L’effacement d’un baptême en appel à Caen
La cour d’appel de Caen va examiner mardi une décision de justice condamnant pour la première fois en France un diocèse à effacer un baptême de ses registres.
« Je n’ai aucune animosité à l’égard de la religion. Plusieurs de mes proches sont catholiques. Mais, moi, je n’en fais plus partie, point final. C’est personnel », a expliqué vendredi à l’AFP René Lebouvier, né le 9 août 1941, baptisé deux jours plus tard, et à l’origine de la décision du 6 octobre 2011 du tribunal civil de Coutances lui donnant raison.
La Fédération nationale de la libre pensée (FNLP), qui affiche 4.000 adhérents, a indiqué vendredi que son vice-président Christian Eyschen serait à l’audience mardi. L’association de défense de la laïcité, dont M. Lebouvier est membre, « regarde les religions comme les pires obstacles à l’émancipation de la pensée », selon ses statuts.
L’ouvrier-boulanger à la retraite demande à être « débaptisé » depuis 2001. Les propos du pape sur l’utilisation du préservatif lors d’un voyage dans un pays d’Afrique ravagé par le sida avait alors révolté M. Lebouvier.
Il a alors été écrit dans la marge du registre « a renié son baptême ». Mais M. Lebouvier souhaite que la trace de son baptême soit effacée totalement.
Le 6 octobre 2011, le tribunal a demandé au diocèse d’effacer dans un délai de 30 jours toute mention de ce baptême, mais l’appel du diocèse a suspendu cette décision.
« L’existence de ce baptême sur un registre accessible à des personnes tierces à l’individu concerné constitue en soi une divulgation de ce fait qui porte par conséquent atteinte à la vie privée », ont estimé les juges.
Depuis, « un baptême a été effacé dans un autre évêché », à Tulle en 2012, a assuré l’avocat de M. Lebouvier, Me Alain Guyon, interrogé par l’AFP.
Le parquet général « fera part de son analyse juridique à l’audience » mardi qui « tend à la réformation » (non confirmation) du jugement de Coutances, a-t-on appris vendredi auprès d’un de ses magistrats.
La loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État « déclare très précisément que chaque culte est libre dans l’organisation du dit culte. En outre, le baptême n’est pas un acte de la vie privée, c’est un acte de la vie publique », a notamment argumenté l’avocat du diocèse Vincent Asselineau, interrogé par l’AFP.
Leur presse (Agence Faut Payer, 28 mai 2013)
Débaptisation : décision le 10 septembre
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Leur presse (LeFigaro.fr avec l’Agence Faut Payer, 28 mai 2013)