[Notre-Dame-des-Landes] Journaliste dégage ! (2)

ND-des-Landes : l’hostilité contre les journalistes s’empare du bocage

Latente chez les premiers opposants au projet d’aéroport nantais, l’hostilité envers les journalistes, exposés à des insultes, agressions ou dégradations de matériel, jusqu’ici limitées, a explosé ces dernières semaines à Notre-Dame-des-Landes.

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L’opposition institutionnelle au projet désavoue cette attitude, mais tant l’Acipa (principale association d’opposants), le Cedpa (élus opposés au projet) que la Confédération paysanne, qui protège de ses tracteurs les « nouvelles cabanes » de la Châtaigneraie, symboles de la lutte, peine à l’enrayer.

Quand les premières expulsions de « squatteurs » anti-aéroport ont débuté à la mi-octobre, les relations de la presse avec les quelques 150 opposants anti-capitalistes « historiques » étaient parfois tendues mais la discussion pouvait toujours s’engager et les journalistes étaient admis, sous réserve de prévenir, partout.

Mais l’arrivée, lors d’une grande manifestation le 17 novembre, de plusieurs centaines de « nouveaux » occupants, qui a fait passer leur nombre à près de 500, a changé la donne.

Les « zadistes », habitants de la « zone d’aménagement différé » de l’aéroport, ont émis un communiqué le 15 novembre : les journalistes se voyaient intimer l’ordre de porter un brassard qui s’avéra être un ruban de tissu jaune. Il était demandé aux journalistes de limiter leur présence au « strict minimum ».

Le jour même de la manifestation, des journalistes se sont fait cracher dessus, menacer, d’autres ont reçu de la terre, un photographe a reçu un coup de poing — même si d’autres opposants sont intervenus pour arrêter l’agression.

« Allergiques »

La voiture d’un journaliste de RTL a été dégradée, ainsi que les véhicules de BFM-TV et I-Tele. Après quoi, les journées de travail ont été ponctuées d’agressions et/ou insultes. « Tiens, il est encore là, celui là, on lui a pas encore cassé la gueule ? », « J’espère que cette fois, vous ferez un travail propre », entend-t-on.

Parmi les explications fournies, « nos vies et nos luttes ne sont pas des spectacles » et « le pouvoir et le système que nous combattons ne tiendraient pas debout sans votre collaboration, volontaire ou pas ».

Plusieurs voitures de presse, ont eu des pneus crevés. Le 24 novembre, plusieurs hommes cagoulés armés de frondes ont visé un groupe de journalistes qui couvraient dans les bois les affrontements avec les gendarmes. Un caillou a touché l’un d’eux à la cuisse, sans gravité.

Dernier épisode, l’annonce lundi de la restriction à « 30 mn par jour » de l’accès de la presse aux nouvelles cabanes de la « Châtaigneraie ».

« Ce débat prenait trop de place : il y a ceux qui ne supportent pas la presse parce que c’est épidermique et d’autres qui veulent qu’ils viennent parce qu’ils pensent que c’est vital pour notre combat », expliquait mercredi un opposant. D’où la décision de limiter la « lucarne » d’accès, pour que les « allergiques » puissent éviter de se trouver confrontés aux journalistes.

Parallèlement, réseaux sociaux et autres blogs ont fourni à certains opposants une caisse de résonance pour exprimer des griefs parfois très virulents. Les commentaires acerbes de certains contre les « journaleux » tantôt qualifiés de « bien pensants », tantôt de « pleureuses » lorsqu’ils se plaignent du sort qui leur est réservé, fusent sur la toile.

Leur presse (Agence Faut Payer, 30 novembre 2012)

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Une réponse à [Notre-Dame-des-Landes] Journaliste dégage ! (2)

  1. oim dit :

    C’est du grand n’importe quoi. De plus, ceux qui ont été touchés par des pierres sont ceux qui filment les combats depuis les rangs de la police, pour certains, portant l’equipement des bleus. Dommage collatéral!!

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