Les mines sud-africaines de nouveau en grève
L’onde de choc de la nouvelle n’a pas tardé à provoquer des répliques. Après l’annonce de la suppression de 14’000 emplois par Anglo American Platinum (Amplats), mardi 15 janvier, une partie des mineurs a décidé dans la soirée de cesser le travail dans la région de Rustenburg, au cœur de la ceinture de platine sud-africaine, au nord-ouest de Johannesburg.
« Avec plusieurs de mes camarades, nous avons refusé de descendre sous terre ce matin, expliquait Mac Donald Motsaathebe, mineur chez Amplats depuis douze ans, joint au téléphone mercredi matin. Nous allons tous nous mobiliser, ils ne peuvent pas nous mettre dehors de cette manière ! »
L’ampleur du plan de restructuration d’Amplats, filiale à 80 % du conglomérat britannique minier Anglo American, pourrait déclencher une grève générale dans toutes les mines du numéro un mondial du platine. Presque un quart des salariés est concerné.
La compagnie veut vendre l’une de ses mines et diminuer fortement l’activité dans deux autres, où les puits sont exploités à perte. Sa production baissera de 15 %, soit une contraction de 7 % de l’offre mondiale.
Pour le PDG d’Amplats, Chris Griffith, ce plan, d’un coût de 244 millions d’euros, vise à restaurer la rentabilité de l’entreprise : « Nous devons prendre ces mesures drastiques et significatives pour sauver la compagnie et l’emploi de 45’000 autres personnes. » Fruit « d’un an de réflexion », ce plan « ne vient pas en représailles des grèves de l’an dernier », a-t-il précisé.
En septembre 2012, l’activité d’Amplats avait été paralysée pendant deux mois. Plus de la moitié des salariés avaient pris part à une grève qui avait fait plusieurs morts. Des hausses de salaires et le versement de primes avaient fini par être consentis par le groupe, qui a annoncé des pertes pour 2012.
Presse esclavagiste (LeMonde.fr, 16 janvier 2013) via Solidarité ouvrière
Afrique du Sud : les mineurs d’Amplats essayent de s’organiser après le plan social
RUSTENBURG (Afrique du Sud) — Les salariés du numéro un mondial du platine Amplats devaient décider mercredi de s’engager ou non dans une grève, alors que certains d’entre eux ont refusé de descendre dans la mine après l’annonce de la suppression de 14.000 emplois en Afrique du Sud.
Des centaines de travailleurs étaient rassemblés mercredi matin devant une mine du complexe de Rustenburg (nord) dont Anglo American Platinum (Amplats) a annoncé la fermeture prochaine, qui avait été paralysée par huit semaines d’une grève sauvage très dure entre septembre et novembre 2012.
Un petit groupe chantait et dansait devant le puits Khomanani, l’un des puits condamnés, où des mineurs ont commencé à débrayer mardi soir à l’annonce du plan social.
Les travailleurs attendaient, longuement et patiemment, que leurs représentants rendent compte d’une rencontre avec la direction.
Souvenir des incidents de la grève de 2012, un hélicoptère de la police survolait la zone et un véhicule blindé de la sécurité de la mine était stationné à proximité.
« Les gens sont ici parce qu’ils sont mécontents. Ils pensent que la direction les a trahis », a affirmé à l’AFP Johannes Mongane, un ingénieur.
« Nous avons beaucoup de responsabilités. Nous avons des voitures et des maisons à payer. Et ce qui va arriver, c’est que nous allons perdre notre boulot », a-t-il ajouté, notant qu’il était pour cela essentiel de négocier serré avec la direction.
Certains mineurs étaient en colère, d’autres résignés.
« Pour nous tous, il n’y a plus de travail », a admis Mpolokeng Mosala, un mineur de 28 ans qui travaille chez Amplats depuis cinq ans.
« Je vais rentrer vivre chez ma mère. Je ne vais pas chercher de travail ! »
Amplats a confirmé qu' »un groupe de ses employés, à ses mines Khomanani, Thembelani et Tumela a refusé de descendre (à la mine) ce matin » de mercredi, notant qu' »ils sont engagés dans un arrêt de travail illégal. »
« La direction discute actuellement avec les employés pour les inciter à redescendre sous terre. Les opérations des autres mines de Rustenburg et du nord du Pilanesberg sont normales », a précisé à l’AFP Mpumi Sithole, porte-parole du groupe.
S’il a bien sûr condamné les licenciements, le Syndicat national des mineurs (NUM), majoritaire et proche du pouvoir, a appelé les employés d’Amplats à éviter toute grève sauvage.
« Cela permettrait à l’employeur de les remercier facilement sans aucune indemnité de licenciement », a relevé son porte-parole Lesiba Seshoka à la radio publique SAfm.
Amplats a annoncé mardi un vaste plan de restructuration, prévoyant 14.000 suppressions d’emplois en Afrique du Sud. La direction incrimine la chute des cours du platine, conjuguée à une importante hausse des coûts d’exploitation.
La grande majorité des emplois concernés, 13.000 au total, concernerait les sites de Rustenburg.
Le gouvernement sud-africain a violemment réagi en évoquant notamment un réexamen des licences d’exploitation d’Anglo American, le conglomérat minier qui contrôle 80% d’Amplats, tandis que l’ANC, le parti au pouvoir, a estimé que les compagnies qui ferment des mines devraient en céder les droits d’exploitation pour que d’autres les reprennent.
La « ceinture de platine » de Rustenburg, à 120 km au nord-ouest de Johannesburg, a été l’épicentre de la violente vague de grèves sauvages qui s’est abattue sur les mines sud-africaines entre août et novembre 2012.
Le mouvement a fait une soixantaine de morts, dont 34 manifestants abattus par la police à Marikana, à environ 40 km de Rustenburg, le 16 août.
Presse esclavagiste (Johannes Myburgh, Agence Faut Payer, 16 janvier 2013)
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Pourquoi laisser dire par des journaleux de la presse esclavagiste que ces sanctions prisent à l’encontre des grévistes ayant eut l’outrecuidance de se dresser contre l’exploitation inique dont ils font l’objet dans la mine de platine de Rustenbourg l’an dernier sont des » plans sociaux « . Pour quiconque qui a un peu de jugeote et observe les luttes de classe des travailleurs exploités dans le monde entier depuis que le turbocapitalisme provoque crise sur crise, il est facile d’en décrypter le message . En terme clair cela s’appelle une vengeance. Les profits sont tellement colossaux que le conglomé(rat) ne peut perdre au change. Ce n’est qu’un coup en traitre donné aux damnés de la Terre pour qu’ils s’agenouillent devant les prêtres de la croissance sans frein de la globalisation et qui nous touche tous sans exception à travers la planète battue au fer rouge des « rigueurs budgétaires ».