Des étudiants créent une « carte de la haine » sur Twitter
Trois étudiants américains en géographie du groupe de recherche floatingsheep de l’Humboldt State University ont eu l’idée de créer une « carte de la haine » à partir de tweets racistes, homophobes ou anti-handicapés. Pour figurer ce déferlement, les créateurs représentent sur une carte des États-Unis les endroits depuis les quels les tweets litigieux ont été émis grâce à un halo rouge ou bleu baptisé « le brouillard de haine ». En zoomant, des tâches apparaissent plus distinctement sur les zones concernées. Ainsi peut-on remarquer que les tweets répréhensibles sont concentrés dans le sud profond et le Midwest.
Les créateurs de cette carte interactive justifient la mise en place de cet outil par leur envie de contribuer au « débat autour du harcèlement virtuel et la censure des discours de haine nous a poussé à remarquer que les réseaux sociaux sont devenus des courroies de transmission de propos haineux et à quel point les propos dénigrant des minorités s’expriment dans certaines zones géographiques précises ».
Pour ce faire les étudiants racontent avoir « découvert entre juin 2012 et avril 2013, 41,306 tweets contenant le mot ‘nègre’, 95,123 tweets contenant le terme ‘homo’, entre autres termes. » Au total plus de 150’000 tweets litigieux et géolocalisés ont été examinés. La carte permet de trier entre les différentes insultes par thème. Afin d’éviter toute erreur chaque tweet a été traité manuellement, sans l’aide d’un algorithme. « De nombreux algorithmes aurait classé simplement le tweet en ‘négatif’ alors même que le terme a pu être utilisé de manière positive ou neutre » justifient-ils sur le site Floating Sheep. Les étudiants prennent comme exemple le mot péjoratif « dyke » signifiant « gouine » . Or une course de motos destinée aux lesbiennes baptisée « Dykes on bikes » existe à San Francisco. Quelqu’un qui twitterait « dykes on bikes #SFPride » à propos de cette course verrait son tweet automatiquement classé comme haineux par un algorithme. D’où la nécessité pour la validité de ce travail de dépouiller les données manuellement.
Les étudiants n’en sont pas à leur premier essai, ils avaient déjà crée en novembre dernier une carte permettant de géolocaliser la provenance des tweets racistes destinés au président Barack Obama selon la même méthode.
Leur presse (blog du Monde.fr Big Browser, 13 mai 2013)
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