[ACAB] La police travaille à Rennes

Rennes. Des chiens de punks embarqués par la police place Sainte-Anne

L’opération était prévue de longue date. Une trentaine de policiers municipaux et nationaux ont débarqué place Sainte-Anne, en plein centre-ville de Rennes, à 15 h, ce vendredi. Ils ont contrôlé et fouillé cinq marginaux qui occupaient les marches de l’église Saint-Aubin. Puis ont embarqué leurs animaux, qui étaient attachés auprès d’eux.

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L’opération s’est déroulée dans le calme, sous l’œil de passants étonnés par un tel déploiement de policiers pour si peu de chiens et de SDF.

Embarqués dans le calme

Cinq chiens ont été conduits dans un fourgon pour être emmené à la fourrière de Betton, en vertu d’un arrêté de la Ville de Rennes interdisant depuis 2004 le regroupement des chiens dans les lieux publics. L’opération s’est déroulée dans le calme, sous l’œil de passants étonnés par un tel déploiement de policiers pour si peu d’animaux et de SDF.

Les marginaux ont eux-mêmes conduit sans faire d’histoire les chiens tenus en laisse vers la camionnette.

Cette opération fait suite à l’agression d’un sexagénaire par le chien d’un SDF, place des Colombes, à Rennes, dimanche dernier. « Mais elle était déjà programmée de plus longue date, précise le commissariat. Les policiers municipaux nous signalent qu’ils voient les chiens revenir en ville et les incidents se reproduire. Nous essayons donc de faire du préventif. »

« C’est une fortune ! Comme vais-je faire ? »

Pour récupérer leurs animaux au chenil, les marginaux devront débourser 85 € sous huit jours. « C’est une fortune ! Comme vais-je faire ? Je n’ai même pas le RSA, je n’ai rien », commente en pleurant Tatane, propriétaire de deux chiens embarqués, Ticos et Flash. Le jeune homme, 24 ans, vivant à la rue, a également écopé d’une amende pour « regroupement de chiens occasionnant un trouble à l’ordre public ».

Fin juin, une opération similaire au cours de laquelle une dizaine de chiens avaient été embarqués avait provoqué de nombreuses réactions en ville.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Ouest-France.fr, 15 mars 2013)

 

Les chiens des punks embarqués par la police – Rennes

Opération coup de poing de la police contre un groupe de marginaux, place du Colombier, hier. La Ville se justifie en agitant des plaintes des riverains. Reportage

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Ambiance tendue hier après-midi, devant le centre commercial Les trois soleils, où un groupe d’une vingtaine de marginaux squatte depuis des mois. La police a embarqué une dizaine de chiens.

Cindy, une punkette, crête rose, chaîne autour du cou, tatouages, est en larmes. Elle protège ses deux chiennes, Louna et Créteuse. Refuse de lâcher les laisses. Autour, la foule se rassemble. Les policiers sont tendus.

Opération coup de poing contre les marginaux, squattant l’entrée de la place du Colombier, devant le centre commercial Les Trois Soleils, hier après-midi. Trois fourgons de police, un de la fourrière, ont débarqué avec une vingtaine d’hommes. Ils ont embarqué une dizaine de chiens, sous les protestations véhémentes de leurs propriétaires et de nombreux passants, émus. Bousculade. Ambiance lourde.

« Je trouve ça choquant, lâche Louis, qui promène une poussette. Ces gens n’ont que leur chien. » « Scandaleux ! », opine une dame âgée. « C’est dur. Triste. Ça prend le bide. Les chiens étaient tout cool. J’imagine que les policiers ne sont pas très à l’aise non plus », s’attriste Sandrine.

« Un prétexte pour nous casser »

Assez vite, les policiers s’en vont avec les bêtes. Le petit groupe de marginaux se regroupe, agité. « Les chiens, c’est nos enfants, on vit avec », ne décolère pas Mehdi. « On sait qu’un arrêté municipal interdit les regroupements de chiens. Mais tous étaient en règle et attachés, continue de sangloter Cindy. Ils disent qu’on a huit jours pour les récupérer moyennant 89 €. Après, ils les piquent ! Mais comment on paye ? Et comment on va à la fourrière ? C’est à Betton, à des kilomètres ! » Nouvel éclat de larmes : « Il faut faire un truc. Mais pas qu’avec les gens de la zone. Sinon ça s’arrêtera jamais. »

Les marginaux se plaignent de contrôles réguliers. « C’est vrai, les policiers interviennent souvent », confirme Patricia. Cette femme effectue des enquêtes devant les Trois Soleils. « Tous les jours, je vois bien ce qui se passe. Le jour de la Fête de la musique, ils ont déjà embarqué un chien à un gars qui était tout tranquille. » « C’est un prétexte pour nous casser, car on est de la pollution visuelle », tonne Mehdi.

Au commissariat, un officier ne s’en cache pas : « Le but est de les décourager de rester à Rennes. » Pourquoi ? Selon la Ville, une quinzaine de plaintes de riverains et de commerçants excédées ont atterri sur le bureau du maire ces derniers mois, depuis que ce groupe de marginaux, âgés entre 18 et 30 ans, squatte le secteur de Colombia et le square du Roi-Arthur.

« Il faut de la répression »

« Qu’attend la Ville pour réagir ? Qu’un enfant se fasse mordre ? Je ne comprends pas que l’on puisse laisser dégénérer cette situation », dénonce l’une. « Les bruits détruisent nos nuits », tempête une autre. « Aboiements des chiens des heures entières. État d’ébriété permanent. Cris, bagarres… Nous ne supportons plus ces nuisances et nous songeons à déménager du centre-ville », se désespère un entrepreneur installé à côté.

La mairie tient aussi à préciser que « les services sociaux suivent ce groupe de marginaux depuis des mois pour essayer de les faire sortir de la rue. Mais ils se heurtent à un mur. À un moment donné, il faut de la répression pour faire respecter la loi. »

La ville confirme que les zonards ont « huit jours pour récupérer leur animal. Après quoi, il y a effectivement un risque qu’ils soient tués. » Cindy se prend la tête dans les mains. « Nos chiens ne font rien de mal. Pourquoi ? Pourquoi ? »

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Yann-Armel Huet, Ouest-France.fr, 29 juin 2012)

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