Enquête après la mort d’un homme maîtrisé avec un taser par les gendarmes
Le parquet de Quimper a ouvert une enquête après la mort d’un homme décédé d’une crise cardiaque peu de temps après avoir été maîtrisé au moyen d’un pistolet à impulsions électriques Taser par les gendarmes, a-t-on appris samedi 6 avril auprès du procureur de la République Éric Tufféry.
Les gendarmes, accompagnés de pompiers, étaient intervenus à Crozon (Finistère) jeudi soir alors que l’homme de 45 ans était enfermé, armé d’un couteau, avec son ex-épouse et ses enfants. L’homme, qui devait être jugé mi-avril pour violences sur son ex-femme et avait l’interdiction de se rendre au domicile conjugal « semblait menaçant pour son ex-femme et ses enfants », a indiqué le procureur.
Après négociations, la famille a pu quitter les lieux, mais le forcené « ayant des propos menaçants pour lui-même », les gendarmes ont finalement fait usage du Taser. Pris en charge par les pompiers, l’homme a fait un premier arrêt cardiaque « puis un second », a précisé le procureur. Hospitalisé à Brest, il est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi. M. Tufféry a indiqué qu’il s’agissait d’une enquête « classique pour voir dans quelles conditions l’arme a été utilisée, et s’il y a un lien entre l’utilisation de l’arme et le décès ».
En France, cette arme dont 5000 exemplaires sont en service dans la gendarmerie, la police et l’administration pénitentiaire, avait été mise en cause dans la mort d’un Malien en novembre 2010 à Colombes (Hauts-de-Seine). La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a confirmé en 22 février un non-lieu dans ce dossier.
Classée comme une arme sub-létale, le Taser permet d’envoyer durant quelques secondes une très forte impulsion électrique de faible ampérage. Son utilisation est strictement réglementée.
Presse létale (LeMonde.fr avec l’Agence Faut Payer, 6 avril 2013)