Depuis sa création, le collectif est la cible d’une répression systématique.
Le 27 janvier dernier, 15 personnes se sont invité.e.s dans le parc du château familial des multi-miliardaires François et François-Henri Pinault — actionnaires du groupe VINCI — pour dénoncer leur responsabilité dans la construction du futur aéroport de NDDL. Un pique-nique, une banderole, des slogans pour signifier que nous faisons fi de l’impunité dont bénéficient Pinault et consorts qui exploitent, expulsent et bétonnent au gré des manœuvres politiques et des grands transferts financiers. La répression ne s’est pas fait attendre, les visiteurs et visiteuses du domaine ont été placé.e.s en garde-à-vue durant 45 heures, inculpé.e.s de « violation de domicile », « menaces de mort », « refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques » et « refus de se soumettre aux prélèvements biologiques », ils/elles comparaîtront devant le Juge des Enfants au TGI de Paris (1 personne) et au TGI de Versailles (14 personnes).
Le samedi 19 janvier, une cinquantaine de personnes se sont rendues au chantier des Halles, autre exemple de connivence entre Vinci et des élus PS. À Paris comme à Notre-Dame Des Landes et ailleurs, ils font main basse sur nos vies et nos territoires. De nos mots, slogans et affiches, nous avons recouvert les palissades du chantier, immenses panneaux publicitaires à la gloire d’un Paris uni autour de la consommation. La répression fut aussi au rendez-vous, deux personnes ont été arrêtées, placées en garde-à-vue pendant 48h, interrogées par le Service d’Investigation Transversale (la police politique), puis déférées. Elles ont été relâchées 70 heures après leur arrestation et comparaitront pour « dégradation de biens privés », « rébellion » et « refus de se soumettre aux prélèvements biologiques », au TGI de Paris.
Le 16 novembre 2012, deux personnes avaient été arrêtées alors qu’à la veille de la grande manifestation de réoccupation de la ZAD, elles avaient, par quelques inscriptions sur un local de permanence, souhaité rappeler que le PS a les mains sales. Elles ont subi 62 heures de détention, des perquisitions à leur domicile et plusieurs auditions par le fameux Service d’investigation transversale (SIT). Jugées le 30 Janvier dernier, elles ont été condamnées à un Travail d’Intérêt Général, à une amende et leur condamnation a fait l’objet d’une mention au casier judiciaire.
Nous, collectif de personnes issues de divers horizons, militant.e.s de tous âges, agissant en accord avec nos principes, exprimons toute notre solidarité avec les inculpé.e.s et les personnes emprisonnées. Nous appelons chacun.e à soutenir les inculpé.e.s, en participant à la caisse de soutien et en se rendant à leur procès. Nous appelons chacun.e à nous rejoindre dans notre lutte déterminée contre VINCI et son monde, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes et contre tous les autres Grands Projets Inutiles et Imposés !
Le collectif francilien de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Récapitulatif des dates et lieux des procès :
• 28 février à 9h30 devant le Juge des Enfants au TGI de Paris (reporté)
• 11 mars à 14h devant la 7e chambre D du TGI de Versailles (report possible)
• 12 mars au tribunal de Pantin à 9h30 : procès du Transfo, espace collectif occupé à Bagnolet qui accueille nos AG
• 13 mars à 13h30 au TGI de Paris (report possible)
Et en solidarité avec ceux/celles qui luttent pour le logement à Paris comme ailleurs, nous appelons à venir soutenir un camarade arrêté lors de l’occupation d’un immeuble :
• le 14 mars au TGI de Cité
Dimanche 27 janvier, nous apprenions l’interpellation de clowns activistes ayant pénétré la propriété (à Grosrouvre, Yvelines) de François Pinault, actionnaire de Vinci, pour y faire un pique-nique contestataire contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Deux motifs à ces arrestations : violation de propriété et menaces de mort réitérées. C’est sur ce deuxième point que nous désirons faire un bref commentaire, le premier n’étant pas contestable (mais défendable). Il semblerait que ce soit le slogan « Pinault, on aura ta peau » scandé par ces très jeunes gens (17 à 20 ans) qui amène à cette qualification de menaces de mort réitérées.
La réitération est le principe même du slogan scandé lors d’une manifestation. On pourrait interpréter qu’en la matière, bien que répétés à l’envi, continus, ces propos constituent un fait unique accompli dans une même séquence assez courte, en un même lieu, n’ayant pas du tout les caractéristiques d’une circonstance de réitération comme par exemple peuvent l’avoir des lettres, appels téléphoniques, ou propos malveillants reproduits sur plusieurs jours, semaines ou mois.
Et finalement, cette phrase, qui est une expression populaire, peut être entendue de bien des manières, depuis la pure volonté de tuer à la simple intention d’empêcher de nuire, en qualité de métaphore de base. C’est qu’on l’entend très souvent, dans des manifestations ou lors de mouvements de grèves, envers l’Etat ou quelques patrons, parfois nommés expressément : avons-nous jamais vu la police embarquer des dizaines de personnes pour les mêmes raisons, lors d’un défilé protestataire contre des licenciements massifs ? Nous doutons malheureusement que les magistrats en charge de cette affaire auront en tête les subtilités du Gradus, faisant différence entre menace, commination, admonition et incrépation.
Nous savons que le très commun « Va te faire enculer ! » constitue rarement une incitation à la débauche…
(texte initialement publié le 29 janvier 2013)