Tunisie : mouvement de protestation à Gabès après un accident industriel
Des affrontements ont opposé mardi la police tunisienne et des habitants d’un quartier de la cité de Gabès (sud-est) après un accident nocturne dans une usine chimique qui a entraîné une fuite de gaz ammoniac, selon un journaliste de l’AFP.
De premiers heurts ont eu lieu dans la nuit lorsque les habitants du quartier de Chataa Salem ont voulu envahir l’usine du Groupe chimique de Gabès après y avoir entendu une explosion et avoir été fortement incommodés par les odeurs de gaz.
Dans la matinée, la police a dispersé une nouvelle manifestation à l’aide de gaz lacrymogènes.
Un collectif d’une vingtaine d’associations a appelé à une manifestation jeudi pour que le Groupe chimique de Gabès, qui fabrique des engrais à base de phosphate, s’explique sur l’ampleur de l’incident industriel.
Une source du groupe a dit à l’AFP que l’accident n’était pas une catastrophe. Des vents violents ont fait que le gaz a été propagé dans des quartiers proches de la zone industrielle, a-t-elle ajouté, évoquant une panne pour expliquer l’explosion qui n’a fait ni victimes ni dégâts.
Le centre de la Tunisie et les côtes dans la région de Gabès sont très fortement pollués en raison de l’extraction et la transformation des phosphates, une industrie d’exportation cruciale pour les revenus du pays.
Cette région a été touchée par plusieurs jours d’émeutes en octobre et un couvre-feu y a dû être imposé, alors que la foule protestait contre la politique de recrutement du Groupe chimique.
Publié par le savoir-faire français (Agence Faut Payer, 5 février 2013)