PSA manque d’une réflexion sur ses marques, selon Secafi
Le cabinet d’experts mandaté par les syndicats reproche la vision trop court-termiste du plan d’économies engagé par PSA Peugeot-Citroën. Il pointe notamment du doigt le manque de réflexion stratégique sur les marques et leur positionnement.
Les conclusions sont globalement identiques à celles du rapport Sartorius publié en septembre dernier. Loin de contester les difficultés financières du groupe, le rapport Secafi, commandé par les syndicats de PSA, dont la dernière partie était remise mercredi 5 décembre, confirme que le plan d’économies engagé par le constructeur à horizon 2015 s’avère tout à fait nécessaire. En revanche, le cabinet d’experts regrette l’absence de vision stratégique quant au positionnement des deux marques, Peugeot et Citroën. Le groupe n’a « pas pris la mesure des moyens nécessaires à […] l’adaptation aux évolutions des comportements de consommation », peut-on ainsi lire dans le rapport.
Secafi met en avant un chevauchement trop important dans le positionnement de Peugeot et Citroën. Avec deux marques « généralistes de milieu de gamme », le constructeur français prendrait le risque d’une « cannibalisation ». Et le rapport de citer en exemple ses concurrents comme Renault ou Volkswagen qui ont su positionner leurs marques sur des créneaux très différents. Problème de lisibilité, également : Secafi reproche à PSA un manque de clarté dans son futur positionnement. Le constructeur ayant annoncé simultanément une montée en gamme de ses modèles et le lancement de la 301, véhicule qui complète la gamme Peugeot par le bas.
Enfin, les experts de Secafi regrettent une alliance avec GM pour l’instant « réduite au strict minimum ». Après avoir lancé la première phase consacrée aux économies, PSA aurait tout à gagner à engager rapidement les réflexions sur sa « diversification géographique » en partenariat avec le groupe américain.
S’il n’engage pas une réflexion sur ces « questions de portée stratégique », le groupe risque de voir augmenter sa dette, toujours selon le rapport. En dernier recours, PSA devra étudier la possibilité d’une augmentation de capital, d’un adossement de l’État ou de nouvelles cessions d’activités…
Presse esclavagiste (Frédéric Parisot, UsineNouvelle.com, 5 décembre 2012)