Le nombre de grèves enregistrées, durant le mois de janvier 2013, a atteint 57 (dont 32 sont légales), contre 28 grèves observées, durant la même période de l’année dernière, enregistrant ainsi une hausse de 104%, soit à peu près plus que le double, selon les derniers chiffres du ministère des Affaires sociales. Par rapport à décembre 2012, la hausse a été de l’ordre de 84%. Ce qui montre, entre autres, qu’il y a encore un état d’insatisfaction chez les Tunisiens quant aux conséquences économiques et sociales de la Révolution elle-même.
En effet, au cours du mois de janvier 2013, 55 entreprises ont été touchées par les grèves dont 43 sociétés privées et 9 publiques. D’une façon plus détaillée, les grèves ont touché principalement la douane maritime, commerciale et portuaire, le centre d’information, de documentation, et des études, l’institut national pédagogique et de la formation continue, Tunisie Autoroutes et la caisse nationale d’assurance maladie. L’hôpital Hédi Chaker à Sfax, l’école supérieure des sciences et techniques de la santé ainsi que le secteur de l’enseignement secondaire sont aussi parmi les plus touchés par les grèves.
Les principales revendications des grèves sont l’amélioration des conditions de travail (45%), suivie par le déblocage des salaires et des primes (36%), la solidarité avec les employés (11%), et l’amélioration des relations professionnelles (8%). Le secteur le plus touché par les grèves est celui de la sous-traitance qui enregistre le taux le plus élevé des grèves (28%), suivi par le secteur des industries mécaniques et minérales (23%), le textile et habillement (12%), les matériaux de construction et les produits chimiques (7%), l’agroalimentaire et le transport (5%), l’administration et les établissements publiques (4%) et le bâtiment et les travaux publics (2%). L’agriculture, le bois, les meubles, les hôtels, les cafés les mines sont les secteurs les moins touchés par les grèves.
La répartition par régions montre que le gouvernorat de Zaghouan enregistre le plus grand nombre des grèves, soit 18% de la totalité des grèves observées, durant le mois de janvier de l’année en cours, suivi par Ben Arous (16%), Sfax et Nabeul avec respectivement (11%), Monastir (9%), Bizerte (7%), Ariana (5%). Les gouvernorats de Kasserine, Béja, Jendouba, Manouba et Tunis 2 enregistrent les taux les plus faibles des grèves observées, durant le mois de janvier de cette année. La majorité des grèves illégales ont été observées dans les régions de Sousse, Jendouba, Béja, Nabeul, Zaghouan, et dans une moindre mesure, dans les régions de Bizerte, Kairouan, Médenine et Monastir.
En effet, selon les services de l’inspection du travail et de réconciliation, 99 préavis de grève ont été déposés, durant le mois de janvier 2013, contre 68 préavis de grève, durant la même période de l’année dernière, enregistrant ainsi une hausse de 45%. À cela s’ajoutent 57 préavis de grève qui sont restés, depuis le mois dernier, au stade de la réconciliation. Notons, dans ce cadre, que les services de réconciliation ont réussi, en janvier 2013, à annuler 60 préavis de grève, tandis que 32 autres ont été exécutées et 64 préavis sont en phase de réconciliation. Le taux de réussite de l’intervention des services de l’inspection du travail et de réconciliation a été estimé, à cet effet, à 65%.
Force est de constater que les préavis de grève ont été déposés, dans leur majorité, dans le secteur des services et de la sous-traitance (26%), suivi par le secteur du textile et habillement (20%), les industries minières et mécaniques (15%), l’administration et les établissements publics (10%), le transport (6%), le pétrole et ses dérivés (4%) et les hôtels et cafés (3%).
La région de Sfax a enregistré le plus grand nombre de préavis, soit 18%, suivie par Ben Arous (17%), Bizerte (8%), Nabeul (7%), Ariana et Tunis respectivement (5%), et Jendouba (4%).
Les préavis de grève émanant de l’Union générale du travail tunisien (UGTT) ont représenté 96% contre seulement 3% venant de la Confédération générale des travailleurs tunisiens (CGTT).
Presse contre-révolutionnaire (African Manager, 25 mars 2013) via Solidarité ouvrière