 25 juin 2013)
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