Brésil : la police d’élite envoyée dans cinq villes de la Coupe des Confédérations
Le gouvernement brésilien va envoyer la force nationale, un corps d’élite de la police, pour assurer la sécurité dans cinq des six villes accueillant la Coupe des Confédérations qui ont été secouées par des manifestations violentes, a annoncé mercredi l’agence de presse Agencia Brasil.
Des membres de cette force, qui assume le rôle de la police dans chaque État en cas de conflits sociaux ou dans des situations exceptionnelles, seront dépêchés à Rio de Janeiro, Bahia, Minas Gerais, Ceará et dans le district fédéral, a indiqué le ministère de la justice cité par l’agence.
Cette mesure ne s’applique pas pour le moment à l’état de Pernambouc, dont la capitale, Recife, accueille également certaines rencontres de la compétition, sorte de répétition générale de la Coupe du monde de football. « La force nationale a un rôle de conciliateur, de médiateur et non de répression », a tenu à préciser le ministère de la justice dans son communiqué.
Des membres de cette force d’élite sont déjà intervenus dimanche, devant le stade de Maracana à Rio de Janeiro, pendant le match Mexique-Italie, pour disperser à coups de balles de caoutchouc et de gaz lacrymogènes les manifestants qui tentaient de pénétrer dans l’enceinte du stade.
Plus de 250’000 manifestants ont envahi lundi les grandes villes du pays, en pleine Coupe des confédérations et à un an de la Coupe du monde 2014 pour protester contre les dépenses très élevées (11 milliards de dollars) engagées pour ces deux événements sportifs, et contre la hausse des prix des transports, réclamant plus d’investissements dans l’éducation et la santé.
Mardi plus de 50’000 personnes ont également manifesté dans les rues de Sao Paulo. Ces manifestations, pour la plupart pacifiques, ont dégénéré par endroit en saccages et en affrontements violents avec la police dans plusieurs villes comme à Rio, Sao Paulo et Porto Alegre.
La journée de jeudi sera sensible, avec des marches prévues dans plusieurs villes du pays, notamment à Rio, où elle coïncidera avec le match Espagne-Tahiti comptant pour la Coupe des confédérations, qui se dispute jusqu’au 30 juin. (…)
Publié par le savoir-faire français (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 19 juin 2013)
Brésil : affrontements manifestants-police près du stade de Fortaleza
Des troupes d’élite de la police brésilienne vont renforcer la sécurité des villes de la Coupe des Confédérations de football, en pleine fronde sociale au Brésil, où des heurts se sont produits mercredi entre policiers et manifestants près du stade de Fortaleza (nord-est) avant le match Brésil-Mexique.
Au moins deux contestataires ont été blessés dans ces nouvelles échauffourées, selon des journalistes l’AFP.
L’un d’eux a reçu une balle de caoutchouc sous l’œil et avait le visage en sang, tandis qu’un autre a été évacué sur une civière, a constaté une vidéaste de l’AFP.
Quelque 15.000 manifestants sont maintenus à distance de l’enceinte du stade Castelao et certains ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre qui ont répondu avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc.
Ces jeunes contestataires, portant pour certains des drapeaux du Brésil, s’étaient au départ rassemblés à trois kilomètres de ce site, dont la rénovation en vue de la Coupe des Confédérations et du Mondial-2014 a coûté 180 millions d’euros, d’après des journalistes de l’AFP.
La manifestation avait commencé de façon pacifique, mais s’était mise à dégénérer quand certains manifestants avaient tenté de forcer le barrage de police : un impressionnant déploiement, avec notamment des hommes à cheval. pour établir un périmètre de sécurité autour du stade à l’intérieur duquel seuls les véhicules accrédités par la Fifa peuvent entrer.
La rencontre entre le Brésil et le Mexique est prévue pour 16h00 heure locale (19h00 GMT).
« Un cirque »
« Brésil réveille-toi, un professeur vaut plus que Neymar ! », l’attaquant de la Seleçao brésilienne récemment transféré au FC-Barcelone pour 57 millions d’euros, scandent les manifestants.
« Nous protestons car l’argent investi dans les stades devrait l’être dans l’éducation et dans la santé. Ils ont monté un cirque aux yeux du monde », déclare Matheus Dantas, 18 ans.
Le ministère de la Justice a annoncé plus tôt l’envoi de policiers d’élite de la Force nationale dans les six villes hôtes de la Coupe des Confédérations : Fortaleza, Rio de Janeiro, Salvador de Bahia, Belo Horizonte, Recife et Brasilia.
Ce corps de police assure le maintien de l’ordre dans chaque État en cas de conflits sociaux ou dans des situations exceptionnelles mais il a « un rôle de conciliation, de médiation et non de répression », a précisé le ministère de la Justice dans un communiqué.
Des membres de cette force d’élite caparaçonnés à la Robocop étaient déjà intervenus dimanche à Rio de Janeiro, pendant le match Mexique-Italie, pour disperser à coup de balles de caoutchouc et de gaz lacrymogène les personnes qui manifestaient aux abords du stade.
La mairie de Fortaleza a décrété mercredi jour férié dans la ville pour réduire la circulation et éviter les embouteillages et 6.000 policiers supplémentaires de l’État du Ceara ont été dépêchés dans cette agglomération, qui est sa capitale.
La municipalité recommande aux supporteurs de prendre les transports en commun, des bus gratuits les conduiront jusqu’au stade.
Le Brésil est confronté à une agitation sociale sans précédent depuis 20 ans, avec des manifestations quotidiennes de jeunes Brésiliens sur tout le territoire, qui dégénèrent régulièrement en violences.
Ils protestent depuis une dizaine de jours contre l’augmentation du prix des transports et la précarité des services publics de base dans leur pays, stigmatisant les sommes colossales investies pour la préparation du Mondial de football dans un an, dont la Coupe des Confédérations est une répétition générale en miniature.
Mercredi, des manifestants bloquaient de nouveau des avenues à Sao Paulo (sud) au lendemain d’une manifestation de 50.000 personnes dans les rues de cette mégapole où une minorité de manifestants se sont livrés à des violences et des actes de vandalisme.
Une manifestation est également prévue dans la soirée à Brasilia et de nombreuses autres jeudi dans l’ensemble du pays, notamment en marge du match Espagne-Tahiti à Rio de Janeiro, théâtre de scènes de furie et de chaos dans la nuit de lundi.
La présidente Dilma Rousseff s’était déclarée mardi à l’écoute des manifestants sans proposer de solutions concrètes pour régler le conflit.
Plusieurs villes dont Recife et Fortaleza sont revenues sur leur décision d’augmenter le prix des transports publics dans l’objectif de calmer les manifestants.
Un responsable du secrétariat au Sports de l’État du Ceara a défendu mercredi l’intérêt d’organiser des grands événements sportifs pour la région.
« Pour nous, il est important d’avoir un événement de l’ampleur de la Coupe des Confédérations — et du Mondial — pour nous faire connaître à l’étranger sur le plan du tourisme », a déclaré Ferrucio Feitosa, dans une interview accordée à la radio CBN.
Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer, 19 juin 2013)
Brésil : manifs monstres défiant le foot
En France, peu de gens s’indignent des sommes folles dépensées pour le foot. Construction et rénovations de stades pour l’Euro 2016 (1,7 milliards prévus) salaires indécents, budgets des clubs…
Au Brésil, où la misère est bien plus profonde, on ne supporte plus cette morgue du dieu foot. Et on ne dit pas encore dans les medias que les brésiliens subiront une double punition : on leur infligera aussi les J.O en 2016 ! C’est dire s’ils ne sont pas près d’en finir. A moins que la mobilisation populaire…
À noter que les dirigeants des institutions sportives sont toujours clairement du côté des bourgeois aisés. Blatter, président de la FIFA, ne comprend pas que le béton ne se mange pas. Le peuple n’a plus les moyens de prendre le bus ? Qu’ils prennent l’avion !
Les Brésiliens en colère contre le mondial 2014 de football
Des milliers de Brésiliens en colère manifestent depuis plusieurs jours dans tout le pays. En cause, les dépenses engagées pour l’organisation du Mondial 2014 de football et la hausse des tarifs des transports publics.
Les 15 milliards de dollars investis dans la construction de nouvelles infrastructures destinées à accueillir le mondial 2014, a du mal à passer. De plus, le pays vient d’augmenter les tarifs des transports en commun.
Le peuple n’accepte pas les sommes astronomiques dépensées par l’État pour la Coupe du monde. La crise économique a également touché le pays, la vie est chère et la dette public ne cesse de progresser.
Mais ce n’est pas tout, il y a également le prix des billets pour assister aux matchs qui ne passe pas du tout. 70 euros en moyenne, alors que le salaire minimum est de 244 euros.
Des rassemblements dans tout le pays :
Alors que les caméras du monde entier sont braquées sur le Brésil et l’avancement des chantiers, les Brésiliens en profitent pour se révolter.
À Rio de Janeiro, plus de 100’000 manifestants sont descendus dans la rue et des affrontements ont éclaté avec la police. Selon le quotidien O Globo, de nouvelles mobilisations sont prévues dans 44 villes du pays d’ici jeudi.
Sur Liberation.fr :
Ces manifestations ne sont en revanche visiblement pas du goût du président de la Fédération internationale de football (Fiifa), Joseph Blatter : « le Brésil nous a demandé d’organiser le Mondial. Nous ne leur avons pas imposé le Mondial. Il y a des routes, des hôtels, des aéroports et beaucoup d’autres choses qui resteront », a-t-il déclaré à Rio, dans des propos rapports par le site G1 de Globo.
Le blog de Zinedine Z., 19 juin 2013
Des journalistes brésiliens dénoncent les exactions des policiers
« Je n’aurais jamais imaginé qu’un policier en uniforme puisse me tirer sur le visage. » L’image de son œil tuméfié choque. Giuliana Vallone, photographe du quotidien brésilien la Folha de Sao Paulo, a été visée par un tir de balle en caoutchouc alors qu’elle couvrait une manifestation contre la hausse du prix du ticket de bus à Sao Paulo, jeudi 13 juin.
Dans un reportage de 12 minutes, le journal s’interroge sur l’utilisation de la violence par la police lors des manifestations. Le récit de journalistes, agrémenté d’interviews et d’images des policiers dans les mouvements de contestations, pose l’hypothèse d’un manque de préparation des forces de l’ordre [sic – NdJL] et de la démesure de leur réaction.
« J’ai vu des policiers mettre à terre un cycliste qui ne manifestait même pas », raconte encore Giuliana Vallone. Un éditorialiste de la Fohla les accuse de manque d’entraînement : « Ils n’étaient pas préparés à gérer une situation aussi tendue. »
Comme cette photographe, une quinzaine de journalistes auraient été blessés dans ces manifestations, dont sept du même journal. « Dès que des journalistes s’approchaient, ils pointaient leurs pistolets et leur criaient de s’en aller », poursuit Giuliana Vallone qui raconte comment elle s’est retrouvée face à celui qui lui a tiré sur le visage. Un représentant de la police dément que la police ait cherché à empêcher les journalistes de faire leur travail.
« Ces cons nous filment »
Des images montrent tout de même certains policiers regrettant les moyens de prise d’image déployés sur les manifestations. « Ces cons nous filment », lâche l’un d’eux à son collègue.
Le reportage laisse aussi sous-entendre que certains policiers ont cherché à cacher leur identité en retirant les insignes portant leur nom. Une pratique que désapprouve le représentant de la police interrogé. « L’anonymat n’est bon pour aucun des camps », affirme-t-il, alors que défilent les images de policiers prêts à agir, sans leur insigne.
Selon la Fohla, une centaine de personnes auraient été blessées le 13 juin. (…)
Publié par des larbins de la maison Poulaga (LeMonde.fr, 19 juin 2013) via Solidarité ouvrière
Brésil : Suite aux manifestations plusieurs villes baissent les prix du transport
Porto Alegre, Recife et d’autres grandes villes brésiliennes ont annoncé mardi des réductions des prix des transports publics. Les manifestations massives qui ont lieu hier au Brésil portent notamment sur le prix de ces transports, mais aussi sur la facture du Mondial et la corruption.
Porto Alegre, Recife et d’autres grandes villes brésiliennes ont annoncé mardi des réductions des prix des transports publics au lendemain de manifestations massives qui ont rassemblé plus de 250.000 Brésiliens dans les rues. Ces manifestations ont été les plus importantes depuis 20 ans. La baisse du prix du ticket de bus, de métro et de train est la revendication à l’origine de la mobilisation sociale depuis 10 jours, qui s’est ensuite étendue à la facture du Mondial (15 milliards de dollars, 11 milliards d’euros), à la corruption et à des demandes d’investissements dans la santé et l’éducation.
À Porto Alegre (sud), le berceau du Forum social mondial, où lundi la manifestation a réuni 12.000 personnes, le ticket de bus est passé de 3,05 à 2,80 reais (de 1,07 à 0,98 euro) après le retrait d’un impôt, a indiqué le maire de la ville José Fortunati, cité par le journal Estado de S.Paulo. À Pelotas, une autre ville de la région, le prix du ticket de bus a été réduit de 15 centimes et est désormais de 2,60 reais. À Recife et dans sa banlieue (nord-est), le prix du ticket a baissé de 10 centimes ainsi qu’à Cuiaba (centre-ouest) et Joao Pessoa (nord-est). À Sao Paulo (sud), où les prix des transports sont récemment passés de trois a 3,20 reais, les manifestants ont demandé le retrait de l’augmentation et même la gratuité des transports publics. À Rio de Janeiro, théâtre lundi de la manifestation la plus massive et la plus violente, le prix du ticket de bus a augmenté, passant de 2,75 a 2,95 reais.
Le maire de Sao Paulo, Fernando Haddad, a accepté mardi de revoir les tarifs après une réunion avec des représentants du mouvement pour la gratuité des transports qui ont dit que les manifestations se poursuivraient jusqu’à l’annulation de l’augmentation.
Les manifestations continuent
Des centaines de manifestants affluaient mardi au centre de Sao Paulo, capitale économique du Brésil, pour la sixième manifestation visant à protester contre l’augmentation du prix des transports en 10 jours. Hier déjà, une manifestation a rassemblé 65.000 personnes dans la mégapole du sud du pays, où le mouvement de grogne a commencé, le tout en pleine Coupe des confédérations.
Presse à deux balles (Le Soir, 19 juin 2013) via Solidarité ouvrière
Rio de Janeiro : Des manifestants tentent de prendre l’Assemblée
Dans le cadre des manifestations contre la vie chère du 17 juin, des manifestants ont pris d’assaut le bâtiment de l’assemblée législative.
Dépêche AFP :
Des policiers anti-émeutes ont dispersé dans la nuit à Rio des manifestants violents qui faisaient le siège du gouvernement de l’État de Rio. Des hommes du bataillon de choc de la police militaires, arrivés sur place à bord de véhicules blindés, ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre ce groupe de manifestants et procédé à plusieurs arrestations. Des blindés de la police quadrillaient le centre de Rio, roulant sur des barricades en flammes, à la recherche de derniers groupes de manifestants. Un petit groupe de manifestants violents prenaient d’assaut depuis des heures le siège du gouvernement de l’État de Rio à l’Intérieur duquel était retranchés des dizaines de policiers, dont certains blessés lors de précédents affrontements.
Solidarité ouvrière, 18 juin 2013