Conakry – Le gouvernement guinéen déplore le projet de comités d’autodéfense contre les violences
Le gouvernement guinéen a exprimé son inquiétude face à l’appel lancé par certains responsables de partis politiques de l’opposition en faveur « de la constitution de comités d’autodéfense » pour sécuriser les quartiers chauds de la capitale, ce malgré la présence des forces de l’ordre ayant pour mission d’assurer la protection des populations et de leurs biens, a-t-on appris à travers un communiqué officiel publié dimanche.
Selon ce communiqué, « ces appels à la constitution de milices ont été relayés par certaines radios qui, elles-mêmes, ont appelé à une situation insurrectionnelle ».
Le gouvernement a dit constater « avec regret que depuis le jeudi 21 mai, jour de l’enterrement de certains militants du Collectif de l’opposition, en passant par la marche du 22 mai et de la journée ville morte du 23 mai, des violences s’installent et persistent en haute
banlieue de Conakry, précisément sur l’axe Bambéto-Coza ».
Il a ajouté que des « pertes en vie humaine, des destructions de biens privés et publics, des exactions diverses, sont quotidiennement constatées dans ces zones ».
Le gouvernement fait cas de « circulation d’armes dans les différentes communautés, la constitution de milices et de groupes d’autodéfense », qui sont autant de sujets d’inquiétude.
Tout en dénonçant « de tels comités dont la création va à l’encontre de la constitution et des valeurs républicaines que pourtant tous prétendent respecter », peut-on lire dans ce communiqué.
Face à cette escalade de la violence, le Gouvernement promet de ne « ménagera aucun effort pour restaurer l’autorité de l’État et mettre hors d’état de nuire tous ceux qui enfreignent la loi ».
Presse contre-révolutionnaire (Xinhua, 27 mai 2013)
Révolte des habitants de Bambeto, la « place Tahrir » de Conakry
(…) « Les manifestants réclamaient à leurs leaders de leur fournir des armes »
Nouhou Baldé est journaliste à Conakry. Il a suivi la manifestation de jeudi.
« Les manifestants sont partis de la commune de Dixinn, là où réside Cellou Dalein Diallo. Arrivés à Bambeto, ils ont emprunté la bretelle d’autoroute. Ils formaient une véritable marée humaine. Certains brandissaient des bâtons en scandant ‘Pinka, pinka’, ce qui veut dire ‘Fusils, fusils’ en peul. Ils réclamaient à leurs leaders de leur fournir des armes à la place de ces simples bouts de bois. (…)
Bambeto, Hamdalaye, Cosa sont devenus des symboles de la contestation guinéenne. Certains comparent Bambeto à la place Tahrir [du Caire], d’autres Cosa à Gaza, parce que c’est là où les gens s’opposent aux forces de l’ordre avec des pierres. (…) »
Presse contre-révolutionnaire (« article écrit avec la collaboration de François-Damien Bourgery », France 24, 24 mai 2013)