Montpellier : un policier à la barre après des violences au Festival des fanfares
L’affaire remonte à juin 2006. Un jeune homme avait été frappé en marge du Festival des fanfares, à Montpellier, avant d’être mené au commissariat puis aux urgences.
Une fracture du nez, des dents brisées, de multiples ecchymoses et hématomes… Cette nuit de juin 2006, en marge du Festival des fanfares, il a d’abord reçu un coup de tonfa, de dos. Il s’apprêtait à entrer dans le hall de l’immeuble d’un ami où il était logé avec un copain qui l’avait accompagné durant cette soirée. La fin de la manifestation avait tourné au vinaigre, donnant à celle-ci « un climat insurrectionnel ».
Puis, tout est allé très vite : le jeune homme a été interpellé, menotté et enfin jeté à terre sans ménagement, tombant lourdement au sol. Une fois sur le macadam, il va alors recevoir un coup de pied en pleine tête. Avant d’être amené au commissariat. Là, voyant son état, une policière alerte le parquet qui décide la levée de la garde à vue. Le jeune homme est alors conduit aux urgences de la clinique du Millénaire, abandonné à son sort.
« Rien ne justifiait cette arrestation »
« Le problème, c’est que cela a dérapé et que l’un d’entre vous est allé au-delà de ce qui était autorisé. Mais ce n’est pas le travail de la police qui est remis en cause », rappelle la présidente Laporte. Insistant sur le travail mené alors par le magistrat-instructeur : « Il a été tenace, son instruction précise. Il a fait un travail exceptionnel. C’est mon avis personnel, je tiens à le dire. »
Six ans plus tard, un policier de la compagnie départementale d’intervention (CDI) est là, planté devant la barre, faisant face aux magistrats de la correctionnelle. Un fonctionnaire mis en cause après l’ouverture d’une information judiciaire, d’une enquête de la police des polices et des confidences recueillies, longtemps après il est vrai, de deux policiers municipaux présents le soir des faits. Soit des violences « qui ne relèvent pas d’une simple interpellation, même musclée. Rien ne justifiait cette arrestation », note la magistrate.
« Vous voyez souvent des gens cassés comme il l’a été ? »
Six ans plus tard, le policier devenu prévenu l’assure : « J’ai toujours raconté la même histoire, je dis la vérité. » Soit qu’il est étranger à ces violences. « Vous voyez souvent des gens cassés comme il l’a été ? », l’interroge la présidente. « Moi, je peux me regarder dans une glace », rétorque le policier. D’autant que la victime, présente aussi à l’audience, l’assure : elle n’a jamais pu reconnaître son agresseur, celui-ci étant alors casqué.
Publié par des larbins de la maison Poulaga (Jean-François Codomié, MidiLibre.fr, 17 décembre 2012)