[Révolution égyptienne] Le siège principal des Frères musulmans au Caire a été incendié…

La révolution continue… (6 décembre)

Camarades,

Ce soir, le vice-président du parti des Frères musulmans, le polichinelle copte Rafiq Habib a démissionné.

Autour de Morsi el Ayat les démissions de conseillers se multiplient. Près de 200 membres du corps diplomatique égyptien dont une écrasante majorité d’ambassadeurs se sont désolidarisés de la tenue du réferendum et appellent au boycott de ce dernier.

Malgré les morts d’hier, les Égyptiens ont vaincu la peur. Aujourd’hui, trois cortèges, rassemblant des dizaines de milliers de personnes ont convergé du nord du Caire vers le palais présidentiel, notamment en provenance de Mattariyah et de Abassiyah.

Toute l’opposition réaffirme aujourd’hui son refus de la moindre négociation sans retrait des décrets adoptés par Morsi el Ayat.

À Tahrir, l’occupation de la place perdure, quoique clairsemée, mais demain vendredi aura lieu une très large mobilisation.

Seule la lutte paie…
et La lutte continue…

Galila El Kadi – Mailing, 6 décembre 2012, 21h23


(…) Le siège des Frères au Caire se situe sur la colline du Moqattam, et il est surtout en train de se faire prendre d’assaut (…)

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Reçu par sms – Mailing, 6 décembre 2012, 22h


Le QG des Frères incendié au Caire

Le siège principal des Frères musulmans au Caire a été incendié de même qu’une permanence de la confrérie dans une banlieue du sud de la capitale égyptienne, a annoncé l’agence de presse officielle égyptienne Mena. Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ, vitrine politique de la confrérie) rapporte aussi sur sa page Facebook que le QG des Frères, situé dans le quartier de Moukattam, a été victime d' »une aggression terroriste » menée par des voyous.

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Selon Mena, les bureaux utilisés par le PLJ qui ont été incendiés se trouvaient dans la banlieue cairote de Maadi. Une troisième permanence a été attaquée non loin du centre-ville, toujours d’après l’agence officielle.

Presse contre-révolutionnaire (Reuters, 7 décembre 2012, 6h45)


ÉGYPTE. Le cri d’alarme des anti-Morsi : « on a lâché les chiens »

Selon des témoignages de manifestants anti-Morsi, ce sont des islamistes libérés de prison par décret présidentiel qui ont fait dégénérer la manifestation de mercredi soir.

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Alors que les manifestations de mercredi soir ont provoqué la mort de cinq personnes lors d’affrontements au Caire, des manifestants anti-Morsi, joints par téléphone, témoignent d’une terrible évolution dans les rangs des défenseurs du président issu des rangs des Frères musulmans.

« On fait face désormais à une sorte d’organisation paramilitaire. On n’est plus dans la protestation ou la contestation, on a franchi un cap terrible », dénonce « El Nesr », un entrepreneur français qui vit en Égypte depuis plusieurs années.

Cela fait quelques jours que les choses avaient pris un tournant inquiétant, depuis que Mohamed Morsi avait signé un décret présidentiel lui octroyant la majorité des pouvoirs dans le pays. Mais pour « El Nesr », « le décret présidentiel est l’arbre qui cache la forêt, la partie visible de l’iceberg. Il neutralise certes les décisions de justice, notamment de la Cour constitutionnelle, qui aurait pu empêcher de passer leur fameuse constitution rédigée exclusivement par les islamistes ». Mais, pour lui, c’est l’accumulation de réformes injustes qui a mis le feu aux poudres. « Ils sont aussi, par exemple, en train de prendre le contrôle de toutes les institutions professionnelles alors que les Égyptiens ont perdu le code du travail », explique-t-il. « Et de rédiger un projet de Constitution qui prévoit l’âge minimum du travail à 9 ans, celui du mariage pour les filles à 12 ans ».

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Chaos

Mais depuis ce fameux décret, pour l’entrepreneur, il y a « une course à l’échalote » qui a amené au « chaos » de mercredi soir : « On a lâché les chiens, c’est à dire une milice organisée, entraînée et armée. J’ai vu des armes à feu, des armes blanches, des chaînes, des épées, j’ai entendu des coups de feu d’arme automatique. » Il décrit « une attaque menée par une milice selon un plan militaire. »

Un témoignage qui rejoint celui d’un jeune ingénieur égyptien du mouvement du 6 avril qui était également sur place. M. N. décrit l’arrivée sur place de ces pro-Morsi qui avaient tout de forces de l’ordre :

« Nous avons vu arriver sur la place du Palais des bus avec des plaques minéralogiques de différentes régions d’Égypte. Des hommes très très religieux, radicaux, qui avaient beaucoup d’armes. Ils se sont attaqués aux manifestants. Ils criaient à la façon des djihadistes nous vous tueront, nous sommes des soldats« , décrit le jeune homme.

Des professionnels

« Cela a duré une heure et ils ont repoussé les manifestants loin du Palais, il était alors environ 5h. Pendant deux heures nous avons subi des gaz lacrymogènes, auxquels ont succédé des molotov. Pourtant les lacrymos ne sont pas vendus librement en Égypte. Et ce n’est pas la police qui leur avait fourni car ils les utilisaient contre elle », s’interroge l’ingénieur.

« Et puis nous nous sommes rendus compte qu’ils avaient sur eux un papier avec un numéro, un nom et une fonction dans la manifestation : frapper, utiliser des lacrymos… », raconte-t-il, inquiet de l’aspect professionnel de ces groupes et de leur radicalisme religieux.

« Je suis musulman comme ces hommes. À un moment l’un d’entre-eux m’a hurlé dessus Allah Ou Akbar, nous allons vous tuer. Je lui ai dit moi aussi je suis musulman et je ne veux pas te tuer. Mais il m’a répondu : non tu n’es pas assez musulman pour moi. »

« El Nesr » explique : « Ce n’était pas une confrontation comme on a pu en voir pendant deux ans entre une autorité en uniforme et des contestataires. Non c’était une attaque par une milice selon un plan militaire contre des manifestants. »

Motivation idéologique

Mais d’où viennent ces hommes ? Les deux manifestants anti-Morsi ont la même explication. « On a affaire à un pouvoir qui a libéré des criminels. Le premier décret pris par Morsi était un décret d’amnistie par lequel il a sorti de prison les djihadistes qui revenaient d’Afghanistan… » explique immédiatement « El Nesr ». « Un policier sur place nous a dit voilà le prix à payer pour avoir libéré les djihadistes« , raconte M. N. Pour les deux hommes, ces derniers agiraient par pur motivation religieuse, sans monnayer leurs services comme c’était le cas des hommes de main de l’ancien régime de Moubarak. Pour autant ils ne sont pas le reflet d’un soutien de l’Égypte au président Morsi, insistent les anti-Morsi.

« Les gens sont consternés par ce qui se passe », explique « El Nesr ». « Personne n’est d’accord. Même les islamistes ! La nounou de mes enfants, qui est la marraine de l’un d’eux, pleure tous les jours depuis une semaine. Elle se présente pourtant comme une salafiste et a voté Morsi ! On arrive à un point de rupture. »

Presse contre-révolutionnaire (Céline Lussato, tempsreel.nouvelobs.com, 6 décembre 2012 à 20h28 – mis à jour le 7 décembre à 9h09)

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