Manifestation unitaire contre l’extrême droite
samedi 23 mars
à Chartres-de-Bretagne
15h00 à la Mairie
Le samedi 23 mars, dans un lieu privé à la sortie de Chartres-de-Bretagne, le mouvement d’extrême droite identitaire Jeune Bretagne, prétend organiser une journée de débat sur le thème « Que faire face à la crise ? ». Est ainsi annoncée la présence d’une dizaine d’organisations de France et de l’étranger, de la plus dure extrême droite qui soit, des organisations qui se revendiquent fascistes et ont à leur actif quantité de faits d’ultra violence raciste (se référer au verso pour plus de détails sur les organisations invitées).
Ce n’est pas par hasard si Jeune Bretagne a choisi Chartres pour organiser sa « conférence ». Le mouvement espère faire écho à la lutte des camarades victimes de la guerre sociale à l’usine PSA. Cette tentative de récupération écœurante est malheureusement classique de l’extrême droite. La dernière « conférence » organisée par Jeune Bretagne s’était conclue par l’agression de jeunes du quartier dans lequel se tenait le sinistre rendez-vous, à Vannes, il y a un an.
Nos valeurs à nous, respect, solidarité, refus de la haine, rendent inacceptable la tenue d’un pareil événement, qui dans le contexte de percée de l’extrême droite sur fond de crise sociale, fait songer aux manœuvres de partis néo-nazis comme Aube Dorée en Grèce. Au delà de ça, un tel rassemblement de tout ce qui peut se faire de pire à droite de la droite est une situation à haut risque de débordements, pour tout le week-end du 23 mars.
Personne ne mérite de subir auprès de chez lui un tel regroupement ! Ni à Chartres, ni en Bretagne, ni ailleurs !
Signataires (mise à jour du 19 mars) : Association France-Palestine Solidarité (AFPS), Collectif Antifasciste Rennais, Confédération Nationale du Travail (CNT), Europe Écologie Les Verts, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, Jeunes Ecologistes, Jeunesses Communistes, Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Parti de Gauche, Sindikad Labourerien Breizh (SLB), Union Démocratique Bretonne (UDB), Un Toit c’est Un Droit.
Les organisations d’extrême droite présentes à Chartres le 23 mars
Troisième Voie, de Serge Ayoub dit « Batskin » : membre de la frange néo-nazie des supporters du PSG dans les années 1980, il fonde les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires en 1987. Nombre des JNR passeront devant les tribunaux pour des violences à caractère politique ou raciste – y compris pour meurtre. Après un long break marqué par une condamnation pour trafic de drogue, Batskin créé Troisième Voie où l’on retrouve des « vétérans » des JNR.
Le Réseau Identité représenté par Richard Roudier : il a fait partie de l’organisation néo-nazie Unité Radicale, dissoute en 2002 après qu’un de ses membres a tenté d’assassiner Jacques Chirac. Il est, en avril 2003, un des fondateurs du Bloc Identitaire dont il a été exclu l’année dernière.
Riposte Laïque représentée par Pierre Cassen : s’est fait connaître en co-organisant avec le Bloc Identitaire en 2010 un rassemblement à Paris appellé « apéro saucisson pinard ». Pour elle la défense de la laïcité sert uniquement de prétexte au déversement des pires insanités xénophobes. Dès 2010 Pierre Cassen était intervenu à Paris, au Local, un établissement tenu par Serge Ayoub.
CasaPound représentée par Xavier Eman : organisation italienne souhaitant incarner un « fascisme du troisième millénaire », elle se targue d’avoir des préoccupations sociales. En réalité, ses militants se sont surtout signalés par leurs violences contre les étudiants grévistes et les militants de gauche. Plus grave, c’est un individu membre de CasaPound qui, en décembre 2011 à Florence, a tué deux vendeurs ambulants sénégalais, en blessant trois autres.
Guillaume Faye : issu, selon ses propres termes, « de la grande bourgeoisie parisienne », Faye est une des principales plumes de l’extrême droite française contemporaine. Dans les années 70-80, outre ses activités pour le Figaro Magazine ou encore Paris-Match, il était membre du GRECE et, à ce titre, un des principaux théoriciens de la Nouvelle Droite. Après un « break » d’une dizaine d’années et un crochet par Skyrock en tant qu’animateur, il fait son retour en politique en 1998.
ADSAV représenté par Ronan Le Gall : ADSAV s’inscrit dans la lignée directe de la frange du mouvement indépendantiste/autonomiste breton qui, sous l’Occupation, a collaboré avec les nazis. Ainsi, ADSAV « se refuse à condamner ceux qui ont combattu pour l’indépendance bretonne avec sincérité et droiture, quelles que soient l’époque et les circonstances ».
Jeune Bretagne représenté par Yann Vallerie : à l’instar d’ADSAV, Jeune Bretagne considère comme des références politiques acceptables les figures de la collaboration bretonne. Son blog rend hommage à l’abbé Perrot (exécuté par la Résistance en 1943) et à Olivier Mordrelle (condamné à mort par contumace à la Libération, réfugié au Brésil, en Argentine, puis dans l’Espagne de Franco). Des militants de Jeune Bretagne étaient présents à Lyon lors de la « Marche des cochons » du 14 mai 2011 : ce défilé s’est terminé par des déprédations et des attaques contre des commerces supposés tenus ou fréquentés par des étrangers.
Le Mouvement d’Action Sociale (MAS) : concentre la majeure partie de sa propagande sur les thématiques sociales et économiques, s’inspirant de CasaPound. Il existe une revue dont la ligne politique est très proche du MAS : le bimestriel Rébellion, lui-même fondé par des anciens d’Unité Radicale.
La NSV (Nationalistische Studentenvereniging) : organisation étudiante nationaliste flamande très proche du Vlaams Belang (extrême droite nationaliste flamande) dont le leader, Filip Dewinter – qui, avant de soigner son discours, ne cachait pas sa fascination pour le nazisme – est un ancien membre.
Thomas Ferrier : il est le dirigeant du PSUNE (Parti Socialiste pour l’Union de la Nation Européenne). Cadre dans la fonction publique, Ferrier n’en est pas moins un fervent partisan de la simplification des procédures de licenciement des agents publics et un apologiste de « l’initiative privée de nature entrepreneuriale ». Il a donc parfaitement sa place dans une réunion d’extrême droite prétendant démagogiquement se pencher sur la question sociale, puisque ses « solutions » sont les mêmes que celles prônées par le patronat.