PSG – Paris : violences au Trocadéro, pourquoi c’est (très) grave
Derrière les hooligans se cachaient des « jeunes » venus de tous les horizons qui n’avaient rien à faire là. Et s’ils préparaient le « grand soir » ?
Sans préjuger de l’enquête en cours, il y a deux interprétations possibles des événements qui ont gâché lundi soir la remise officielle du titre de champion de France 2012-2013 au PSG. La première fait peser la faute sur les supporteurs. Les ultras chassés du Parc des princes sous la présidence de Robin Leproux afin de rendre possible une cession du club aux Qatariens se seraient vengés. Aidés de quelques casseurs professionnels et avinés, ils ont rappelé au propriétaire du club qu’ils existaient et que bien qu’interdits de stade, il fallait compter sur eux pour changer l’or en plomb.
La deuxième interprétation dédouane les instances dirigeantes, mais elle est plus inquiétante. Beaucoup plus inquiétante. Elle reprend une thèse maintes fois évoquée notamment par Éric Zemmour ou Alain Finkielkraut, celle de ces hordes provenant des banlieues qui, un jour, débarqueraient dans les villes. Les (graves) incidents de lundi ne seraient que la répétition générale de ce grand soir qui terrorise tout le monde. Une jeunesse découragée, humiliée, sans espoir ni perspective que de se rappeler bruyamment au mauvais souvenir de la classe politique, rode une lutte finale pour rappeler qu’elle existe, qu’elle est parquée en banlieue et que rien n’y personne n’a pu lui redonner foi en la vie et en l’avenir. Elle y ajoute un discours d’exclusion et des slogans revanchards. Des témoins et des images montrent déjà des drapeaux algériens, marocains, tunisiens brandis par des « supporteurs » qui préféraient entonner des chants de guerre plutôt que des refrains de victoire.
Des interdictions qui marginalisent un peu plus les supporteurs
La version hooliganisme des violences du Trocadéro se soldera par des mises en examen et quelques incarcérations parmi les 21 personnes interpellées. Elle s’accompagnera d’un contrôle encore plus sévère des accès au Parc des princes et sans doute par des interdictions de garnir les gradins du Kop de Boulogne ou de celui d’Auteuil. On jugera tout cela suffisant, oubliant que pour beaucoup de ces jeunes, le football est un exutoire, presque une raison de vivre, et que les interdire de stade constitue une vexation, une humiliation supplémentaire, et contribue un peu plus encore à les marginaliser.
La version « crise des banlieues » est évidemment effrayante et annonce des lendemains dramatiques. Personne ne veut y croire, et le débordement des forces de l’ordre, l’incapacité des renseignements généraux à anticiper ces violences pourtant probables montrent à quel point Paris et la France n’ont pas mesuré qu’un tel scénario n’est pas une fiction, mais est entré dans le champ des possibles.
On reparlera souvent de cette triste soirée du 13 mai 2013. Soirée au cours de laquelle les Qatariens ont voulu montrer au monde entier que Paris était à eux. Que c’étaient eux autant que Beckham, Ibrahimovic et Ancelotti qui avaient apporté un titre de champion à la ville lumière. La mise en scène de leur victoire au pied de la tour Eiffel, puis la descente de la Seine devaient offrir des images en mondovision. Piteusement, BeIn Sport et Al Jazeera, leurs chaînes de télévision à rayonnement mondial, ont dû interrompre leur direct. Ils ont frôlé le ridicule et écorné une image qu’ils construisent à coups de milliards de dollars. Si ce n’est que cela, c’est un moindre mal…
Presse versaillaise (Jérôme Béglé, LePoint.fr, 14 mai 2013)
Affrontements entre ultras et CRS, autocar pillé au pied de la tour Eiffel, voitures et vitrines vandalisées : de violents incidents ont gâché lundi les cérémonies au Trocadéro pour le troisième titre de champion de France du Paris SG, provoquant une polémique sur le dispositif de sécurité mis en place. Devant l’ampleur des incidents qui ont débordé sur les Champs-Élysées, le club et son parraineur Nike ont annulé « pour des raisons de sécurité » la mini-croisière que devaient faire les joueurs sur la Seine pour exhiber leur trophée aux supporteurs.
« Il n’y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le PSG », a déclaré ensuite le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, dressant un bilan de 30 blessés, dont 3 membres des forces de l’ordre, et 21 interpellations pour jets de projectiles et dégradations. Le calme n’est revenu qu’après minuit sur les Champs-Élysées, où des débordements avaient déjà éclaté la nuit précédente après la victoire du PSG à Lyon (1-0), synonyme de premier titre de champion pour le PSG depuis 1994. Ils avaient déjà entraîné 21 interpellations, 3 gardes à vue et 16 blessés parmi les forces de l’ordre, selon une source policière.
Perfusion devant le Fouquet’s
Sur la célèbre avenue jonchée de verre brisé, de nombreux commerces et restaurants ont fermé prématurément, à l’image du Fouquet’s, devant lequel la Croix-Rouge posait une perfusion à une personne blessée. Le calme était revenu un peu plus tôt sur la place de Trocadéro, rouverte à la circulation vers 21 heures, même si, en contrebas, des supporteurs continuaient alors à faire face aux forces de l’ordre sur le pont menant à la tour Eiffel, où certains ont même pillé un autobus de touristes, selon des images de télévision. Peu avant minuit, le PSG a déploré que la fête ait été « gâchée par quelques centaines de casseurs qui n’ont rien à voir avec le football ». « C’est la faute aux ultras, on n’a pas eu le droit à notre fête à cause d’eux », ont regretté des supporteurs en quittant le Trocadéro, où 10’000 à 15’000 personnes avaient pris place au plus fort du rassemblement, selon la préfecture de police.
Des journalistes de l’AFP ont vu du mobilier urbain vandalisé, trois cafés aux vitrines brisées, un abribus cassé et plusieurs voitures endommagées aux abords de la place du Trocadéro. Après la remise du trophée, plusieurs centaines de supporteurs, répartis en différents groupes, ont lancé des barrières de sécurité ou du verre pilé sur des CRS, qui ont répliqué en jetant des grenades assourdissantes. Les premiers incidents avaient éclaté vers 18h20 avec des jets de fumigènes sur les stewards du club, puis des supporteurs avaient escaladé un échafaudage installé le long du palais de Chaillot, retardant les festivités. Peu après, pendant que les joueurs en costume recevaient leur trophée en quatrième vitesse, les perturbateurs ont déployé une banderole « Liberté pour les ultras », en référence à la politique de sécurisation du Parc des Princes mise en place il y a trois ans par le précédent président du PSG, Robin Leproux (2009-2011), en réaction à de nombreux débordements. Les joueurs ne sont finalement restés que cinq minutes sur le podium, sans s’adresser à la foule qui a aussi envahi la tribune réservée à la presse, avant de regagner le Parc des Princes où ils ont passé la soirée. (…)
Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer via LePoint.fr, 14 mai 2013)
A propos de journalistes collabos, quelques mois avant la Libération, dans « La force de l’âge » de Simone de Beauvoir (nrf gallimard -1960- p.600)
« Cependant, ils n’avaient rien renié de leur arrogance; dans leurs paroles acerbes, sur leur visages faussement triomphants, nous apercevions avec évidence nos raisons de leur souhaiter cette déconfiture dont l’amertume déjà, en secret, les infectait. grâce à cette rare conjoncture, j’ai connu que la haine peut être aussi un sentiment joyeux. »
Le spectacle (le petit et le « grand ») a été quelque peu égratigné : à se tordre de rire. Ils auraient les fois, ils chient dans leur froc ces porcs ? : à se tordre de rire. C’est grave ? : à se tordre de rire
Regardez les cochons, c’est la fin qui approche….!