Paris : un an ferme pour le policier qui avait tiré sur deux jeunes
JUSTICE – Un policier qui avait blessé par balles deux jeunes en mai 2008 alors qu’il était ivre a été condamné jeudi à un an de prison ferme. Il écope d’une interdiction définitive d’exercer son métier.
Un an ferme, et l’interdiction définitive d’exercer son métier. Un policier a été condamné jeudi pour avoir blessé fin mai 2008 deux jeunes par balles dans le 10e arrondissement de Paris. Le fonctionnaire, qui n’était pas en service ce soir là, était ivre. Le tribunal correctionnel de Paris est allé au-delà des réquisitions du parquet en le condamnant à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis.
Suspendu après les faits et placé sous contrôle judiciaire, le fonctionnaire a fait appel, selon son avocate. En outre, deux jeunes poursuivis pour violences sur le policier, qui étaient disent-ils intervenus pour désarmer le fonctionnaire, ont quant à eux été relaxés, conformément aux réquisitions du parquet.
Ni excuse, ni regret
Le soir des faits, une altercation avait éclaté dans le 10e arrondissement de la capitale entre un groupe de jeunes gens et le policier, qui était accompagné de l’un de ses collègues après une soirée arrosée. Dans la rixe, deux jeunes ont été blessés. L’un a été touché au dos, l’autre à la jambe. Ce dernier marche avec des béquilles. Un balle avait ricoché sur un troisième jeune homme.
Le policier, aujourd’hui âgé de 41 ans, a invoqué la légitime défense et n’a exprimé ni excuse ni regret, a souligné l’avocate du jeune touché dans le dos, maître Clarisse Serre. Depuis le début de cette affaire, le policier s’estime « victime des violences », selon son avocate, maître Julie Giry. Selon elle, les experts ont estimé qu’il est « difficile d’être certain de la trajectoire de la balle » qui a atteint un jeune dans le dos. L’avocate affirme que son client a été saisi par le bras quand il a tiré la première fois en l’air. Le policier avait ouvert le feu à sept reprises, deux alors qu’il était debout, cinq quand il était à terre.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Metrofrance.com, 26 avril 2013)
Le policier tireur fou condamné à un an de prison ferme
Le jugement n’est pas commun. Hier, le tribunal correctionnel de Paris a condamné à trois ans de prison dont un an ferme avec l’obligation de soins, le policier de la brigade anticriminalité (BAC) qui avait, en mai 2008, blessé trois personnes avec son arme alors qu’il n’était pas en service. L’enquête a très vite démontré que le policier était sous l’emprise de l’alcool. Les deux jeunes gens qui l’avaient désarmé en le mettant à terre et qui s’étaient retrouvés accusés de violences volontaires et de vol d’arme ont, eux, été relaxés. Le juge a estimé qu’ils avaient agi en légitime défense.
Les faits s’étaient déroulés dans le Xe arrondissement de Paris lors d’une rixe qui opposait trois jeunes à deux policiers. À l’époque, Libération avait publié le témoignage accablant les policiers de Walid, l’un des deux jeunes mis hors de cause. Cinq ans après, il se souvient encore de la scène dans ses moindres détails : « Il était ivre mort, il ne marchait pas droit, je l’ai entendu dire : « Toi j’te crève ». » Sans savoir qu’il s’agissait d’un policier, les deux jeunes hommes avaient fini par le frapper puis le plaquer à terre. Non sans que ce dernier n’ait réussi à tirer plusieurs coups de feu en leur direction, blessant les trois, dont un gravement aux reins. « Après, j’ai paniqué. J’ai réussi à lui arracher l’arme. Je suis parti en courant, je l’ai jetée dans la rue », avait alors raconté Walid à Libération.
La police avait d’abord privilégié la thèse d’un guet-apens. L’Inspection générale des services (IGS, la « police des polices ») et la 2e division de police judiciaire (DPJ) avaient été saisies, tandis que la préfecture de police déclenchait une enquête administrative. Hier, la justice a tranché, estimant que la culpabilité du policier était constituée. Le juge a également requis l’interdiction du port d’arme pendant cinq ans pour le policier auteur des coups de feu, et l’interdiction d’exercer sa profession. « Ce jugement est un vrai soulagement, se réjouissait hier Walid. Aujourd’hui, c’est la fin d’un cauchemar, mais je regrette que le policier n’ait eu aucun mot d’excuse. » L’officier de police dispose de dix jours pour faire appel.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Geoffrey Livolsi, Liberation.fr, 25 avril 2013)