Bangladesh : Manifestation des rescapés de l’accident industriel
Des centaines de rescapés du pire accident industriel au Bangladesh bloquaient mardi un accès routier central pour réclamer arriérés de salaires et dédommagements tandis que le bilan de l’effondrement de l’immeuble textile dépassait désormais les 900 morts.
Cet immeuble, le Rana Plaza, situé dans la banlieue de Dacca, abritait cinq ateliers de confection. Lorsqu’il s’est effondré comme un château de cartes le 24 avril, plus de 3.000 ouvriers étaient au travail alors que des fissures avaient été constatées la veille sur le bâtiment.
Une manifestation ce mardi pour une réparation pécuniaire
Avec l’arrêt brutal de leur travail, les rescapés du drame demandent maintenant aux propriétaires des ateliers de confection de leur verser de l’argent, correspondant à la fois à leurs salaires et à des dommages et intérêts pour les blessures physiques subies lors de l’effondrement du Rana Plaza.
Selon la police, environ 400 survivants ont bloqué mardi un accès routier reliant Dacca au sud et sud-ouest du pays en organisant un sit-in.
Les ouvriers scandaient des slogans réclamant « les salaires impayés et des dédommagements », a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale, M. Asaduzzaman.
Le vice-président de l’Association bangladaise des fabricants et exportateurs de textile (BGMEA), Shahidullah Azim, a assuré à l’AFP que le paiement de salaires n’était qu’une question d’heures.
Des promesses de frais médicaux remboursés non tenues selon les victimes
« Nous allons payer environ 3.400 ouvriers ou leurs bénéficiaires conformément à notre loi du travail », a-t-il dit, ajoutant que la BGMEA, qui représente les 4.500 usines du pays, allait verser l’équivalent de trois mois de salaires.
Elle prend aussi en charge les frais médicaux de plus de 1.000 ouvriers blessés dans le drame et a promis de dédommager les familles des victimes.
Mohammed Ibrahim, un représentant syndical participant au sit-in, a affirmé à l’AFP que les ouvriers avaient été priés de fournir des détails sur leur emploi mais qu’aucun d’entre eux n’avait encore reçu d’argent.
Presse esclavagiste (Agence Faut Payer, 7 mai 2013) via Solidarité ouvrière
(…) Une manifestation a également eu lieu en Europe devant un magasin Mango à Barcelone, pour fustiger la marque, qui a reconnu avoir commandé des « échantillons » auprès du Rana Plaza, et dénoncer les conditions de travail des ouvriers du textile. Les mains peintes en rouge sang, des membres du syndicat espagnol UGT ont déployé une banderole sur laquelle était inscrit en lettres rouge : « Death, precarity and fashion work » (« mort, précarité et travail dans la mode »). (…)
Presse esclavagiste (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 8-9 mai 2013)