Mardi 24 mars. Ce matin-là, nous arrivons à la fac de Lettres vers 9h et une fois de plus, comme c’est le cas depuis plusieurs semaines, des dizaines de tags à caractère raciste et fasciste sont apparus dans la nuit sur notre campus. Les signataires sont clairement identifiés : Les rats du GUD (Groupement union défense) qui sont réapparus sur Nancy depuis juin 2012 et qui sont les héritiers du mouvement ultra violent d’extrême droite Autonome Lorrain qui feront l’objet d’un procès prochainement pour une série d’une quinzaine d’agressions à caractère discriminatoire commises entre 2010 et 2011 sur Nancy. Photos des tags : Croix celtiques, France aux Français, Signe SS, menace directe sur les locaux syndicaux « un bon gauchiste est un gauchiste à l’hôpital ».
Cette fois-ci, c’en est trop pour les millitant-e-s antifascistes. Nous décidons d’appeler les étudiant-e-s à se mobiliser le jour même dans la fac. Nous battons donc le rappel dans les cours, le rendez-vous est pris. L’assemblée populaire spontanée se tient donc à 13h au centre de la faculté avec environ 80 étudiant-e-s.
Parallèlement à l’assemblée générale, un groupe d’étudiant-e-s demande à l’administration de pouvoir accéder à du matériel afin de repeindre les murs de la fac où apparaissent les tags. La demande est acceptée et les étudiant-e-s volontaires ont effacé les tags aux environs de 16h. Lors de l’assemblée populaire, nous informons les étudiant-e-s sur les personnes qui ont réalisés ces tags et le danger qu’elles représentent . Nous débattons ensuite des modalités de la contre attaque à mener. Plusieurs ressortent de l’assemblée générale :
• Dissolution et interdiction du GUD sur les facultés de l’université de Lorraine (entre autres les facs de Droit et de Lettres de Nancy) ;
• Exclusion du chef du GUD, étudiant en deuxième année de Droit à l’université de Lorraine, connu de l’administration et poursuivi actuellement par le procureur de la République de Nancy pour incitation à la haine raciale suite à un tract disponible sur leur site (Stylo plume et manche de pioche) ;
• Si des tags du même ton réapparaissent, nous souhaitons une réaction immédiate de l’administration et un nettoyage rapide ;
• Proposition de collaborer avec l’université de Lorraine afin d’organiser deux jours antifascistes sur la faculté avec une conférence, un tournoi de foot et un repas populaire.
Suite à ces revendications, l’assemblée décide d’une manifestation spontanée. Dans un premier temps, nous nous sommes redus à la fac de Droit où étudie le leader du GUD, afin de faire connaître son identité et ses actions aux étudiant-e-s de cette faculté. Nous étions alors une quarantaine. Pour finir, nous nous sommes rendus devant la Présidence de l’université de Lorraine pour faire connaître nos revendications et faire comprendre notre détermination à continuer nos actions le temps qu’elles ne seront pas entendues.
No Pasaran,
Des antifascistes nancéin-e-s, 28 mars 2013